Sandra Moreels (M.97), championne du monde de paramoteur
Son mari lui avait offert un passage de brevet de pilote ULM pour Noël. Non seulement Sandra Moreels (H.97) a adopté la discipline, mais elle en est devenue championne du monde.
En marge des Jeux Olympiques, le plus discret championnat du monde d’endurance paramoteur s’est déroulé pour la première fois du 3 au 10 août dernier dans le Sud-Est de l’Angleterre, à Manston, dans le Kent. Sandra Moreels, 50 ans, faisait partie de la triomphante équipe de France. Cette habitante de la campagne rouennaise, qui s’entraîne habituellement dans un champ prêté par un agriculteur voisin, ne pensait pas revivre un évènement aussi fort que le transport de la flamme olympique à Granville.
Elle apprend pourtant, au début de l’été, sa sélection par la Fédération française d’ULM pour concourir en Angleterre. « J’avais prévu des vacances en famille, explique cette mère de deux enfants. J’ai tout annulé pour m’entraîner au mois de juillet et réservé un van pour pouvoir dormir sur le terrain. » Au programme du championnat : des épreuves de navigation, d’économie de carburant ou encore de maniabilité. En tout, les treize pilotes de l’équipe de France d’endurance paramoteur, un ULM de classe 1, ont raflé quatre titres : le décollage à pied individuel, le décollage en équipe – le titre de Sandra – le décollage chariot individuel et le décollage chariot en équipe.
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Qu’est ce que le paramoteur endurance ? “Le but en fait est de voler le plus longtemps possible dans la fenêtre de vol imparti, explique Sandra, investisseuse à la Caisse des dépôts et consignations pour la Normandie dans le civil. La stratégie consiste à décider, sur une carte IGN, quelle balise on va taper ou quelle navigation on va effectuer afin de marquer le plus de points. Tout cela en fonction de notre matériel, de la météo, de la force du vent.” Près de 80 compétiteurs ont volé simultanément cette semaine là, avec une équipe de France qui comptait trois femmes et quatre hommes pour le décollage à pied. “Une équipe mixte, ça n’est jamais arrivé!”, se félicite Sandra Moreels.
4% de femmes
Déjà championne de France en binôme en 2023, la pilote, qui vole désormais solo, suivait, depuis huit mois, un entrainement physique à la salle de sport et s’était offert les services d’un coach en préparation mentale. Car à chaque décollage, c’est jusqu’à 25 kilos de matériel qu’elle doit porter sur le dos. Ne venant ni d’une pratique en club lors de sa scolarité à HEC, ni d’un rêve d’enfance, sa passion pour le paramoteur s’est déclenchée au détour d’une fête de Noël. « C’est un cadeau de mon chéri, qui a énormément de brevets de pilotage. Sur le moment, je n’ai pas vraiment compris. La première fois, j’ai tout cassé !, plaisante-t-elle. Le lendemain j’ai décollé, et là j’ai vu le sol d’en haut. Que c’était beau! En Normandie, beaucoup de chateaux ne sont pas visibles depuis la route…”
Sandra Moreels aimerait à l’avenir voir davantage de prouesses au féminin dans les airs. En effet, seul 4% des 16 000 licenciés auprès de la Fédération française d’ULM sont des femmes. Et, qui sait, dans quelques années, peut-être deviendra-t-elle athlète olympique ?
Published by Estel Plagué