En 2017, les banques ne contribuaient qu’à hauteur de 5 % au financement de la production des studios français de jeux vidéo. Autrement dit, rien. Comment passer à côté de ce défi alors qu’au même moment je cofondais une équipe de business development au sein de la banque de financement et d’investissement de Société Générale, avec mon collègue Fabrice Choukroun ?

Pour comprendre, il faut savoir qu’au-delà de quelques grands noms, l’industrie du jeu vidéo se compose d’une multitude de petits acteurs, capables d’une croissance explosive mais confrontés à une réelle difficulté d’accès au financement bancaire traditionnel. Même si les frais de développement sont souvent limités, l’enjeu du financement est crucial. Avec un nouveau jeu publié toutes les dix minutes sur les plateformes de téléchargement, il est quasi impossible à ses structures de faire connaître leurs créations sans recourir à des actions de marketing digital. Et, en cas de succès des premières campagnes, une intensification de cette communication est indispensable pour permettre au jeu de trouver son public avant que n’émergent des clones. Les revenus tirés de ces premières campagnes marketing constituent de vrais indicateurs de performance. Hélas, ils ne sont aujourd’hui pas pris en compte par les banques, qui concentrent leur analyse sur les seuls états financiers. Et pour cause… Prendre en compte cette performance implique de comprendre précisément la façon dont les studios de jeu vidéo conduisent leur activité et construisent leur profitabilité (expertise sectorielle), de trouver la bonne articulation avec les plateformes à l’origine de leurs revenus (structuration juridique et financière), de savoir interpréter les données et de bâtir des algorithmes de prédiction fiables (data science) et d’organiser l’ensemble sous une forme 100 % digitale à même de garantir un octroi de crédit automatisé (IT).

C’est en réunissant toutes ces expertises dans notre équipe que nous sommes parvenus à construire, avec quelques studios de jeu vidéo mobile, une réponse à leur besoin de financement. Baptisée « COOP », cette solution rend possible un financement dynamique, propre à accompagner, par exemple, l’intensification d’une campagne de marketing digital semaine après semaine. Les retours des premiers studios ayant contracté ces prêts, très positifs, confirment l’adéquation de cette offre avec leurs besoins de financement. Un grand merci à eux pour l’aide déterminante qu’ils nous ont apporté dans l’écriture d’une histoire qui ne fait que commencer !

Published by