Depuis quelques années, ŠKODA ne cesse de battre les records. Sa discrétion, son ambition et son ouverture internationale font d’elle « la perle » du groupe VOLKSWAGEN AG. Rencontre avec Alain Favey (H.89), membre du directoire de ŠKODA AUTO A.S. en charge des ventes et du marketing.

Après votre sortie d’HEC, vous avez choisi de vous orienter vers le domaine automobile. Pouvez-vous nous rappeler les principales évolutions que vous avez connues tout au long de votre parcours ?

En quittant HEC en 1989, je me suis tout naturellement orienté vers les métiers de la vente et du marketing automobile. J’ai d’abord passé les vingt premières années de ma carrière au sein du groupe PSA, et en particulier avec la marque Citroën. J’ai d’abord été affecté au siège en région parisienne, avant de prendre la responsabilité de Citroën dans différents pays, notamment le Danemark, la Belgique, le Royaume Uni et l’Italie. L’aventure Citroën s’est terminée quand j’étais à la tête du commerce en France pour le marché national. Après vingt ans passés chez PSA, j’ai décidé de quitter ma zone de confort et de partir à la découverte de nouveaux horizons. J’ai donc changé de constructeur et ai rejoint le Groupe VOLKSWAGEN AG où j’étais à la tête du commerce Europe au siège à Wolfsburg en Allemagne. J’ai ensuite été nommé Président de Porsche Holding, une société du groupe Volkswagen, basée à Salzbourg en Autriche, spécialisée dans la distribution et l’importation des marques du groupe dans 26 pays. Cinq ans après, je prends les fonctions que j’exerce encore aujourd’hui depuis 2017, et donc je suis membre du directoire de ŠKODA AUTO a.s. en charge des ventes et du marketing.

Avec le recul, quels ont été les moments forts de votre carrière et quels sont les avantages d’une carrière internationale ?

Les moments forts, ou du moins ceux qui m’ont le plus marqué, sont ceux où j’ai dû me remettre en question, repousser mes limites et sortir de ma zone de confort.Se retrouver à la tête de Citroën Danemark à l’âge de 30 ans seulement était déjà un exploit, surtout qu’en 1998, il n’était pas très commun de voir des jeunes partir à l’étranger et prendre de telles responsabilités. Le deuxième moment clé de ma carrière était celui quand, au bout de vingt ans dans le groupe PSA, j’ai décidé de me remettre en question et de faire mes preuves ailleurs. Partir d’un domaine qui m’était très familier pour rejoindre une société diff érente avec une culture diff érente était un véritable challenge.Aujourd’hui, avec le recul, je pense qu’avoir cette dimension internationale permet de s’adapter en permanence, changer de pays, de culture, d’entourage. C’est une perpétuelle remise en question et une incroyable source de richesse et d’épanouissement.

Et en quoi votre formation HEC vous a-t-elle préparé à cette carrière internationale ?

Mon passage par HEC a été en quelque sorte le déclencheur de cette carrière internationale ! En 3e année à HEC, j’ai choisi « le programme international de management » comme option, qui consistait à passer l’année dans deux universités étrangères. J’avais donc choisi de passer un semestre à New York et un semestre à Vienne, et c’est ce qui a beaucoup motivé ce parcours international et qui m’a engagé dans cette voie. D’ailleurs, quelle que soit l’opportunité professionnelle qui se présentait à moi, je demandais toujours à avoir cette composante internationale, qui, à mon sens, était primordiale.

En tant que membre du directoire de la marque ŠKODA en charge des ventes et du marketing, quels sont vos principaux défis ?

J’ai d’une part les défi s classiques d’un patron du commerce, à savoir les objectifs ambitieux de croissance. D’ailleurs, la marque ŠKODA a beaucoup évolué ces dernières années : elle est passée de 600 000 voitures par an il y a dix ans à 1,2 million l’an dernier. En une décennie, nos ventes ont doublé avec une forte accélération au cours de ces trois dernières années.En parallèle, nous sommes très mobilisés actuellement par le passage à l’électrique, un passage voulu, mais surtout nécessaire aujourd’hui à la technologie hybride ou électrique, encore nouvelle pour ŠKODA. Nous sommes d’ailleurs en train de lancer nos premiers modèles hybrides et électriques et je peux vous dire que cela change complètement notre façon d’appréhender le marché et de vendre. Il faudra désormais attirer un nouveau type de clientèle, et c’est un vrai défi auquel nous nous attachons ensemble avec toute l’équipe de ŠKODA, de concessionnaires et d’importateurs dans le monde.

Aujourd’hui, ŠKODA est perçue comme la « perle » ou « l’arme secrète » du groupe VOLKSWAGEN, pourquoi ?

ŠKODA est une marque discrète, qui ne fait pas parler d’elle tous les jours. Une marque qui a une culture un peu réservée et qui reste très attachée à ses racines tchèques, tout en poursuivant une forte croissance.Pour une marque généraliste sur un marché de volume, faire une rentabilité de l’ordre de 8 % du chiff re d’aff aires est une performance très rare que ŠKODA réalise quasiment tous les ans depuis plusieurs années. C’est une arme secrète dans la mesure où, sans faire de bruit, elle a réussi à doubler ses ventes en dix ans. Elle a su gagner de l’argent tout en permettant au groupe VOLKSWAGEN AG de s’attaquer à de nouveaux marchés de l’Europe de l’Est en particulier, mais également au marché indien, ce qui est tout à fait nouveau. Aujourd’hui, le groupe VOLKSWAGEN AG capitalise sur le savoir-faire et l’agilité de ŠKODA pour proposer des voitures de bonne qualité, à un prix raisonnable, sur des marchés comme l’Inde, par exemple.

Toutefois, ŠKODA est aussi une marque ambitieuse avec des perspectives stratégiques claires. Qu’en est-il ?

ŠKODA a annoncé que son ambition stratégique à l’horizon 2025-2030 était d’atteindre les 2 millions de voitures par an, soit près du double des volumes réalisés actuellement. Ça sera un vrai défi pour nous puisqu’il faudra à la fois augmenter les ventes, tout en assurant le passage à l’électrique et en réduisant les émissions de CO2. D’ailleurs, ŠKODA s’est engagée à respecter les objectifs du développement durable avec la réduction des émissions de CO2, ce qui suppose une transition importante à l’électrique : ce type de motorisation devrait représenter à peu près un quart de nos ventes d’ici cinq ans.

Alain Favey (H.89) a passé les vingt premières années de sa carrière au sein du groupe PSA, où il a été à la tête du Commerce de Citroën France, Danemark, Belux, UK et Italie. En 2009, il rejoint le Groupe VOLKSWAGEN AG. Il a d’abord été responsable des ventes Europe au siège à Wolfsburg, puis CEO de Porsche Holding à Salzbourg. epuis 2017, il est membre du directoire ŠKODA en charge des ventes et marketing.

ŠKODA AUTO A.S. est un constructeur automobile tchèque fondé il y a 125 ans, et repris par le Groupe Volkswagen en 1991. Depuis quelques années, la marque enregistre une forte croissance, et s’appuie sur sa présence dans 102 pays. ŠKODA propose une large gamme de berlines, breaks et SUV offrant un espace intérieur maximal et une technologie de pointe avec un bon rapport qualité/prix.

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