En tant que président de La Fabrique du Futur, mon but a toujours été d’œuvrer pour que les technologies, et en particulier les technologies de rupture qu’on qualifie de deeptechs, participent à un impact positif pour la société. C’est ainsi que nous nous intéressons depuis longtemps à la 3D (La Fabrique du Futur est d’ailleurs labellisée Living Lab européen sur cette thématique). Nous nous intéressons aussi aux objets connectés (nous avons aidé à fonder la Maison numérique connectée et à en faire un Living Lab), et depuis plus récemment à l’intelligence artificielle et surtout à la blockchain. La blockchain intègre en effet plusieurs notions fondamentales qui correspondent selon moi aux nouveaux paradigmes du XXIe siècle.

Créer des écosystèmes innovants, ouverts et de confiance. Les caractéristiques de base de la Blockchain permettent de réinventer des écosystèmes de confiance grâce notamment à la traçabilité des échanges et transactions qui s’y déroulent et aussi à la sécurisation des échanges.Permettre des relations décentralisées, plus horizontales.En supprimant toute autorité centrale, la Blockchain génère des relations plus démocratiques. C’est le principe des nouveaux types d’organisation que sont les DAO (Democratic Autonomous Organizations). Cette décentralisation des relations est la garantie que chacun peut contribuer librement sans qu’un acteur puisse prendre le contrôle d’un réseau, comme c’est le cas des grandes plateformes de type GAFA. Susciter la créativité et l’« empowerment » de tout un chacun. Les actifs immatériels représentent le nouvel or de ce siècle. Notamment grâce au numérique tout un chacun peut maximiser sa créativité et son inventivité et les diffuser largement.

La blockchain permet en outre, grâce à la traçabilité des échanges, d’identifier les contributeurs pour leurs apports et leur apporter une légitime reconnaissance. La blockchain réinvente en quelque sorte le système de lpropriété intellectuelle, car nul besoin de brevet pour que chaque auteur puisse se voir attribuer la paternité de ses créations et inventions. La blockchain peut aussi stimuler la créativité en intégrant par exemple un système de votes par les pairs. Grâce à des tokens, il devient facile également de rétribuer les contributeurs en fonction de leurs apports. Il s’agit du côté incitatif (« nuage »), caractère intrinsèque de la blockchain. Répartir la valeur créée de façon plus juste et plus éthique. Ce point-ci est un point capital qui résulte des points précédents. En identifiant les contributeurs et en traçant leurs apports, la blockchain rend possible de répartir entre eux, de façon juste, la valeur créée.

On peut aussi imaginer des systèmes de répartition plus élaborés inspirés par l’esprit open source, avec une part de la valeur créée mise en commun complétée par une part de rémunération individuelle.Concrètement, parmi les actions en cours de La Fabrique du Futur, voici les principales qui constituent notre corpus en faveur des objectifs ci-dessus.– Organisation d’événements dans lesquels nous promouvons les approches « Blockchain for Good » : Blockchain Agora, workshops, Grand Débat des Think Tanks du Numérique, Journée Innovation du RRI (Réseau de Recherche sur l’Innovation).– Publications d’articles et de papiers académiques sur la blockchain.– Animation d’un groupe LinkedIn sur le thème « Blockchain, cocréation et open innovation ».– Surtout, cofondation du projet entrepreneurial ValYooTrust en partenariat avec l’Institut Mines Télécom et le ministère de la Défense. ValYooTrust est une plateforme de confiance ouverte à tous (entrepreneurs, innovateurs, chercheurs, créatifs, citoyens, …) pour promouvoir et valoriser leurs actifs immatériels.Compte tenu de nos liens avec la communauté HEC (plusieurs membres de La Fabrique du Futur sont passés par HEC : André Dan, Catherine Diemer, Laurent Pradère, moi-même), nous avons des partenariats avec divers clubs, notamment HEC Digital pour l’événement Blockchain Agora et le Club Blockchain@HEC / Blockchain@Edu (dont nous sommes cofondateurs).

Le dossier ValYooTrust peut aussi être ouvert aux HEC investisseurs ( business angels, capital-risqueurs). Ces points d’actualité ont été exposés lors de notre événement de rentrée « Get Together » que nous organisons depuis trois ans dans les locaux d’HEC Alumni ; pour cette année notre soirée s’est déroulée le 10 septembre et a réuni une quarantaine de participants dans une ambiance particulièrement conviviale.Bibliographie : Les Écosystèmes d’innovation : Regards croisés des acteurs clés, ouvrage collectif sous la direction de Blandine Laperche, Marcos Lima, Éric Seulliet et Brigitte Trousse, édition L’Harmattan, 35 €.

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