Les premières Assises HEC de la géopolitique, consacrées aux « Enjeux géo-économiques des routes de la soie », ont initié un dialogue entre communautés des affaires, de la défense et de la géopolitique.

Le magnifique Amphi Foch de l’École militaire, à Paris, accueillait un public de 600 personnes pour les premières Assises HEC de la géopolitique. Je remercie les autorités militaires de nous avoir permis d’investir cet endroit prestigieux, et nos partenaires de l’AA IHEDN (Institut des hautes études de la Défense nationale) Région Paris IDF, ainsi que les Jeunes IHEDN, sans lesquels ce bel événement n’aurait pu s’y tenir.

Merci également à toute l’équipe du Club HEC Géostratégies, qui a préparé ces Assises pendant plus d’un an et à nos sponsors, Scan Global Logistics et Airbus Defence and Space, et notre donateur privé Patrick Mole. Depuis douze ans, le Club HEC Géostratégies organise des conférences. Mais nous souhaitions aller plus loin avec un événement d’ampleur nationale. Les premières Assises HEC de la géopolitique, consacrées aux « Enjeux géo-économiques des routes de la soie », ont initié un dialogue entre communautés des affaires, de la défense et de la géopolitique.

Le sujet des nouvelles routes de la soie est l’une des questions les plus structurantes sur le plan géopolitique et commercial pour les prochaines décennies. Il s’agit du plus vaste projet jamais imaginé de développement d’infrastructures – maritimes, terrestres, digitales et même globales. Ce projet politique et commercial, financé par la Chine, nourrit autant d’espoirs que d’inquiétudes. Les géopoliticiens, peu sensibles aux arguments économiques, en soulignent les risques, tandis que le monde des affaires met en avant les opportunités, en minimisant sans doute les dangers. Ces Assises ont permis d’imbriquer ces deux conceptions.

Vision hégémonique ou opportunité commerciale ?

Pour en débattre, nous avons réuni un parterre de personnalités, d’Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, à Claude Martin, ancien ambassadeur de France à Pékin, en passant par François Lenglet, journaliste économique, notre ami et partenaire Renaud Girard, grand reporter au Figaro, Pascal Allizard, sénateur et viceprésident de la commission des affaires étrangères, ou encore Marie-Noëlle Tiné-Dyèvre, directrice adjointe du Cluster Maritime. Étienne de Durand, délégué pour la politique et la prospective de défense au ministère des Armées, nous a offert une introduction remarquable. Il nous a semblé également pertinent de donner la parole à un businessman chinois, en la personne de Min Fan, fondateur de CTRIP Group, premier groupe chinois de services touristiques.

HEC Paris était de son côté représentée par Nicolas Lemoine, directeur de l’Executive Education, et par Pascal Chaigneau, professeur affilié, directeur scientifique du Mastère spécialisé en management des risques internationaux et codirecteur du Centre HEC Paris de Géopolitique.

Tout au long de la journée, les exposés se sont succédé, suivis par trois tables rondes – l’une sur les piliers de la stratégie chinoise, coopérative ou hégémonique ; l’autre sur les stratégies économiques terrestres, maritimes et digitales inhérentes au projet ; et la dernière sur les Conséquences géopolitiques et géo-économiques et les différents scénarios possibles.

Ces échanges ont permis de sortir d’une vision purement économique pour adopter une hauteur de vue stratégique Le principal enseignement que j’en retire est que quelles que soient les intentions profondes de la Chine (que les experts présents s’accordaient plutôt à qualifier d’hégémoniques), l’enjeu pour l’Europe sera de transformer cette proposition chinoise en quelque chose qui lui profite et lui rende service. C’est toute la question du « commerce intelligent » qui se pose !

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