Ce mercredi 24 mai, le Gala HEC a investi l’intemporel musée Rodin et ses jardins. Une soirée qui a réuni plus de 300 invités sous le regard du Penseur. L’événement, placé sous le signe de la mixité, a permis de soutenir l’égalité des chances à HEC Paris, grâce à une levée de fonds en faveur du programme Eloquentia@HEC. Retour sur l’évènement. 

18h30, les portes s’ouvrent sur la cour d’honneur d’un lieu que les amoureux de l’art connaissent bien : le musée Rodin. Entre Le Penseur et l’hôtel Biron, alumni et invités prestigieux se sont retrouvés, parfois entre camarades de promotion, flûte de champagne à la main, sur les airs jazz d’un duo de musiciens. Feuilles de capucine et gelée de rhubarbe, poireau sauce estragon… Un petit air de garden-party, au cœur de Paris, malgré le vent de mai qui a fait se couvrir plus d’une épaule.  

Cour d'honneur du Musée Rodin, Paris.

Cour d’honneur du Musée Rodin, Paris © Christopher Salgadinho

Pour la troisième année consécutive, l’association HEC Alumni organisait une soirée de Gala dans un cadre prestigieux, après le palais Brongniart en 2022 et les jardins du Petit Palais en 2021. Au moment de s’installer à table, les convives étaient accueillis par un discours d’ouverture du président d’HEC Alumni, qui soulignait, au milieu des conversations animées, combien les moments de partage et de retrouvaille avec les camarades étaient précieux.

Que célèbre-t-on ce soir ? Le plaisir d’être ensemble, certainement, mais aussi la « mixité », un mot qui reviendra dans quasiment tous les discours. Il y a 50 ans en effet, l’École ouvrait ses portes aux femmes. Une avancée qui se fête. En prenant place sous un chapiteau dressé pour l’occasion dans les jardins du musée, les invités s’apprêtent aussi – entre deux assiettes – à passer une soirée de sensibilisation aux causes sociales soutenues par l’École. Mais, après la dégustation d’une entrée au thon snacké, c’est sur le sujet environnemental que l’invitée d’honneur choisit de développer sur scène. 

Estelle Brachlianoff © Christopher Salgadinho

Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, n’est pourtant pas une alumna HEC. Pourquoi avoir été conviée, se demande-t-elle ? « Est-ce que c’était pour vous parler de ce que ça fait d’être une des trois femmes directrice générales du CAC 40 ? J’ai choisi une autre hypothèse, qui est de partager une conviction, celle que l’écologie peut être un optimisme. » Parer aux fuites dans les réseaux d’eaux, remplacement d’une chaudière à charbon par du combustible obtenu à partir de déchets non recyclables en Lorraine, aller chercher le lithium dans les batteries usagées des véhicules électriques… La DG de Veolia a dressé une liste d’exemples, « remède contre le fatalisme ».   

Le fatalisme, c’est aussi ce qu’ont refusé les étudiants du programme HEC Imagine Fellows. Mis sur pied à l’initiative d’Adrien Nussenbaum (H.01), CEO de Mirakl et grand donateur, ce programme mené par la Fondation HEC a permis à cinq ressortissants de pays en guerre (Afghanistan, Ukraine et Syrie) d’intégrer HEC Paris. Le programme a pris en charge leurs frais de scolarité et les a soutenus durant leur voyage, souvent risqué, vers la France. C’est aussi grâce à la levée de fonds organisée lors du Gala de l’année précédente qu’Imagine Fellows a pu être développé. Moment poignant pour les convives du dîner, une étudiante afghane a pris la parole sur scène pour raconter son histoire.  

Adrien Nussenbaum et les élèves du programme Imagine Fellows © Christopher Salgadinho

« Pour certains, obtenir une bourse est une opportunité pour étudier. Dans ce cas précis, Imagine Fellows m’a sauvé la vie. » À table, on se ressert du vin en silence, encourageant l’intervenante par de grands hochements de tête. Après avoir raconté la saisie de son passeport par les Talibans et sa traversée traumatique de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan, elle conclut : « L’éducation est un symbole d’espoir et de résilience. J’encourage toutes les femmes afghanes à ne jamais renoncer à leurs droits fondamentaux. En restant déterminée et en travaillant dur, tout est possible. »  

Après ce moment qui a permis de « mettre un visage sur votre générosité » qui démontre « notre capacité à influer sur la destinée des gens », Adrien Nussenbaum invite tous les élèves Imagine Fellows à le rejoindre sur l’estrade. « L’année dernière, vous avez été exceptionnels. Il n’y a pas de plus grande richesse que celle qu’on donne de son propre fait. », achève-t-il. La démonstration de générosité est-elle sur le point de se reproduire ?   

Célia Berby Maillot, l’une des lauréates du programme Eloquenctia@HEC © Christopher Salgadinho

Arrive le moment de présenter le projet d’égalité des chances qui sera soutenu par l’imminente levée de fonds : Eloquentia@HEC. Derrière ce nom, le fruit d’une collaboration entre Éloïc Peyrache et Stéphane De Freitas. Cet artiste originaire de la Seine-Saint-Denis et réalisateur du documentaire À voix haute est aussi le créateur de programmes pédagogiques visant à développer l’éloquence chez les jeunes issus de milieux populaires. « Quand on a assez de confiance en soi et que l’on peut le verbaliser, on peut ne pas avoir un diplôme aussi prestigieux que le vôtre ce soir mais le champ des possibles le devient », déclare l’entrepreneur social, confiant au public que lui-même a débuté son parcours avec des tics de langage. 

Stéphane de Freitas © Christopher Salgadinho

En phase de devenir le premier concours français de prise de parole en public dédié aux lycéens, Eloquencia@HEC a lieu sur le campus tous les ans, avec une finale organisée dans l’amphi Blondeau à HEC Paris. « Pendant quinze jours, les élèves sont formés à l’éloquence avec des professeurs, des slammers, des sophrologues. Si vous vous baladez sur le campus au mois de juillet, dans les couloirs, vous avez plein d’étudiants avec leurs fiches qui sont en train de répéter leur discours », décrit Éloïc Peyrache, le dean d’HEC Paris. Un summer camp HEC permet également aux élèves issus de zones non privilégiées de prendre confiance en eux et de réfléchir à leur projet pédagogique. Chapotant jusque-là 80 élèves, le programme a vocation de s’étendre pour atteindre… 10 000 élèves. Avec l’aide des convives du gala, qui viennent de terminer un plat de veau rôti au jus de viande truffé. 

Après une leçon d’éloquence par Célia et Jules, deux lauréats du concours 2022, la levée de fonds peut enfin commencer. Débauchés pour l’occasion, des élèves de la promotion H.26 placent les bulletins de dons sur les tables. À 23 heures tapantes, Victoire Gineste, commissaire-priseur chez Christie’s, annonce un objectif à 500 000 euros, soit le prix d’une année de programme. Objectif atteint et dépassé à 23h15 : 671 000 euros de promesses de dons sont récoltés. Place à la sphère en chocolat et ses framboises à la crème vanille. 

À cette heure de la nuit, le logo HEC Alumni flotte haut et visible sur l’ancien hôtel particulier. Invités à boire un dernier verre d’Armagnac, les plus noctambules se baladent une dernière fois dans le musée, frôlant Le Baiser et traversant le hall, avant de prendre part au bal des taxis.  

© Christopher Salgadinho

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