Les péripéties de l’entrepreunariat – Cyril Bladier (E.07)
Comme pas mal d’HEC, j’ai décidé de créer ma boîte et je vous raconte comment. Dans ce deuxième épisode (sur les quatre que compte la saga), je décris les moyens pour se faire connaître sans investir 1 €.
Résumé de l’épisode précédent. 2009 : après quinze ans de carrière et au sortir de l’EMBA HEC, un licenciement économique m’amène à m’interroger sur mon parcours professionnel. Après avoir suivi différentes pistes, je deviens consultant en transformation et stratégie digitale en me formant sur des sujets digitaux encore très émergents. Je crée un site et un blog.
Peu de clients. Pendant six mois, zéro retour. La fin de l’année approche : deuxième client. C’est insuffisant pour pérenniser. Deux jours avant Noël, courrier de Pôle Emploi : en janvier, vous arrivez au terme de vos quinze mois d’indemnisation. Je risque donc de devoir abandonner, parce que je n’ai plus aucune ressource. Prospecter est difficile : pas de référence, pas de cas, pas de réseau, pas de légitimité. 15 janvier, nouvelle commande : je peux continuer.
Networking d’entrepreneur. Au club entrepreneurs de la CCIP, une participante me conseille d’écrire un livre. Pour les ouvrages pros, il y a deux éditeurs de référence : Dunod et Eyrolles. Je ne veux pas travailler pour rien. Plutôt qu’écrire un livre et ensuite le proposer, je les contacte, pour connaître leurs besoins et avoir une idée précise de ce que je dois écrire et sous quel format.
200 pages, 1 mois de travail. Je signe avec Dunod. Sortie prévue en février 2012, donc restitution pour relecture 5 mois avant, en septembre, soit une éternité sur les réseaux sociaux. Je dois écrire vite et bien. Je commence fin août, soirs et week-ends. Vu le pourcentage touché par exemplaire vendu, ce n’est pas un exercice économiquement rentable. Je ne peux y consacrer mes journées. Et l’éditeur est clair : c’est à moi de communiquer et de vendre. J’ai peu de contacts LinkedIn, peu de reconnaissance, peu de followers Twitter. Je mise sur Slideshare. Je prépare un document de 10 pages : thèmes du livre, cas, interviewés et flashcodes vers Amazon, la Fnac, Dunod et Eyrolles. En six mois, plus de 5 000 vues. Je vends 3 500 exemplaires. Pour les ouvrages pros, les éditeurs raisonnent par collection et non par titre. Le seuil étant de 1 000 ventes, il me propose une V2, que j’accepte avec modification des droits d’auteur.
Les bons conseils. Quand on crée sa boîte, on reçoit beaucoup de conseils : fais ceci, ne fais pas ça… de personnes qui ne créeront jamais d’entreprise.Des mauvais conseils : « Tu dois avoir un associé (même s’il ne fait rien) ; seul, tu n’es pas crédible ». Problème : un sleeping partner n’apporte rien et ensuite il faut racheter ses parts.Et des bons conseils : « Adosse-toi à une techno ». Je choisis LinkedIn : c’est un outil pour RH, marketing, communication, ventes, DG, recruteurs et candidats hors poste.
LinkedIn : le site devient la base de mon développement. Je me spécialise en lisant tout : au-delà des fonctionnalités, je veux comprendre comment ça marche. Je propose au club carrières des anciens de mon lycée d’intervenir ( bénévolement) pour aider cadres et dirigeants en transition à utiliser LinkedIn pour retrouver un job et tester si ce que je dis est pertinent, compréhensible et applicable. Je propose mon format à des cabinets d’outplacement et aux services carrières des anciens HEC, Essec et ESCP (puis Insead, X…).
Published by La rédaction