J’ai fait l’X en 1953, les Mines en 1955 et le CPA, devenu MBA HEC, en 1962. J’ai travaillé plusieurs années au ministère de l’Industrie, puis au ministère des Finances puis à la Société Générale ; j’ai créé un établissement de financement immobilier (Ficofrance) puis une société d’investissement immobilier cotée (Paref ) que je viens de vendre à Fosun ; j’ai créé le musée de l’École polytechnique qui a ouvert ses portes à Palaiseau. Enfin, bien qu’ashkénaze, j’ai été convaincu par mes amis séfarades qu’il fallait créer un musée du monde séfarade à Paris, le Mussef, pour permettre à des visiteurs venus du monde entier, juifs ou non, d’en savoir plus sur l’histoire de cette partie du peuple juif. Le Mussef a pour ambition de présenter l’histoire des Juifs qui ont vécu dans des pays méditerranéens et orientaux (Afghanistan, Algérie, Arabie Saoudite, Égypte, Espagne, Éthiopie, Irak, Iran, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Mauritanie, Pakistan, Portugal, Soudan, Syrie, Tunisie, Turquie, Yémen).

La migration de ces communautés a commencé à la fin du XVe siècle avec Isabelle la Catholique, mais s’est accélérée au milieu du XXe siècle lors de la création de l’État d’Israël. Dans les quelques années qui suivirent, environ 900 000 Juifs ont quitté les pays où ils vivaient depuis des siècles, voire des millénaires. Deux tiers d’entre eux se sont réfugiés en Israël où ils ont été rapidement assimilés. Le reste a essaimé à travers le monde, en France, Italie, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, Argentine ou Brésil. Ce musée parisien, sans équivalent dans le monde, fera exister ce qui n’est plus, en retraçant l’histoire et la culture de ces communautés juives disparues en quelques années sans faire de bruit.

En racontant l’histoire de ces communautés et les raisons de leur disparition, avec rigueur historique et hors de tout esprit polémique, le Mussef pourrait jouer un rôle dans la réconciliation, la résolution des conflits, les échanges interculturels et la restauration de la part juive de l’identité des pays concernés. Il est temps de le faire, car il reste encore dans le monde des Juifs qui ont vécu dans ces pays et peuvent livrer un témoignage vivant.J’ai maintenant un beau projet et un bel immeuble en vue (photo ci-dessus), qui est situé rue de Constantine, adresse prédestinée. Mais ouvrir ce musée et le faire fonctionner au moins jusqu’à la fin de 2022 demande des fonds importants (de l’ordre de 12 millions d’euros). J’ai donc lancé une campagne de levée de fonds. Avis à ceux qui souhaiteraient participer à cette aventure.

Plus d’informations sur : amussef.org

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