Licenciement, recherche d’emploi, réorientation… Avant de trouver leur voie, les HEC sont nombreux à avoir fait du hors-poste.

Tremplin

Juliana Angotti (H.98)

Descendante d’aventuriers, globe-trotteuse aux trois passeports et cinq langues, Juliana Angotti (H.98) termine en 2018 un CDI chez un grand voyagiste pour créer L’Hedonist, sa « maison de voyages haute couture ». Dans l’intervalle, elle fait escale à Pôle emploi. « C’est une chance, d’avoir en France, ce matelas de sécurité les premiers mois. Le chômage permet de se concentrer à 100 % sur son projet sans penser à l’argent. » À l’époque, elle a peu de doutes, mais ressent tout de même un soupçon de peur.

« Je bénis cette décision chaque jour : vive la liberté. »


Routine

Jean-Charles Savornin (M.02)

Jean-Charles HEC

Jean-Charles Savornin (M.02) a été remercié en 2013. « En cours de droit du travail à HEC, j’ai été préparé à la garde à vue, mais pas au fait de quitter brutalement un emploi, souligne-t-il un brin perplexe. C’est un moment désagréable, mais j’aime rappeler qu’en chinois, le même caractère désigne à la fois crise et opportunité. » Cet expert en gestion de projets a aussitôt saisi sa chance pour fonder Projectence, une société spécialisée en organisation et performance de projets dans l’industrie. « Je me suis toujours considéré non comme un chômeur, mais comme un créateur d’entreprise soutenu par Pôle emploi. » Il a vite compris qu’il avait besoin d’un espace de travail sacralisé, séparé du domicile. Pour fuir l’appel de l’aspirateur et le chant des lessives, il a choisi d’installer provisoirement son bureau chez ses parents. « Je m’y rendais chaque jour de la semaine en costume, et cela m’a permis de garder un rythme, une routine, sans investir dans un coworking. »


Covid

Charlotte P. (H.18)

charlotte HEC

Après une belle mission d’un an chez Voodoo, pépite des jeux vidéo mobiles, Charlotte P. (H.18) se met en quête de nouvelles aventures. Mais très vite le confinement gèle les recrutements ; elle s’inscrit donc à Pôle emploi en avril. « Le choc des cultures, confie-t-elle, à propos de son échange avec une conseillère. Elle ne comprenait pas mon secteur et n’était pas habituée aux jeunes de 25 ans déjà cadres. » Qu’importe, Charlotte est autonome, et son diplôme lui donne confiance. « J’étais sûre de retrouver un travail, ce quia été le cas, dès juillet. » Pendant ce chômage, elle aura eu le temps de regretter de ne plus avoir accès, deux ans après son diplôme, aux offres diffusées sur l’intranet de l’École.


 

Licenciement

Marion Genot (H.98)

Marion HEC

Pionnière du digital, Marion Genot (H.98) est licenciée en 2018. « J’ai mis six mois à tourner la page, confie-t-elle. J’ai d’abord ressenti de la tristesse, puis de la gratitude. » Habituée à se réinventer tout au long de sa carrière (elle a occupé près de douze postes en vingt ans !), elle se forme au coaching et crée Metamorph’Oz, cabinet spécialisé en transformation d’entreprise. Son conseil aux HEC : voir le chômage comme un cadeau, un moment d’ouverture aux autres et à soi, pour oser se réinventer.


« On sait toujours quand on quitte un poste, on ne sait jamais quand on en retrouve un. Cette incertitude est un facteur de stress pour tout chômeur, y compris pour les diplômés HEC que j’ai accompagnés en tant qu’executive coach carrières »

Alain Nebout (MBA.87)

Dans la même rubrique : Le bon emploi du chômage par Léopold Gilles (H.03)

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