En avril 2020, HEC Stories a proposé aux alumni de partager leur expérience du confinement. Voici le témoignage envoyé par Christian.

De proche en proche, le confinement m’a amené à retrouver une page de l’histoire du parc du campus HEC que je vais vous faire partager…En effet, ces jours derniers pour occuper les longues heures disponibles je me suis livré à une activité de jardinage assez soutenue et un soir, afin de prendre du recul et rêver un peu, j’ai eu envie de ressortir un vieux livre intitulé « Histoire des jardins anciens et modernes ». Pour les spécialistes, il s’agit d’un ouvrage d’Arthur Mangin édité en 1888. Ainsi, après m’être extasié sur les jardins de l’Antiquité, après avoir longuement comparé les mérites respectifs des jardins français et anglais, j’ai cherché à découvrir « les jardins de nos jours », en l’occurrence ceux des années 1870. Quelle ne fut pas alors ma surprise page 298 ! Je vous en restitue le texte. « À peu de distance de Versailles, il existe une jolie vallée, moins accidentée, mais bien plus agréable que celles de la Suisse, en ce qu’elle n’est pas accompagnée d’âpres glaciers, de torrents dévastateurs et de neiges éternelles : c’est la vallée de Jouy, arrosée par les eaux tranquilles et inoffensives de la Bièvre. On y vit doucement, au milieu du calme et des splendeurs ordinaires de la nature. De nombreuses habitations de plaisance ont été établies en ce lieu favorisé. La plus importante est le grand domaine appartenant à M. le baron Mallet et à Mme la baronne Mallet, née Oberkampf.

Ce domaine, fort négligé et même dévasté par ses précédents propriétaires, a pris une physionomie toute nouvelle entre les mains de ses propriétaires actuels, qui ont fait libéralement toutes les dépenses nécessaires pour y réaliser, d’après leurs propres inspirations et les conseils de M. Bühler, architecte paysagiste, des améliorations et des embellissements exécutés avec une grande habileté pratique par M. Buisson, jardinier en chef (rapport présenté à la Société d’Horticulture de Seine-et- Oise le 5 octobre 1865).

Le parc de Jouy, entièrement clos, couvre une étendue de cent dix-huit hectares. Il est très accidenté et renferme des sources, des cascades, des cours d’eau, des rochers, de vastes prairies drainées qui suivent le contour des eaux, des remises à gibier, un grand bois percé de nombreuses allées ménageant des points de vue les plus agréables, une orangerie, et surtout de grandes plantations d’utilité et d’agrément. »J’ai reposé ce livre, à la chaude couverture rouge illuminée de lettres d’or, avec plénitude : je venais d’y trouver l’authentification de ces vastes lieux qu’un siècle plus tard nous avions redécouverts avec mes camarades, puisque nous étions alors la deuxième promotion à en prendre possession, en cet automne 1965.

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