En avril 2020, HEC Stories a proposé aux alumni de partager leur expérience du confinement. Voici le témoignage envoyé par Michel.

Tellement de paroles ont été dites brillamment sur le confinement et la façon dont il touche nos vies qu’il est difficile de trouver une idée nouvelle. Je me rappelle juste avoir été déjà été confiné une quinzaine de jours au Burundi lors du coup d’État de l’automne 1993.De la même façon que le 17 mars, le premier matin des événements, Bujumbura s’est réveillée déserte et inquiétante. Chacun s’était calfeutré chez lui et si ce confinement a duré finalement peu de temps, outre que nous ne le savions pas au début, nous étions beaucoup plus inquiets que je ne l’ai jamais été pendant ces dernières semaines. On craignait que des hommes et même des enfants en armes qu’on voyait circuler en rondes, ne pénètrent dans nos frêles refuges de maisons ouvertes à tout vent. La tension était autrement plus intense qu’aujourd’hui. Pour autant, même si nous sommes privilégiés dans des cadres confortables, deux mois vécus ainsi sans voir les enfants, la famille, les amis montrent que nous sommes bien des animaux sociaux et que ces liens qui nous unissent les uns aux autres sont essentiels à la vie.Et il me semble que le confinement n’est pas seulement primordial pour lisser les arrivées massives de malades à l’hôpital, ni même réduire le nombre de morts, mais surtout pour nous permettre de retrouver notre vie ensemble, notre vie sans éviter les autres, notre vie tout simplement. Portez-vous bien et prenez soin de vous, chers camarades.

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