La pollution aux particules fines serait responsable en France de 48 000 morts par an. Développé par une start-up française, le R-Pur Nano, un masque filtrant high-tech s’attaque à ce problème de santé publique.

l’idée était sans doute dans l’air. Encore fallait-il la saisir. C’est ce qu’ont fait Flavien Hello et Matthieu Lecuyer, deux jeunes startupeurs de l’incubateur HEC qui se sont rencontrés lors d’un échange en Corée du Sud. « À Séoul, comme dans beaucoup de mégapoles asiatiques, la pollution de l’air fait partie du quotidien, explique Flavien. Mais quand on est rentrés à Paris, on a été frappés de constater que la situation était identique, voire pire, notamment en ce qui concerne les particules fines. » Pour ne pas s’esquinter la santé lors de leurs trajets à vélo ou à moto, les deux amis cherchent alors le produit miracle. Et font chou blanc.

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“Je suis ton air…” Sous son look méchamment futuriste, le R-Pur Nano filtre l’oxygène

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Projet populaire

« On s’est vite rendu compte qu’il n’existait aucune solution efficace sur le marché. On a donc décidé de créer la nôtre. » Leur idée : un masque capable d’absorber les gaz nocifs et autres COV (composés organiques volatils), et surtout de filtrer les nanoparticules. Ces fameuses « particules fines », responsables de multiples maladies respiratoires et cardiaques, causeraient environ 48 000 décès chaque année en France, selon une récente étude de l’Agence nationale de santé publique.

Après deux ans de recherche et développement, le R-Pur Nano voit le jour. Ce masque haut de gamme (150 euros pièce), entièrement made in France, est doté d’un système de valves breveté facilitant la respiration. Il fait instantanément fureur sur le site de financement participatif Indiegogo, récoltant 230 000 euros, soit 340 % de l’objectif initial. « Nous avons été très surpris de cet engouement, raconte Flavien. Au début, on avait surtout ciblé les motards, parce que ce sont des usagers déjà très équipés, qui n’allaient pas, pensait-on, être rebutés à l’idée de porter ce genre de protection. En fait, beaucoup de cyclistes ou simplement des gens concernés par leur santé se sont mis à soutenir le projet. »

Au final, 7 000 R-Pur Nano sont ainsi écoulés en quelques semaines… jusqu’à épuisement total des stocks. Les deux entrepreneurs sont en train de consolider leur chaîne de production, afin de faire face à la demande. « Le passage du prototype vendu en petite quantité à la phase d’industrialisation, c’est le vrai défi » , note Flavien. Une étape obligée, d’autant plus que R-Pur envisage déjà de partir à la conquête des marchés nord-américain et asiatique.

 

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