Diplômé d’HEC en juin 2019, Thomas Eskenazi lance sa marque de sneakers responsable, BALT. Pour ce jeune entrepreneur, les produits écolos doivent s’adresser à un large panel de consommateurs.

Pour lui, le confinement du printemps a marqué le début d’une aventure. Alors qu’il travaille depuis plus de six mois en Australie pour un accélérateur de start-up responsables, Thomas Eskenazi est appelé à rentrer en France. Là, il fait la rencontre de Lara, une ex-avocate qui cherche un associé pour créer une marque de sneakers axée développement durable. Une occasion rêvée pour Thomas. « Depuis longtemps, je voulais entreprendre et m’investir dans un projet en adéquation avec mes convictions écologiques. Quand on m’a proposé de me lancer dans cette aventure, je me suis dit que c’était exactement ce que je cherchais ! »

La nouvelle marque, baptisée BALT, repose sur une idée simple et ambitieuse : proposer une chaussure confortable, esthétique… et respectueuse de l’environnement. Fabriquée dans une usine spécialisée en Espagne, puis assemblée à la main au Portugal, la « knit restart », composée à 80% de matériaux recyclés, a une empreinte carbone limitée. « Mais on ne veut pas être réduits à un label écolo, martèle Thomas. On est fiers de nos sneakers aussi parce qu’elles sont stylées et confortables. » Pour cet adepte du « business honnête » décrit par Yvon Chouinard dans son livre Let My People Go Surfing (Penguin Press, 2005), les marques responsables doivent s’adresser à tous. « Ce n’est pas parce qu’on travaille avec des usines européennes que nos produits vont être hors de prix. Et ce n’est pas parce qu’on limite notre empreinte écologique qu’on doit adopter un ton culpabilisant. On peut faire du business éthique en gardant un ton décalé. »

Convaincu qu’une marque transparente, honnête et qui assure une tranquillité d’esprit au consommateur peut miser sur le bouche-à-oreille, Thomas a lancé une levée de fonds sur le site Ulule. Bonne pioche : après deux semaines de campagne, BALT a déjà vendu 220 paires, dépassant largement son objectif initial (fixé à 150). Et ce reconfinement ? Marquera-t-il une nouvelle opportunité dans la carrière de Thomas ? « Il n’est pas impossible que cela joue en notre faveur, estime-t-il. On a vu au printemps dernier que le marketing digital avait bien fonctionné et que de nombreuses marques avaient ainsi dopé leurs ventes. » D’ici au début 2021, la marque compte franchir un nouveau pas, en créant son propre e-shop.

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