De l’idée à la réussite en passant par le business model, le chemin de l’entrepreneuriat est semé d’embûches. Pour comprendre et s’inspirer de ce qu’ont vécu les autres, HEC Stories a choisi d’échanger avec des alumni qui font florès en business dans tous les domaines. Après Graffi Rathamohan (H.11), co-fondatrice de PNY, Ning Li (H.06), le fondateur de Typology,  voici les conseils de Juliette Lailler (H.16), la co-fondatrice de la marque naturelle de cosmétiques Krème.

 

1. Construire son idée

En en parlant beaucoup, en se trompant, en se rattrapant. En tout cas pour nous Krème ne s’est pas fait en un jour. On est deux dans l’aventure, Marie Belile et moi, avec des profils complémentaires. Je venais de la cosmétique, elle ingénieur dans l’aéronautique. Deux mondes aux antipodes l’un de l’autre ! Marie m’a donc apporté un œil complètement frais, consommateur, si précieux. 

 

2. Construire un business modèle

On était en bootstrap complet, en autofinancement total. Cela nous a donc obligées à penser le business model avec l’injonction d’être rentable dès le jour 1. Au démarrage, Krème était une marque digitale, appuyée sur une communauté engagée sur les réseaux sociaux. Puis on s’est tournées vers un business modèle hybride : moitié digital, moitié retail en pharmacies.

 

3. Se servir des années campus 

Oser ! Passer par la fenêtre quand la porte ne veut pas s’ouvrir, ne rien prendre pour acquis et surtout bosser dur, viser l’excellence ! Ce sont les valeurs qu’HEC m’a inculquées. J’ai eu la chance de beaucoup partir à l’étranger grâce au campus. Entre l’Australie, Hong Kong et Pékin, ces échanges m’ont ouvert les yeux sur des altérités culturelles, que l’on intègre dans nos réflexions produits.

 

4. L’importance de la phase de test 

Elle est vitale ! Au début Krème a grandi dans une optique de test & learn, des sondages multiples qui nous ont permis d’itérer le produit – qui nous avaient d’ailleurs décidées à jeter à la poubelle la première direction artistique de la gamme – au lancement de la marque en crowdfunding sur Ulule en 2020. L’amour du service client et la compréhension de nos acheteurs, ont toujours été notre priorité. On comprend aujourd’hui qu’on peut innover dans la simplicité et nous y mettons un point d’honneur !

 

5. Gérer les échecs 

Qu’est-ce qu’on en tire comme leçon ? Beaucoup d’humilité. Nous, on a la chance de ne pas avoir vécu pour l’instant de grands échecs, Krème se développe extrêmement bien. En revanche, ce n’est pas toujours la temporalité qu’on souhaite. On a appris à avoir l’habitude que tout se passe comme prévu à l’école, à tout mettre dans des cases Excel et d’obtenir de très jolies croissances linéaires. Mais dans la vraie vie, parfois, ça va très vite, tout n’est pas écrit, ça va être irrégulier, très rapide, un peu plus lent, c’est ça le challenge ! 

 

6. Savoir grandir 

On a la chance de réussir à auto-financer le développement de Krème malgré une croissance à vitesse grand V. Cette liberté, nous la chérissons. Elle nous apporte une indépendance absolue dans nos choix, notamment éthiques, et la capacité de donner aux équipes toute la latitude qu’elles veulent pour réagir vite. On vend désormais un exemplaire de notre crème best-seller au collagène toutes les deux minutes en France et 500 pharmacies partenaires nous ont déjà rejoint. Cela n’est que le début d’une belle aventure.

 

7. Collaborer 

Nous avons été hébergées par l’incubateur HEC de Station F à nos débuts. L’écosystème de l’école nous a donc nourri du regard de nombreux experts qui nous accompagnent toujours aujourd’hui, notamment en digital. Et puis, nous réalisons de nombreuses collab’, un excellent moyen de croiser les notoriétés de start-up françaises et d’essaimer.

 

Bonus : conseil aux jeunes entrepreneurs 

Je leur dirais de foncer, qu’il ne faut pas avoir de regrets et qu’il y a toujours une possibilité que ça marche ! Il faut avoir un caractère de fonceur, mais conserver une grande humilité. Je ne crois pas à la pérennité de business qui seraient seulement opportunistes. Pour moi, aimer son produit est clé. Pouvoir en être le premier client. Nous nous obligeons à faire de la vente, ainsi que l’équipe du siège : il n’y a pas de meilleure réalité que celle de devoir vendre son produit sur le terrain, faites le test dès le début ! Savoir alterner décisions intuitives rapides et prises de recul sur certains sujets. Bref, jongler et foncer !

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