Le 20 mai dernier, la conférence « #Soft Skills First ! » a fait salle comble dans les locaux de l’association. Près de 80 participants étaient venus s’informer, questionner et débattre, autour de Philippe Dubouchet (président du club), Frédérique Bouvier (AXA), Caroline Tchekhoff (Weologix), Alain Bernal (administrateur indépendant), William Thorn (OCDE) et Christophe Toullec (Banque Palatine).

Soft Skills : quelles définitions ?

Communication, collaboration, flexibilité, négociation, orientation client, leadership… la liste des soft skillsparaît extensible à l’infini. À défaut de définition universelle, un consensus existe pour les désigner comme un ensemble de compétences en termes de savoir-être (par opposition aux savoir-faire – hard skills), compétences par nature évolutives, puisque liées à un contexte culturel donné.Deux approches complémentaires sont mises en avant. Celle de L’OCDE, avec une approche très large et des soft skills envisagées comme compétences comportementales et relationnelles. Et celle d’AXA, par exemple, plus restrictive, qui voit dans ces compétences professionnelles et relationnelles la capacité de rester opérationnel et mobile dans un environnement en constante mutation.

Les soft skills au service de la performance durable

L’intégration croissante des soft skills va de pair avec l’essoufflement de modes de management où performance et maîtrise des hard skills font loi. Confrontées au désengagement de leurs collaborateurs, les entreprises privilégient désormais une culture du management par le sens, dans laquelle la relation est plus importante que le process, et le savoir-être, au moins aussi important que le savoir-faire. En témoignent Axa et Banque Palatine. Les soft skills clés de l’entreprise ont été recensé et cartographié par métiers, le sens de l’action individuelle et collective prime dès le recrutement de nouveaux collaborateurs. On retrouve ces notions dans le cadre managérial de l’entreprise, ainsi que dans les processus d’évaluation et d’évolution de carrière. Résultat : l’intégration des soft skillsdans la culture de management rejaillit positivement sur la motivation et la fidélisation des collaborateurs, ainsi que sur l’attractivité de la marque employeur. Banque Palatine observe que de plus en plus de candidats viennent chercher « l’excellence » de sa culture de management.

Intelligence collective et soft skills

Alain Bernal suggère de faire entrer les soft skills aux conseils d’administration et comités exécutifs pour en améliorer la performance collective. Considérées individuellement, les compétences de chaque dirigeant siégeant au CA ou Comex offrent de bonnes garanties en termes de performance ; mais l’expérience montre que des dysfonctionnements peuvent nuire à la performance du groupe : pression hiérarchique, consanguinité, effet de nombre et/ou de majorité… Pour contrer ces dysfonctionnements, les mots d’ordre sont complémentarité et diversité des soft skills détenues par les dirigeants concernés. Alain Bernal recommande toutefois une liste de soft skills communes à l’ensemble des dirigeants : pensée critique, courage, convictions, gestion du conflit, intelligence émotionnelle et relationnelle….

L’enjeu : évaluer les soft skills

Un enjeu majeur ressort : l’évaluation des soft skills. Avec quels outils, quels référentiels, quelles grilles de lecture évalue-t-on et analyse-t-on les soft skills ? Weologix milite pour une approche holistique des compétences, alliant hard skills (savoir-faire) et soft skills (savoir-être). Le programme d’évaluation développé par Weologix compte 5 dimensions : cognitif ; motivation ; persévérance et résilience ; intelligence émotionnelle ; personnalité et comportements. Dans le rapport #FutureOfWork, parmi les 10 compétences identifiées comme étant les plus recherchées à l’horizon 2022, 8 sont des soft skills. Salariés, indépendants, dirigeants d’entreprise seront donc de plus en plus amenés à intégrer les soft skills dans leurs trajectoires de performance individuelles et collectives.

Philippe Dubouchet E02 : Président du Club des experts et des consultants indépendants.

Pierre Beslin E12, Mélanie Martel Master IM, Marie Josée Andrieu TMBA.08, Membres du Bureau

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