C’est en découvrant l’Humanité de Bruno Dumont, parce qu’il accompagnait des amis du ciné-club d’HEC au festival de Cannes, qu’il prend conscience de la puissance du cinéma et devient cinéphile. Peu après, il encourage et accompagne sa sœur Anaïs qui fait ses premiers pas d’actrice. Stéphane Demoustier parle de sa vocation comme d’un glissement progressif. En sortant d’HEC puis de Sciences Po, il n’a pas de plan de carrière, il devient veilleur de nuit et dévore les films sur son temps libre. Mais il faut bien gagner sa vie et il entre à la direction de l’architecture au Ministère de la culture. Sa cheffe de service exerce un métier qui la passionne. Cet engagement l’inspire. Il décide, lui aussi, de vivre de sa passion et démissionne. Il intègre un 3ème cycle en production à la Fémis mais sent qu’il est habité par les questions artistiques.

En 2008, il crée sa société de production, Année Zéro et tourne des courts-métrages dans lesquels il dirige notamment sa sœur. Il apprend en réalisant des courts métrages qui sont primés dans de nombreux festivals en France et à l’étranger. Il s’essaye au documentaire puis passe au long métrage. En 2021, il remporte le César de la meilleure adaptation pour La Fille au bracelet : l’histoire d’une jeune fille accusée d’avoir tué sa meilleure amie, un huis clos au sein d’une cour d’assises. Le réalisateur termine actuellement le montage d’un nouveau film dont l’action se situe dans l’univers carcéral. Un procès, une prison : ces mondes fermés le fascinent, questionnent la société dans laquelle nous vivons, mêlent l’intime et le politique. Et traquent nos parts d’ombres et de lumières.

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