Le mot de Marc Tallendier (H.75)
Au sortir de l’école j’ai eu le choix entre un poste à la direction financière d’un grand groupe pétrolier, et la Société générale. J’ai choisi cette dernière, bien que la rémunération soit moindre et qu’à l’époque il fallait passer un exa-men interne après dix-huit mois de stage pour devenir cadre. Mon idée était d’y rester trois à quatre ans pour apprendre comment une banque traitait une entreprise et de repartir ensuite dans une direction financière. Je me suis pris au jeu, et je suis resté trente-sept ans dans la même banque. Au cours de ma carrière, j’ai connu bien des évolutions technologiques. Les premiers mois, on faisait encore des décomptes d’agios à la main, une employée tapait les virements sur des imprimés physiquement échangés en chambre de compensation. La préhistoire en somme. Ma culture et mon goût m’ont fait revenir régulièrement vers la clientèle, en particulier d’entre-prises. J’ai eu la chance de participer à la création du service « gestion prévisionnelle de l’emploi » et, à cette époque, de côtoyer régulièrement Jacques Mayoux, ainsi que Jean-Louis Truchement. J’ai beaucoup appris d’eux, ce qui m’a bien servi quelques années après. J’ai aussi fait partie des équipes qui ont créé une agence d’entreprise et la direction des moyens de paiements. Cela m’a permis de siéger aux groupements d’intérêt économique (GIE) Carte bleue et Cartes bancaires (alors présidé par Claude Menesguen, que j’ai beaucoup apprécié), ainsi qu’au niveau de Visa Europe. Les postes dont je garde les meilleurs souvenirs sont directeur régional Franche Comté, directeur adjoint Le Havre, la monétique et un peu mon rôle de gestion RH pour le Grand Ouest.
En résumé neuf déménagements, une douzaine de postes et dix métiers différents. En 2012, à ma demande, j’ai quitté mes fonctions à Rouen, en marge d’un plan social. Je me suis alors retrouvé en préretraite puis en retraite. Que faire de ce temps libre ? Certes, j’ai un nouveau métier : grand-père, mais il n’est qu’intermittent. Je suis devenu membre de l’association Entente des générations pour l’emploi et l’entre-prise (EGEE). En tant que conseiller bénévole, j’y accompagne des créateurs d’entreprises et des chômeurs en recherche d’emploi. Je me suis aussi tourné vers l’écriture. Un premier livre d’abord paru aux éditions Édilivre Patrons, n’ayez plus peur de votre banquier : une manière de tourner une page, de donner des conseils pour une relation confiante apaisée et constructive. Je me suis ensuite lancé dans l’écriture d’un roman policier. Après plu sieurs refus, ou propositions à compte d’auteur, j’ai trouvé un éditeur, les éditions Maïa, qui a accepté de tenter l’aventure de publier mon premier polar Menaces à répétition. Totalement imaginaire, l’intrigue se situe dans l’environnement bancaire.L’héroïne, une sportive de haut niveau chargée de contentieux, reçoit des lettres d’intimidation. Elle est agressée, puis enlevée et séquestrée, sans lien apparent entre ses affaires qui déboucheront sur des liens troubles entre deux sœurs. Depuis j’en prépare un autre, au gré des loisirs laissés par les confinements et de mon inspiration parfois tortueuse.
Published by La rédaction