Notre camarade Abdelaziz Tazi ou plutôt Aziz Tazi est décédé le 27 avril 2020 à la suite d’une courte maladie. Du fait du confinement dans lequelle Maroc était plongé à cette date,je n’ai appris moi-même son décès que le 23 juillet. Ceux parmi nous qui l’ont côtoyé au sein l’École ont certainement gardé de lui l’image d’un homme affable, fidèle en amitié et heureux de vivre.Aziz est né en août 1943 à Marrakech dans une famille de grands commerçants d’origine Fassi (de Fez). Il a grandi ensuite à Casablanca, qui est devenue le centre principal du commerce et d’économie en général au Maroc au début du XXe siècle. Il a poursuivi ses études secondaires au lycée Lyautey à Casablanca jusqu’aux classes préparatoires.

Dès la fin 1966, à son retour de Paris, il rejoint l’Office chérifien d’exportation (devenu Office chérifien de contrôle et de commercialisation et d’exportation) à Casablanca. Cet office créé pour développer le commerce extérieur du Maroc surles produits agricoles – notamment les agrumes, activité dont il aura le monopole jusqu’à 1990. C’est à cette date qu’Aziz quitte l’OCE après de nouvelles responsabilités au sein d’un nouveau département chargé des études et statistiques. L’OCE a été à la base d’un développement spectaculaire des exportations marocaines en produits agricoles, encourageant le développement de nouvelles cultures, comme celles d’avocats ou de fraises dont l’exportation s’est développée vers l’Europe. Après son départ de l’OCE, Aziz s’est consacré au développement des propriétés agricoles familiales à Marrakech, dédiées traditionnellement principalement aux olives – auxquelles il rajoutera le développement de pommes, culture qui se faisait auparavant au Maroc presque exclusivement en montagne. arallèlement, il menait à Casablanca où il résidait le plus souvent une vie calme consacrée à sa famille et plus particulièrement à sa fille Asmaâ et naturellement à ses parents pourles activités ludiques et les voyages notamment au sud de l’Espagne où il vivait une partie de l’été. Jusqu’à la fin, il a gardé son affabilité et sa soif de vivre. Et je laisserai le dernier mot à son épouse Fati : « Tu pars avant nous, bien trop tôt. Et ta disparition nous rappelle comme une évidence que nous sommes finalement bien peu de chose et qu’il faut profiter de chaque seconde. On n’oubliera jamais tes blagues qui nous faisaient rire aux éclats, ta bonne humeur. Tu représentais pour tout le monde un ami fidèle, tu as été un père attentionné et ta mémoire seratoujours gravée dans nos cœurs. Tu laisses un vide immense derrière toi. Repose en paix, très cher Abdelaziz »

Said Bekkari (H.66)

J’ai bien connu notre camarade Abdelaziz Tazi bien avant de nous retrouver sur les bancs de nos amphis de Malesherbes. En effet, nous avons partagé les mêmes classes et profs lors de nos dernières années de seconde, première et Mathélem au lycée Lyautey de Casablanca. J’ai d’ailleurs plus de souvenirs communs avec lui de cette période au Maroc que de nos années à HEC. Il était toujours amical, n’avait jamais en lui cette agressivité qu’ont parfois les ados de 15 à 17 ans pour se valoriser. Il me semble que déjà très jeune il avait développé un vrai talent pour contourner les difficultés et prendre la vie comme elle venait, même quand ce n’était pas facile. Je l’avais perdu de vue après 1966, malgré de nombreux retours au Maroc. J’ai une pensée émue pour sa famille et je garde le souvenir d’un camarade chaleureux et bourré de qualités.

Michel Tardieu (H.66)

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