Jean-André Charial (H.67) a choisi de s’orienter vers le monde de l’hôtellerie et de la cuisine, un parcours très atypique pour un diplômé de HEC. Dans cet entretien, il partage avec nous les moments clé de son parcours et de l’histoire de BAUMANIÈRE.

Diplômé de HEC, vous vous êtes orienté vers le monde du tourisme et de la restauration, un parcours atypique. Dites-nous en plus sur ce choix.

J’ai commencé à découvrir le monde de l’hôtellerie quand j’étais encore sur les bancs de l’école. C’est grâce à mon stage en deuxième année HEC au Waldorf-Astoria, un hôtel mythique à New York, que j’ai commencé à manifester de l’intérêt pour ce monde. J’ai par la suite e ectué mon service militaire dans la coopération en tant que directeur d’hôtel à Monastir en Tunisie. De retour en France en 1969, mon grand-père Raymond Thuilier, fondateur de Baumanière, m’avait demandé de le rejoindre au domaine et de continuer avec lui cette belle aventure. Et c’était lui donc la raison principale de mon orientation dans le monde de la restauration et de la gastronomie. Aujourd’hui, il y a plusieurs diplômés restaurateurs ou hôteliers, mais je pense être le seul HEC chef cuisinier 3 étoiles. C’est ce qui rend mon parcours encore plus atypique”!

Dans l’univers de l’hôtellerie et de la restauration, l’année 2020 a été difficile et a posé de nombreux enjeux, comment avez-vous vécu cette situation inédite ?

Cette période a en e†et été marquée par l’incertitude et le manque de visibilité. On ne savait pas du tout quand est-ce qu’on allait rouvrir” ? Dans quelles conditions et quels protocoles sanitaires” ? Est-ce la fermeture des frontières allait nous impacter” ?†… Avec le déconfinement, il y a eu un engouement extrême et les mois de juillet et août ont été exceptionnels pour nous avec une clientèle française et européenne. Cet engouement a malheureusement été freiné en août par la fermeture des frontières qui a entraîné l’annulation des réservations de tous les Européens qui représentaient près de 25 % de notre clientèle. Ensuite avec la rentrée, l’hôtel a été complet pendant les week-ends, mais nous avons eu du mal à remplir les dimanches soir et les débuts de semaine. Le restaurant, quant à lui, a continué à fonctionner normalement tout en s’adaptant aux nouvelles mesures sanitaires (distanciation, diminution du nombre de couverts…). Alors qu’à la fin de saison, l’impact semblait réduit et que nous pensions nous redresser en novembre et décembre, le nouveau confinement nous atteint profondément.

Avec le recul, quels sont les moments forts de votre carrière et que retenez-vous le plus de l’histoire de Baumanière ?

J’ai eu la chance d’organiser des voyages o¥ciels et de rencontrer plusieurs personnalités politiques très influentes venues du monde entier”: la reine d’Angleterre, Deng Xiaoping, Saddam Hussein, le Shah d’Iran, l’Empereur du Japon, Obama… Mais l’histoire de Baumanière reste aussi marquée par la création du vignoble en 1987 et de toutes les autres entreprises”: Le Prieuré à Villeneuve-lès-Avignon, ou encore le restaurant Baumanière 1850 à l’hôtel le Strato à Courchevel.Beaumanière est une entreprise qui a su rester à un niveau d’excellence depuis 75 ans en se renouvelant sans cesse.

Jean-André Charial (H.67) a débuté sa carrière dans l’hôtellerie par un stage au sein du Waldorf Astoria à New York. Il effectue ensuite son service militaire en Tunisie dans la coopération comme directeur d’un hôtel à Monastir. De retour en France en 1969, il rejoint Baumanière suite à la demande de son grand-père, Raymond Thuilier. En 1973, il se lance dans la cuisine en faisant un passage chez Troigros, Chapel, Haeberlin, Bocuse, Girardet. Il travaille alors aux côtés de son grand-père jusqu’à son décès en 1993.

BAUMANIÈRE Créé en 1945, Baumanière est un Relais & Châteaux de 54 chambres et suites comprenant un restaurant 3* au Guide Michelin, Oustau de Baumanière ; un restaurant gastronomique, la Cabro d’Or, et un spa.

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