C’est devant une salle comble et plus de cent personnes que Didier Leroy, vice-président exécutif Toyota monde en charge de la compétitivité, a partagé l’histoire, l’actualité et la vision d’avenir de Toyota.D’une intervention marquée par la passion, l’authenticité d’un véritable « car guy », mais également son humilité et sa grande humanité, on aura retenu trois grands points.Un premier aspect concerne le parcours professionnel de Didier Leroy, avec une ascension unique pour cet ingénieur français recruté chez Renault en 1998 pour construire l’usine de Valenciennes alors qu’il est secrétaire exécutif de Carlos Ghosn, et qui va intégrer quelques années plus tard le board du premier constructeur mondial. Un parcours fondé sur des compétences au départ industrielles, puis également commerciales et managériales, ainsi que sur une complicité évidente avec le président Akio Toyoda. Ce dernier percevra vite chez Didier l’homme à même d’impulser le changement dans son entreprise, un changement à la fois organisationnel et culturel, au niveau européen tout d’abord, puis au niveau mondial.Didier Leroy nous a fait partager sa vision d’une transformation fondamentale de l’automobile autour des valeurs de mobilité, d’environnement ou d’usage, et de l’impératif d’adaptation des constructeurs qui en découle. Il a fait dans le détail le tour des grands défis de l’automobile que sont le digital, la technologie, les motorisations avec l’électrique et l’hydrogène ou le véhicule autonome.

Pour Toyota, cette véritable révolution trouve son expression à travers la formulation d’une vision stratégique qui veut « contribuer à la liberté individuelle en apportant une solution de mobilité pour tous », qui soit « totalement sûre », « pratique pour tous », « propre et verte » et enfin « abordable ». On retiendra d’ailleurs des propos du VP exécutif de Toyota l’incroyable capacité de l’entreprise japonaise à se remettre en question tout au long de son histoire, en raisonnant toujours sur le temps long, et en prenant ainsi des positions avec un temps d’avance sur ses concurrents (technologie hybride avec la Prius lancée dès 1997, stratégie autour de la mobilité formulée dès 2011). Tout cela pour aboutir aujourd’hui à un constructeur qui produit 10 millions de véhicules par an avec un remarquable équilibre dans ses ventes mondiales et des performances financières de premier plan. En synthèse, Didier a insisté sur la dimension managériale et le rôle des leaders, cassant au passage le mythe d’un Toyota Way mystérieux, insistant au contraire sur le fait qu’« il n’y avait pas de secrets » dans la méthode Toyota, mais le refus de toute forme de fatalité, la conviction que tout est possible à condition que tout se prépare et se construise, en partant d’une vision sur le long terme, d’un travail bien exécuté et d’une remise en question permanente.

Jean Triomphe (H.87), pour le groupement HEC Automotive & Mobility Services

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