C’est trop court ; Après le dernier dîner, ce jeudi 11 mai 2023, un quart d’heure après nous être embrassés, on est encore là avant de regagner nos chambres, avec, pour certains, un détour par le casino de l’hôtel.

Dans la promo 62, on s’aime bien. (Dame ! Cela fait 63 ans qu’on se connaît). Espérons qu’il en est de même dans les autres. Il faudra que je demande à mon fils François, promo  91, comment ça se passe « chez eux ». La grande classe, cet Impérial Palace sur les bords du lac,  où Pierre Dubot et Dorian Simha nous ont concocté un séjour de rêve.

Construit en 1913 –  la fin de la Belle Epoque… – l’immense bâtisse reflète orgueilleusement l’art de vivre en cet heureux temps où il valait mieux être un industriel en bonne santé qu’un ouvrier malade. Pendant ces deux jours, nous aurons passé pas mal de temps à nous orienter dans ses interminables couloirs sur sept étages qui évoquent « L’Année Dernière à Marienbad » (« ces couloirs, ces tapis… ».

Le premier jour vers 18 h, alors que je me repose des fatigues de la journée, une dame frappe à ma porte et pénètre précautionneusement (DSK a beaucoup nui à la réputation des HEC), pour me proposer « d’ouvrir mon lit », mais je suis déjà dedans (Le deuxième jour, je la remercie dès qu’elle frappe à la porte).

Après entre autres, Vienne, Berlin (où Angela Merkel achetait du fromage français à côté de nous), Fès, Strasbourg, et même Jouy en Josas (« Rencontres du Troisième Type »),  voici donc Annecy.

La ville (140.000 habitants) n’a pas eu son Stendhal  comme Grenoble (« La vie de Henry Brulard »), mais elle vit heureuse et cachée, à 42 km de Genève, et elle a été élue il y a deux ans « ville la plus agréable de France ».

Le premier matin, visite de la vieille ville par une guide professionnelle fort érudite, mais un peu enrouée par la pluie, d’autant qu’elle a oublié son parapluie. Annecy, ville d’eau (au singulier) qui rappelle un peu Venise : le lac est là, tout proche, et innerve la ville de ses canaux.

L’après-midi, quartier libre, on en profite pour visiter le musée-château, dur d’accès pour des octogénaires, mais impressionnant ( filet de pêche vieux de plus de 3.000 ans…).

Le deuxième jour, randonnée autour d’un torrent local dont le « nilomètre » nous apprend qu’il peut monter de trente mètres. Marc Sibony descend au niveau 0 pour nous expliquer ce que c’est qu’être « bullish ».

L’après-midi, visite en bateau de l’immense lac (15 x 4 km), sa faune, sa flore, ses châteaux au bord de l’eau. Le guide nous cite des chiffres étonnants, des 10 et des 15 millions d’€, voire plus, pour le prix de certaines propriétés. Il nous apprend que le lac sera comblé dans 12.000 ans, ce qui nous gâche un peu le plaisir.

Un joli intermède, ce petit séjour. Nous n’étions que neuf camarades, seize en tout avec les compagnes, excellent pour les contacts ! (J’apprends que la famille d’Eric Hervé-Bazi n’a pas ajouté « Hervé » à son patronyme pour honorer l’auteur de l’immortel « Vipère au Poing »).

Jean Nègre

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