Comme pas mal d’HEC, j’ai décidé de créer ma propre boîte. Je vais vous raconter pourquoi et comment. Dans ce premier épisode, je vais vous dire comment j’en suis arrivé là et mes premiers pas.

Juillet 2008, je termine mon Executive MBA, dans le cadre du programme hauts potentiels du groupe qui m’emploie. Depuis 18 mois, je dirige ma BU en France du lundi au jeudi et je suis en cours le vendredi et le samedi. Un bon exercice de gestion du temps et des priorités et de délégation. En janvier 2009, je dois prendre la direction Europe du Sud. *

Septembre 2008 : Double choc Le krach de l’automne 2008 et la cession de notre Business Unit. En guise de promotion, la fin du programme « Hauts Potentiels » conduit à un licenciement économique.

Licenciement = opportunité
C’est mon 3e licenciement. Je ne bascule donc pas dans l’inconnu. Je ne considère pas que les épreuves de la vie sont des obstacles insurmontables mais plutôt des opportunités pour prendre du recul, réfléchir et repartir. Noël 2008, courrier d’HEC : Félicitations : vous êtes major de votre promotion J’ai redoublé 2 fois et j’ai plutôt été habitué aux premières places… en partant de la fin. Je suis très ému de cette nouvelle inattendue. Il faut relativiser : cela fait du bien à l’ego, mais cela n’a pas réellement d’impact sur une recherche d’emploi et je me rends vite compte qu’il vaut mieux faire HEC à 20 ans qu’à 40.

Le début de la recherche
Je ne sais pas ce que je veux. La situation économique n’est pas porteuse. J’explore 3 voies : salariat, création ou rachat d’entreprise. J’arrête rapidement la piste du rachat : les cédants ont du mal à intégrer la part d’intuitu personae et refusent d’admettre que la crise va amputer leurs résultats et leurs valorisations.

Networking / Chasseurs
Je multiplie les entretiens réseau (une centaine), mais c’est par les chasseurs que les opportunités émergent : – Directeur Commercial Monde dans l’industrie. Beau poste, beau challenge, mais le DG choisit une candidature interne. – DG d’une filiale d’une cinquantaine de personnes. L’actionnaire choisit un candidat de son réseau personnel.

Le projet de création d’entreprise
Entreprendre ; j’y ai souvent pensé, mais je me suis laissé porter par le confort relatif du salariat : salaire, primes, intéressement, voiture, carte Gold, voyages, repas d’affaires… J’ai 15 ans de carrière, en moyenne un licenciement tous les 5 ans. Si j’en subis un autre 5 ans plus tard, j’aurais près de 45 ans et retrouver un emploi deviendra difficile. L’argument « je n’ai pas d’idée », que je me suis souvent répété et que j’ai beaucoup entendu est plus un prétexte pour ne pas se lancer qu’un frein réel. J’explore les leviers digitaux : publicité Google, sites Internet, référencement, acquisition. Une conviction : le marketing digital est pratiqué en PUSH (approche par l’offre) mais potentiellement beaucoup plus efficace en PULL (approche par la demande).

Tester pour vendre
Je veux tester mon approche mais je ne suis ni connu ni reconnu sur ces sujets. Je ne veux pas risquer de me griller auprès de prospects. Je me sers d’un entretien réseau auprès d’un dirigeant pour présenter mon projet en voulant un avis en essayant de donner envie de passer une commande. Ça marche !

Autodidacte du digital
C’est parti, mais je n’y connais rien. Je crée ma structure fin 2009. Je prends le temps de m’autoformer. Je suis un autodidacte du digital. Tout ce que j’apprends, c’est par moi-même, en lisant des centaines d’articles. Tout ce que je sais et tout ce que j’enseigne aujourd’hui vient de mes lectures, de mes rencontres, de cas clients. Je n’ai suivi que 3 jours de formation dans le cadre du PSE. Je sors d’un licenciement économique, sans chèque de x années de salaire. Aucun budget pour me faire connaître. Mon idée : publier des articles sur ce que je comprends du marketing digital dans un langage d’ex-Directeur Commercial / Marketing. J’apprends plus tard que cette approche s’appelle inbound marketing et qu’elle est déjà développée aux USA. Comme M. Jourdain, j’en ai donc fait sans le savoir. Je crée un site et un blog. Je relaie sur Twitter : Premiers lecteurs. J’écris 300 articles pour pouvoir publier 2 fois par jour. L’actualité digitale évolue rapidement : certains ne seront jamais publiés. Après plusieurs mois puis je descends à 1 par semaine. Résultats…

(Épisode 2 à suivre…)

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