Pas de temps mort pour Mouphtaou Yarou (MBA.24). Le pro du basket réalise une percée sur le terrain de la finance et s’inscrit en MBA à HEC, pour viser le haut du panier ! Rencontre.

Quel est votre parcours ?

Je suis originaire de la République du Bénin. J’y ai étudié jusqu’au lycée puis j’ai eu l’opportunité de poursuivre mes études aux États-Unis à l’âge de 16 ans, j’ai donc fait mes deux dernières années de lycée dans le Maryland. Ensuite, je suis allé l’université de Villanova où j’ai obtenu l’équivalant d’un Bac +4 en finance et en business international. J’y ai un peu travaillé, dans une société d’assurance du côté des pensions, j’étais analyste des fonds de retraite.

Et qu’est-ce qui vous a motivé à poursuivre vos études à HEC ?

Depuis 2015, je pensais à faire un MBA. Et comme j’ai passé mes dernières années en France, dans le cadre du sport, HEC m’a paru être la meilleure des options. Au Bénin, ceux qui suivaient la série littéraire, voulait entrer à l’ENA et ceux qui étaient du côté de la finance voulaient accéder à HEC. C’est en 2019, après ma blessure, que j’ai beaucoup parlé avec mes amis qui ont fait le même cursus et j’ai arrêté mon choix sur le MBA. C’est cette formation qui me semblait être le meilleur tremplin pour entamer mon après-carrière. Donc continuer à faire de grandes études et faire partie des grandes écoles fut un rêve devenu réalité.

Vous êtes également (et surtout) joueur professionnel de basket ?

Oui, j’étais joueur de basket professionnel jusqu’en juin 2022. J’ai joué au basket à l’université pendant mes études aux États-Unis, j’ai eu la chance de m’ être approché par l’équipe d’Hollande. J’ai donc été basketteur professionnel en Europe. J’ai joué en Serbie en 1ère division en Eurocup et en France, en 1ère division aussi. Ensuite j’ai intégré l’équipe des Shark d’Antibes jusqu’en 2020 puis, après cette période passée en France, j’ai pensé rester pour faire mon MBA. Depuis je n’ai pas renouvelé de contrat comme je me consacre à 100% à mes études. En décembre quand on finira les cours, je commencerai à réfléchir, si je veux ou peux repartir dans le basket.

Pourquoi était-ce important de faire ce MBA, était-ce un besoin de “tremplin” ?

C’est bien un tremplin, pas une finalité. J’ai intégré HEC parce que je voulais rester en finance, et en discutant avec les gens de ma classe ma perspective a changé. Je suis en train d’explorer d’autres domaines, comme la Data science, j’ai aussi découvert  le consulting avec des entreprises comme MC Kinsey ou BCG ce qui m’a permit  de découvrir d’autres secteurs liés à la réduction d’émission de CO2 par les entreprises. Certains de mes amis de promo me poussent à m’orienter vers le conseil. Une autre amie me conseille de penser à la tech car, selon elle je pourrais lier la technologie au sport.

HEC c’est aussi l’occasion de rencontrer des personnes comme Jacques Boussuge (MBA.21) un joueur de rugby qui me conseille beaucoup. Avant, je ne pensais qu’à la finance et au basket. Aujourd’hui j’ai une vision plus grande.

Comment arrive-t-on à concilier votre MBA et votre passion pour le basket ?

Pour moi, la finance a toujours été une passion aussi. Même au lycée j’ai suivi des options en économie. De plus j’ai un bac+ 4 en finance et toute ma famille travaille dans ce secteur. Mon frère travaille au Trésor Public et mon autre grand frère est directeur financier au ministère de l’Agriculture et de l’Elevage au Bénin. Aussi, le basket professionnel c’est un peu la finance ! On sait que le nombre de points, notre attitude envers nos coéquipiers, sont des calculs et paramètres qui jouent sur notre salaire. Donc pour faire un lien avec la finance, Jacques Boussuge (MBA.21), a travaillé dans la banque des affaires et je partage beaucoup des points en commun avec lui.

Nous concernant, je vois le lien de la manière suivante :  on travaille en équipe et on sait travailler dans un environnement de haut stress, ça nous donne ces compétences. Maintenant, les hard skills restent à apprendre. Et c’est ce que HEC permet de faire, apprendre le corporate finance, la finance des marchés, la finance d’entreprise … Et à l’inverse, c’est ce que les athlètes qui vont à HEC apportent aux entreprises. Jacques a rassemblé tout ce qu’il a appris dans le sport et l’a apporté à Bank of America, où il travaille aujourd’hui.

Et après le MBA quel est votre projet ?

Actuellement je suis en stage dans une start-up d’intelligence artificielle et de métaverse basée à Los Angeles. Donc j’ai envie de continuer à acquérir des compétences comme au basket. C’est un nouveau monde, je suis comme un rookie (nouvelle recrue, NDLR), je suis nouveau dans le monde du business. Je vais travailler quelques années après et peut-être que je repartirai en Afrique pour créer ma propre boîte.

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