Le mot de Quentin Elhaik (E.13)
C’est surprenant de constater comment ce que l’on a appris peut mettre du temps à être assimilé et à pouvoir être utilisé dans la pratique. Évidemment, il y a des personnes plus rapides que d’autres, mais je pense que cela a à voir avec les modèles mentaux dont l’économiste Clayton M. Christensen parle dans son livre The Innovator’s Dilemma lorsqu’il évoque la difficulté d’appréhender la rupture pour une entreprise.J’ai dû fermer l’entreprise que j’avais créée il y a quatorze ans et en créer une nouvelle pour me libérer de mes schémas mentaux et bénéficier de l’enseignement que j’avais reçu lors de mon Executive MBA à HEC en 2013. J’ai eu besoin de cet électrochoc pour pouvoir me poser les questions fondamentales sur pourquoi je fais ce que je fais et de la valeur que j’apporte à mes clients. J’ai aujourd’hui un Why : je crois profondément que le monde du logiciel n’est pas adapté aux challenges et aux réalités actuelles des entreprises, et je refuse que cela soit une fatalité. Le logiciel d’entreprise est aujourd’hui encore compliqué à mettre en œuvre, risqué et peu évolutif.
Pour changer cela, je pense que tous les logiciels d’entreprises doivent avoir des fonctionnalités de bases communes et des mécanismes standardisés, rapides et robustes de customisation et d’évolution.C’est ce qu’apporte BusinessWidg, en permettant aux utilisateurs de passer d’un monde avec des logiciels cohabitant plus ou moins bien à un seul environnement intégré qui regroupe des logiciels différents. Mais c’est plus qu’une plateforme. On nous dit que de nombreux emplois et de nombreuses sociétés vont disparaître à cause de la technologie : c’est faux ! De nombreux emplois et de nombreuses entreprises vont disparaître, car le monde du logiciel n’est pas adapté aux réalités des entreprises et que de nombreux dirigeants et décideurs ne maîtrisent pas les notions de bases liées aux technologies. Il s’agit là aussi de bousculer les schémas mentaux des dirigeants et des décideurs.
Un outil n’a jamais changé les choses par lui-même, mais la compréhension du potentiel qu’il apporte le peut. Comprendre comment la technologie va faire le tri entre les entreprises qui vont survivre et celle qui vont disparaître nécessite d’en comprendre les notions élémentaires. Il s’agit pour un dirigeant de comprendre la technologie comme il comprend la finance, le marketing ou la logistique, pas en tant qu’expert, mais en tant que décideur. Ce n’est qu’avec cette conscience que l’on peut appréhender à quel point une plateforme comme BusinessWidg va changer la donne. Il y a dix ans, mettre en place une infrastructure informatique était compliqué, cela l’est beaucoup moins aujourd’hui.
Il y a dix ans, mettre en place un logiciel d’entreprise était compliqué et risqué, cela l’est toujours. En faisant du logiciel d’entreprise une commodité comme le sont aujourd’hui l’infrastructure informatique ou les communications et en éveillant les dirigeants au potentiel de la technologie, BusinessWidg va redonner aux métiers la liberté dont ils ont besoin.Après m’être affranchi du poids du passé, pour la première fois depuis de nombreuses années les choses s’emboîtent correctement et naturellement. Mes actions s’organisent logiquement sans effort et se nourrissent les unes des autres avec une facilité déconcertante. Et les premiers résultats sont là ! L’enseignement que j’avais raté pendant cet EMBA et qui m’avait empêché d’en tirer pleinement profit, c’est que parfois le passé empêche d’avancer. De par son poids, il nous oblige à nous retourner pour le tirer plus efficacement, nous faisant progresser à reculons, en regardant vers l’arrière. Il faut parfois couper ses chaînes pour pouvoir faire face, ne garder que l’essentiel pour avancer d’un pas serein et sûr.
Published by Marielle Chabry