Prix de l’Audace 2024 : lait végétal et lait fermier font bon ménage
C’est sur le rooftop du 34, av des Champs Élysées que le Hub Marques & Médias d’HEC Alumni organisait sa soirée de remise des prix de l’Audace pour sa 15ème édition. D’Arte, à Oatly, une marque de lait végétal, en passant par les Cafés Joyeux et Ingrédia, une société B Corp qui produit des ingrédients laitiers et innove pour la santé, l’audace était le dénominateur commun. Retour sur une soirée de récompenses orageuse pour un 18 juin et joyeuse pour les convives.
Le Hub Marques & Médias de HEC Alumni est un réseau professionnel de HEC Alumni composé de 4 clubs professionnels (Marketing & Communication, Médias & Entertainment, Agroalimentaire, Consumer Goods & Services). Son fonctionnement est assuré par des diplômés bénévoles. Fort d’environ 7000 membres diplômés, la communauté du Hub se réunit régulièrement autour d’événements sectoriels dont l’événement clé est le Prix de l’Audace, soutenu cette année par le magazine Capital et son rédacteur en chef , Emmanuel Botta.
Une stratégie à l’heure du numérique
Reconnaître l’audace des entreprises, la notion de prise de risque, savoir quelle est la valeur ajoutée pour les consommateurs, les clients ou les différentes parties prenantes sont autant de critères requis pour être nominé au prix de l’Audace. « Dès le départ, ce prix fondé en 2008 par Éric de Rugy (H. 75) intégrait aussi la notion d’impact dont toutes les entreprises s’emparent aujourd’hui », précise Peyman Ghandchi (EMBA.19), membre du Hub maques et médias qui organise le prix de l’Audace, avant de préciser qu’il n’est pas remis uniquement à des alumni HEC. Preuve en est : Bruno Patino, un diplômé de l’INSEAD est lauréat du prix de l’Audace décerné par le club média et entertainement. « On a essayé d’accélérer le mouvement, tout en restant nous-même », lance le président de ce média binational pour répondre aux changements des usages et à la mondialisation des marchés. Initialement chaîne de télévision lancée en 1992, Arte est saluée aussi ce soir-là pour sa plateforme en ligne. Séries, documentaires, films mais aussi podcasts (depuis 2002), jeux vidéo fait avec la réalité virtuelle et bientôt un programme basé sur l’intelligence artificielle, Arte a investi 8 millions d’euros en 2023 dans le développement IT ! Avec plus de 2 milliards de visionnages en 2021, Netflix, Amazon Prime et Disney+ ont un concurrent de taille.
L’étendard français ouvre à New York
Changer le regard de la société sur le handicap en le rendant visible dans un milieu ordinaire. C’est le point de départ, la raison d’être des Cafés Joyeux. Avec plus d’une vingtaine d’enseignes en France et au-delà, cette chaîne de cafés-restaurants emploie 193 personnes en situation de handicap. Adoubé par la France, à l’image d’Emmanuel et Brigitte Macron qui étaient venus inaugurer le 5ème café Joyeux ouvert sur Champs Élysées en 2017, l’équipe sert aussi à Lisbonne ou à Bruxelles et depuis 2 mois à New York ! « On met le handicap au cœur de cette ville qui va vite, sans hésiter. Tous les restaurateurs rêvent d’ouvrir à New York, on l’a fait », lancent, sourire aux lèvres, Lorraine Chastenet, Responsable International, et Aurore BLANC, Chief of Staff, qui viennent chercher leur prix de l’Audace des mains d’Anne-Laure Frossard (H. 93), membre du club Grand Conso d’HEC Alumni. Allant même jusqu’à pousser cette hardiesse un cran plus loin, les Café Joyeux ont ouvert un comptoir dans les locaux de Klesia puis d’Axa France à Nanterre et de Canal +. Café, thé et tisane, les Cafés Joyeux ont lancé une gamme de produits qui doit aider au financement des employés en situation de handicap.
Génération post-lait
« Remettre le prix de l’Audace à une société qui n’a pas de service marketing, je trouvais ça audacieux », plaisante Pascal Pham (Trium EMBA.17), membre du club Marketing et Communication d’HEC Alumni, notre hôte pour cette soirée rooftop des Champs Élysées avec vue sur les monuments de Paris qui remet leur prix de l’Audace à Élise Prigent, directrice France de la marque Oatly. Lait, crème glacée, yaourt et autres ingrédients à base de lait d’avoine la société suédoise, créée il y a plus de 25 ans est entrée au Nasdaq américain en 2021. Elle inonde dorénavant le marché français. Lancée en France il y a tout juste un an à coup de campagne créative en plein cœur de Paris – peintures murales et affiches publicitaires chamarrées d’influenceurs – la marque se présente comme « le porte-drapeau de la génération post-lait », indique Élise Prigent. Une marque audacieuse donc et ambitieuse qui affiche son empreinte carbone sur son packaging à tester et adopter.
Du lait pour la santé
Enfin, le club Agroalimentaire d’HEC Alumni a remis son prix de l’Audace à l’entreprise Ingredia, la filiale du groupe coopératif laitier Prospérité labellisée B Corp. « Cette coopérative appartient à 700 agriculteurs uniquement basés dans les Hauts-de-France. Le groupe réalise 400 millions de chiffres d’affaires par an et a dépassé la barre des 400 millions de litres de lait collecté », détaille Sandrine Delory, la CEO du groupe. Mais pourquoi donc ces millions de litres de lait sont-ils collectés si ça n’est pas pour les boire ? « On fait de la poudre de lait entier pour faire des plaques de chocolat au lait, par exemple. Mais il faut savoir que le lait est le premier aliment de la vie, il y a plus de 2000 composants. Notre métier est d’extraire ces composants puis d’aller chercher les propriétés. La Pep2Dia® par exemple, est un actif breveté pour réguler la glycémie. Nous nous en servons pour faire de la prévention du diabète de type 2 », explique cette femme investie avant de parler du lactium, un autre composant utilisé contre le stress.
Si la génération post-lait ne jure que par le végétal, l’ère du lait fermier vit toujours avec la santé.
Published by Daphné Segretain