Cie 44, c’est quoi ?

C’est une approche transversale pour le décloisonnement des savoirs. Une manière innovante, mêlant le théâtre, la musique et l’innovation technologique, de proposer une histoire, de la transmettre. Que l’on parle de la peinture du xixe siècle, de l’histoire du timbre, de surréalisme ou encore d’une soirée vin, cette compagnie rivalise d’ingéniosité et de créativité pour monter des spectacles immersifs d’un nouveau genre. En mars, j’ai eu la joie d’assister à un de leurs shows au pavillon France de l’Exposition universelle à Dubai. Le pavillon avait consacré ses deux dernières semaines à la thématique des océans. S’ajoute la problématique du lieu : entrer dans une dynamique devant captiver l’attention d’une foule qui parle toutes les langues, et déambuler dans une exposition où il y a des centaines de spectacles. Après un photographe naturaliste, les pionniers de la greentech ou une démonstration d’efficacité de The SeaCleaners, place au show de notre Cie 44 !

Comment ça se passe ?

En duo ! Nicolas Mathieu (M.21) travaille avec son acolyte Leny Guissart. Le premier utilise le piano et le sound design avec un logiciel MAO (musique assistée par ordinateur) pour produire des bandes-son qui offrent un résultat technologique, drolatique et mélodieux. Le second déclame, voire joue, un texte coécrit au préalable sur un sujet défini, qui se prête à la théâtralité et aiguise la mise en scène, en s’appuyant sur le décor sonore. Au final, à Dubai, les visiteurs ont pu assister à cinq spectacles immersifs. Cinq capsules de cinq minutes chacune sur les thèmes de l’homme et la mer, des abysses ou encore les poissons et les animaux de l’océan ; tous ont ravi les visiteurs spectateurs. Le résultat fut captivant, même pour ce public très volubile.

D’où vient cette idée ?

« On s’est rendu compte que les institutions culturelles, comme les musées, ont une offre de médiation très traditionnelle, presque contemplative. Mon associé et moi avons trouvé une autre manière d’intéresser les gens. On sait, par exemple, que nous sommes moins attentifs avec les réseaux sociaux. On a cherché un moyen de capter l’audience », explique Nicolas Mathieu, le cofondateur de Cie 44. Formé à la philosophie avec l’ENS Lyon puis à la gestion culturelle avec le master spécialisé en média art et création à HEC, tout au long de ses études, la musique a été au centre de ses préoccupations, si bien qu’il a décidé de l’intégrer dans sa vie professionnelle. La Cie 44 est née en 2018 et parmi ses clients, on peut compter le musée du Luxembourg, le musée des Arts et Métiers ou encore le groupe La Poste et maintenant le Cofrex (Compagnie française des expositions).

C’est pour qui ?

Pour tous : institutions privées, publics comme entreprises. Lenny et Nicolas croient fermement que l’art est à la portée de tout le monde et doit être accessible de façon protéiforme.

Daphné Segretain

Journaliste de terrain, avant de prendre les rênes d’HEC Stories, elle parcourt les territoires pour couvrir les actualités culturelles et les sports extrêmes. Notre rédactrice en chef s’est immergée dans un spectacle labellisé Cie 44 au pavillon de France, à l’Exposition universelle de Dubai.

Published by