S’il y a bien une chose qu’HEC m’a enseignée, c’est de ne pas me fixer de limites et de toujours viser plus haut. Aujourd’hui, à 30 ans, je viens ainsi de me lancer un nouveau défi : participer aux Jeux olympiques de Paris en 2024 !Je pratique l’épée depuis l’âge de 9 ans, et j’ai débuté au club d’Amiens, ma ville natale. Malgré tous mes efforts, mes premières expériences dans cette discipline ont été plutôt placées sous le signe… de la défaite. Pour autant, je suis resté assidu aux entraînements sous la conduite de mes deux premiers maîtres d’armes, d’anciens militaires (à moustache, comme dans les films) qui m’ont enseigné la discipline et la persévérance. Garder confiance en soi malgré les revers a été l’une des clés de ma progression lente et constante, et c’est une règle que j’applique encore aujourd’hui dans ma vie professionnelle.

S’en sont suivies plusieurs années dans des clubs différents, à Los Angeles d’abord, puis au Chesnay et à HEC, à Barcelone en CEMS et enfin au Paris Université Club où j’ai eu la joie d’obtenir mes premiers résultats significatifs avec deux podiums consécutifs aux championnats de France de national 2 en 2014 et 2015, puis une entrée dans le top 50 français en 2016 et 2017.L’escrime est certes un sport physique et technique, mais les dimensions tactique et mentale sont également primordiales et expliquent pourquoi la maturité dans ce sport n’intervient que vers 30 ans. C’est armé de cette conviction qu’après avoir rejoint mon épouse à Bruxelles, je commençai des démarches de naturalisation accélérée pour réaliser mon rêve : participer aux épreuves de Coupe du monde et me mesurer aux meilleurs escrimeurs du globe. En ligne de mire, le Graal de tout compétiteur : les Jeux olympiques.

Et me voilà Franco-Belge depuis mai 2019. J’ai eu l’occasion de disputer ma première Coupe du monde satellite (division 2) en septembre à Stockholm, où j’ai terminé à une prometteuse 12e place.Faire du sport de haut niveau quand on est père de famille et directeur financier demande beaucoup d’organisation et de discipline. De la discipline pour les deux à trois entraînements par semaine, la préparation physique quotidienne, les leçons individuelles hebdomadaires…

J’ai la chance aujourd’hui d’être soutenu par mon épouse et mon employeur dans ce projet hors norme. Mon épouse est devenue mon préparateur mental et j’ai beaucoup progressé à ses côtés, tandis que mon employeur, Kartesia, fonds d’investissement en dette privée, me donne la flexibilité nécessaire pour mes entraînements, et il est devenu l’un de mes principaux sponsors (l’autre étant Bio c’ Bon, mon précédent employeur !).

Mon passage par HEC n’est sans doute pas pour rien dans la tournure entrepreneuriale que prend mon projet. J’ai créé une association, MH Fencing, pour recueillir des fonds et présenter en toute transparence les comptes à mes sponsors éventuels. Il faut dire qu’entre les déplacements en compétition, le matériel et les leçons individuelles, le budget annuel avoisine vite les 10 000 ou 20 000 €, et je ne souhaite pas faire porter cette charge à ma famille. Cette levée de fonds est aussi l’occasion pour mes proches et moins proches de me signifier qu’ils me soutiennent et ça me rend plus fort ! Au-delà de ce premier projet personnel, j’ai d’autres idées pour la suite, à commencer par obtenir le diplôme de Maître d’armes, lever à nouveau des fonds pour ouvrir une salle d’escrime à Bruxelles, réaliser des formations en entreprise et écrire des livres sur le thème du sport et de la connaissance de soi. A ce sujet, au fil du temps, j’ai conceptualisé ce que j’ai appelé les quatre piliers du mental que je présente ici, car j’ai pu aussi les appliquer dans le monde du travail.

HCPV : mon modèle d’analyse et de préparation mentale.

Humilité.

Ne pas sous-estimer l’adversaire. Ne pas se surestimer. Chercher à donner le meilleur de soi-même et ne pas se voir déjà en haut de l’affiche. Respecter l’adversaire, quel que soit son niveau.

Canalisation.
Ne pas perdre son sang-froid. Réserver son énergie pour le bon moment. Ne pas s’énerver quand on prend une touche. Rester maître de son corps et de son esprit. Gérer ses émotions et ne pas les montrer.

Patience.
Attendre le bon moment, le « kairos », pour partir en attaque. Laisser l’adversaire s’impatienter. Observer avant d’agir.

Défendre.
Se donner le temps de progresser, d’avoir des résultats. Être persévérant. Ne pas se précipiter quand on est en difficulté : remonter touche après touche. Aborder chaque match comme un match unique.

Vigueur.
Imposer son rythme. Avoir confiance sur la piste. Ne pas laisser transparaître ses doutes. Ne pas donner le choix à l’adversaire. Attaquer. Tenir l’adversaire à distance par une prestance sur la piste. Le laisser penser que l’attaque peut survenir à tout moment.

Si cet article vous a plu et si vous souhaitez me soutenir dans cette aventure, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de ma levée de fonds en ligne !

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