Le Club Consulting & Coaching HEC Alumni, avec la collaboration du Club HEC Spiritualités, poursuit son projet FUTUR(S)après « Creativity, Inc » (Pixar) et l’Histoire des Inégalités (Stanford) avec le partage de plusieurs articles du dernier Hors-Série Le Monde & La Vie « L’Histoire des Mythes Fondateurs. Voyage dans l’imaginaire de l’humanité » sous format PDF ci-dessous.

Saviez-vous que « au XVIIIe siècle, le terme de « commerce » désigne autant l’échange marchand que la relation interpersonnelle. » ? Etes-vous prêt à replonger dans les mythes, de la tour de Babel et ses conséquences inéluctables en passant par une recontextualisation du transhumanisme, un Adam Smith aux idées dévoyées et au dieu Progrès ?
Comme le souligne l’avant-propos de Chantal Cabé et Michel Lefebvre, « loin d’appartenir au passé, ces récits ont été revisités à chaque époque, en fonction des besoins. Depuis l’Antiquité, il existe, par exemple, une multitude de mythes sur la société idéale d’égalité, de liberté et de partage : les visions de l’Évangile, de la République de Platon, du Contrat social de Rousseau, du communisme… De même, des pharaons aux rois de France, et jusqu’aux chefs d’État contemporains, les dirigeants invoquent souvent dieux et héros pour asseoir leur légitimité » et rappelle que « pas un peuple ne fait exception. Habités de dieux, de chimères et de monstres aux aventures extraordinaires, les mythes se sont transmis au fil des générations et des migrations », répondant à une « liste infinie de questions, auxquelles ont été apportées des réponses différentes, proposant autant de vérités sur le monde. »
C’est cette diversité de mondes, passés et futurs, que nous vous proposons d’explorer

Nous remercions vivement La Vie & Le Monde de nous permettre de partager avec les diplômés HEC Paris, en exclusivité sur HEC Stories, 4 articles pour vous donner envie de poursuivre avec leur Hors-Série « L’Histoire des Mythes Fondateurs«  (disponible en kiosque et sur les sites de La Vie & Le Monde) :

 

  • > « La métaphore féconde de la tour de Babel » , écrit par Jean-Loïc Le Quellec, anthropologue, directeur de recherche émérite au CNRS. L’article rappelle que « le mythe biblique relatant la construction par les hommes d’une tour gigantesque trouve des correspondances dans d’autres cultures. Si les motifs et les conséquences de l’entreprise varient, il n’en reste pas moins qu’elle est toujours vouée à l’échec. » Il nous fait notamment découvrir la mythologie amérindienne qui fait « se succéder des cataclysmes universels rythmant le passage d’un âge à un autre » avec une vision obscurcie du futur par les stigmates du passé : « si les humains construisent un bâtiment le plus élevé possible, c’est qu’ils ont tiré la leçon du déluge, et croient pouvoir se prémunir ainsi contre le cataclysme suivant. Hélas, ils ne savaient pas que celui-ci allait prendre la forme d’un ouragan renversant leur zacuali ! »

 

  • > « La foi démesurée dans le progrès » , écrit par Bernard Phan, agrégé d’histoire, professeur honoraire de première supérieure au lycée Henry IV, à Paris. Il rappelle le passage d’une conception cyclique à une vision linéaire du temps : « jusqu’à la Renaissance, tant que l’on crut à la conception cyclique de l’Histoire, le mot « progrès » exprimait l’idée d’avancer, d’une marche sans aucune connotation qualitative, sans mesure d’une amélioration. La terminologie militaire a conservé ce sens. Dans les autres domaines, ce dernier s’est au fil du temps affaibli pour prendre celui du mot « évolution ». La substitution fut achevée dans la première moitié du XIXe siècle. » Il souligne un peu plus loin que le progrès scientifique a été « élevé au rang de nouveau dieu censé apporter le bien-être à l’humanité » : « les romans de Jules Verne stimulèrent et accompagnèrent ces rêves, faisant croire que la science et les techniques, par leurs avancées, permettaient toutes les espérances. Le Progrès, car souvent on usait de la majuscule pour le désigner, devint un mythe. Et pour certains, une religion ». « Comme tous les mythes, le progrès eut ses croyants et ses thuriféraires, les ingénieurs et leurs successeurs, les technocrates…Ces hommes furent, et demeurent très largement, les grands prêtres du culte de la science et des techniques. Leurs réalisations, un peu partout dans le monde, établirent leur prestige et leur conférèrent une autorité considérable. Convaincus qu’ils sont capables de trouver des solutions aux effets négatifs des innovations technologiques précédentes, ils constituent un groupe de pression puissant qui joue de ce mythe du progrès pour obtenir les choix politiques qu’ils souhaitent en matière industrielle. »

 

  • > « Le marché au service du bien commun » , écrit par Antoine Reverchon, journaliste au Monde. L’article souligne que « les thèses d’Adam Smith, le père du libéralisme économique, ont longtemps été mal comprises. Pour l’intellectuel écossais du siècle des Lumières, le marché n’avait rien d’une course au profit » et rappelle qu’une idée peut tout faire basculer : « Bien qu’il n’utilise qu’une seule fois dans les 1 200 pages de l’ouvrage la fameuse expression « main invisible », c’est celle-ci qui sera retenue par les économistes qui le suivront, de Jean-Baptiste Say à Milton Friedman en passant par David Ricardo et Frédéric Bastiat, pour faire de lui le pourfendeur de toute intervention étatique, le champion de la libre entreprise et de la course au profit…
    C’est oublier que la pensée d’Adam Smith est d’abord fondée sur une philosophie morale mettant au premier plan la liberté et l’égalité entre les individus. »

 

  • > « Tuer la mort, la prophétie du transhumanisme » , écrit par Jean-Claude Heudin, professeur et chercheur en intelligence artificielle. Ce dernier nous rappelle l’origine, en France, du « terme « transhumanisme » qui a été utilisé pour la première fois par le polytechnicien français Jean Coutrot (1895-1941). Celui-ci formalisa à partir de 1935 une philosophie visant au développement de l’humanité. En 1957, le biologiste eugéniste britannique Julian Huxley (1887-1975) définit le transhumain comme un homme qui se transcende lui-même en déployant de nouveaux possibles. » jusqu’à la singularité technologique, qui « définit le point où il n’est plus possible de prédire ce qui se passera ensuite. » L’article recontextualise ce futur pseudo-technologique à l’aune des mythes millénaires et une vision plus lucide des conséquences possibles  » Avec ses thèmes accrocheurs, le transhumanisme réalise un tour de passe-passe, un glissement de la rationalité scientifique vers le registre du mythe… En faisant appel aux mythes fondateurs de l’humanité, un nouveau glissement s’opère insidieusement vers une pseudo-religion où l’avènement de la singularité technologique est attendu comme le jugement dernier. Car pour Kurzweil et ses disciples, comme une divinité attentionnée et bienveillante, l’IA de la singularité technologique sera amicale, pourvoira à tous nos besoins et résoudra tous nos problèmes. Pour d’autres, moins optimistes, une telle superintelligence pourrait signifier la fin de l’humanité, comme l’ont déclaré le physicien britannique Stephen Hawking (1942-2018), l’industriel américain Elon Musk ou encore le philosophe suédois Nick Bostrom. En effet, selon eux, il n’y a aucune raison valable pour qu’une telle entité soit forcément amicale. Bien au contraire, elle pourrait décider de débarrasser la planète du parasite humain qui la détruit. »

Greg Le Roy avec la complicité de Gaelle Gautier, Thomas Wauquiez, Freddy Hochu & Pascal Masson, Club Consulting & Coaching

& le Club Spiritualités avec Marie Regnault.

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