J’ai 81 ans, et je publie ce qui ressemble à un condensé de mes engouements extraprofessionnels : amour de l’histoire, des arts plastiques, peinture, sculpture, ma passion pour les arts lointains, Chine, Himalaya, Asie du Sud-Est, Indonésie, Océanie. Et mon coup de foudre pour l’art africain. Ma carrière, c’était la publicité. Procter&Gamble, Publicis, puis la création de l’Agence CFRP. Bison futé, « Une cigarette écrasée, un peu de liberté gagnée », « Le Sida ne passera pas par moi »… Passionnant. Mais à 67 ans, saturation, je choisis des activités bénévoles, et j’écris des romans historiques : L’Inconnu de Tien’Anmen, Le Lait et le Fiel, Neige-Allemagne 1941-1967 (aux éditions L’Harmattan). Encore publicitaire, j’avais abordé l’art primitif avec un essai paru chez Autrement : Le Masque et la Marque, une synthèse de mes passions qui analysait leur gémellité, au-delà de la simple euphonie. Puis, libéré, il y eut Le Masque de la Chine (Actes Sud) à l’occasion de l’exposition du musée Jacquemart-André, dont j’étais commissaire. Et Treize Charmes d’Afrique, en collaboration avec l’expert et poète Pierre Amrouche (Présence Africaine). Aujourd’hui paraît mon nouveau livre, 1906, Déflagration de l’art nègre dans l’art moderne. Ou comment a jailli l’étincelle dans un petit cercle de rebelles, artistes, poètes et marchands désireux de dynamiter les conventions : Matisse et les Fauves, Picasso, Modigliani, Apollinaire, Max Jacob, Cendrars, Kahnweiler, Paul Guillaume, Félix Fénéon… En découvrant l’art nègre, ils trouvent la méthode. Une révolution qui a embrasé tout le XXe siècle et au-delà, au-delà de la confluence des œuvres, je raconte une belle histoire. La mienne n’est pas tout à fait finie.

On peut se procurer cet ouvrage richement illustré, en tirage limité, pour 35 euros au dépôt de la Galerie Luc Berthier, 10, rue Sainte-Anastase, à Paris dans le 3e arrondissement. Amicalement.

Yves Créhalet (H.61)

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