Alors que le monde nous impose son hyperconnectivité, que les informations nous parviennent en continu des quatre coins du monde, il devient de plus en plus difficile de prendre du temps pour soi et pour les autres. Les plus jeunes nous parlent de « FOMO » (de l’anglais “Fear Of Missing Out”), cette anxiété contagieuse face à la peur de rater une nouvelle importante ou de ne pas répondre à un message dans la minute.

Les pauses se réduisent alors à des parenthèses digitales et solitaires. Aspirés par ces algorithmes qui se nourrissent de nos navigations, nous perdons le nord, scrollant jusqu’au prochain sursaut : “Mais qu’est-ce que je regarde ?!

Les réseaux sociaux nous transportent et conservent tout ce qu’il a de fantastique dans la mise en relation des personnes et des cultures. Mais les réseaux sociaux nous dupent bien plus souvent qu’on ne l’imagine. Non, la vie Instagram n’existe pas ! Dans mon livre Pause, Pour une vie alignée, je dénonce cette version romancée de nous-mêmes qui nous réduit au paraître et alimente les fantasmes en tout genre. Connaissez-vous réellement l’histoire des personnalités que vous suivez sur les réseaux sociaux ? Leurs échecs ? Leurs blessures ? Leurs galères ? Alors que les jeunes voient l’horizon s’assombrir et les crises se multiplier, il serait bon de s’attacher parfois à la vérité, de décomposer certains parcours de réussite pour les rendre accessibles.  

On attribue à Sénèque la phrase suivante : “La vie, ce n’est pas attendre que l’orage passe, c’est apprendre à danser sous la pluie”, voilà peut-être la clé de l’épanouissement. Impossible, me direz-vous, sans parvenir à lever la tête et surmonter ces blessures universelles qui maculent nos vies… Impossible vous dirais-je sans prendre le temps de faire un pas de côté, de prendre soin de soi, de se ressourcer pour se recentrer et s’améliorer. Rien de tel qu’une pause pour identifier des objectifs raisonnables auxquels s’accrocher, pour préserver sa santé mentale dans une vie qui va à mille à l’heure et, bien sûr, pour penser aux autres. Une pause, c’est ce qu’ont fait Emmanuel Faber, Hélène Darroze ou encore Hubert Joly au micro de mon podcast et dont les témoignages nourrissent les réflexions que je développe dans mon nouveau livre. Il est parfois bon de rappeler que Mika, Gad Elmaleh ou Redouane Bougheraba ont eux aussi été confrontés à des “Tu ne réussiras pas !” avant de remplir des stades ; j’en ai d’ailleurs fait le titre de mon premier chapitre. Combien de personnes ont déjà entendu des “Tu ne réussiras pas ! Parce que tu n’as pas le bon prénom, parce que tu n’es pas né au bon endroit, parce que tu n’as pas le bon genre…” ? Les plafonds de verre sont nombreux mais s’autoriser à rêver est certainement la première condition pour parvenir à dépasser sa condition. N’accordons pas trop d’importance aux pessimistes, ce serait leur faire trop d’honneur !  

Nous vivons tous les épreuves différemment au cours de notre vie. Aucune recette magique ne permet de se relever sans égratignures mais il y a certainement des états d’esprit qui facilitent la reconstruction. Certains arrivent même à faire de l’échec une force et un moteur. C’est le cas de l’aventurier Mike Horn qui ne recule devant rien et se réjouit même des épreuves qu’il devra traverser dans les régions les plus inhospitalières au monde. Cette détermination n’est pas innée : assumer et utiliser ses échecs est le travail de toute une vie. Tout le monde connaît la fameuse phrase de Nelson Mandela : “Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends”, voilà certainement le meilleur moyen d’aborder la vie plus sereinement.  

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