Usure, érosion, conditions climatiques : le bâti est soumis à rude épreuve. Pour détecter les signes de fragilité, MorphoSense met l’intelligence artificielle à l’écoute de la matière.

Avec un taux de croissance annuel de 28 % , le marché de la maintenance prédictive est l’une des applications les plus prometteuses de l’internet des objets. Il devrait représenter environ 5 milliards de dollars d’ici à 2021. Un engouement qui s’explique par les importants retours sur investissement.

De la levée de fonds à la conquête du large

« On estime que pour 1 euro consacré à la maintenance prédictive, une entreprise peut espérer une économie de 4 à 10 euros sur ses futures réparations », souligne Alexandre Paléologue, ingénieur de formation qui a suivi le programme HEC Challenge Plus et cofondateur de MorphoSense. La pépite French Tech, créée en 2016 au sein du Léti (un laboratoire du CEA), s’appuie sur une technologie maison baptisée Neuron : un réseau de capteurs capables de mesurer en trois dimensions plusieurs variables (déformations géométriques longitudinales et transversales, vibrations…) associés à une série d’algorithmes, qui analyse les données fournies.

Dotée d’une précision de l’ordre de 100 microns par mètre, cette solution a séduit le secteur du génie civil, notamment pour la surveillance des ouvrages d’art. « Les données recueillies permettent d’assurer 80 % du suivi structurel. » Après avoir réalisé une levée de fonds de 2 millions d’euros en 2018, MorphoSense entend conquérir le marché de l’off-shore. « Notre modèle est parfaitement adapté aux éoliennes flottantes. En créant des digital twins (avatars numériques, NDLR) des turbines, on est capable de les monitorer en temps réel. Ce qui permet une économie d’environ 8 % des charges d’entretien. »

 

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