Qu’il s’agisse de capital transmission ou de dette privée, l’activité de Cerea Partners est guidée par la forte sensibilité de ses associés au développement durable et à la transition alimentaire. Hubert Lange (H.90), directeur associé de l’activité dette privée, et Gilles Sicard (MBA.88), responsable de l’activité capital transmission, nous expliquent cette approche thématique qui fait l’originalité de Cerea Partners dans le monde du private equity.

Comment votre ambition de «mieux nourrir, mieux produire, mieux vivre » se concrétise-t-elle dans vos investissements comme dans votre activité de dette ?

Gilles Sicard : Dans le cadre de notre processus d’investissement, toutes les entreprises que nous accompagnons font l’objet d’une notation interne, qui nous conduit à exclure les sociétés peu conformes au développement durable – celles associées à la malbouffe par exemple – et à sélectionner à la fois les « bons élèves » à l’image d’Ecotone (marques Bjorg et Bonneterre) ou Plantex, spécialiste des extraits naturels, mais aussi des sociétés qui ont de fortes marges de progrès, à condition qu’elles soient prêtes à s’engager dans une vraie démarche d’amélioration en concertation avec nous.

Hubert Lange : Chez Cerea Partners, nous croyons à la nécessité d’un développement plus durable : nourrir mieux contribue à l’amélioration des conditions de vie, en veillant à l’équilibre et à la sécurité alimentaires. Et pour ce faire, il faut mieux produire. Nous incitons les entreprises que nous accompagnons à être davantage « clean label » en réduisant les allergènes, les additifs, le nombre d’ingrédients et en remplaçant des ingrédients artificiels par des produits naturels. C’est ce qui s’est passé chez Carambar & Co avec le développement de produits bio aux arômes et colorants naturels. Nous n’investissons pas uniquement auprès des « best in class » car notre vocation est d’aider les entreprises à progresser sur la durée. Les recettes comme les packagings ne se modifient pas en un jour et nous les aidons à faire face à cette complexité.

À travers cette ambition, avez-vous le sentiment de contribuer à une nécessaire « transition alimentaire » ?

Hubert Lange : La transition alimentaire n’est plus un choix, car il n’y a pas de planèteB et les consommateurs le savent. Les entreprises doivent s’y préparer tout en sachant que le consommateur souhaite, idéalement, concilier protection de l’environnement et de la santé avec plaisir gustatif et préservation du pouvoir d’achat. Notre rôle est donc de nous assurer que les entreprises progressent sur ces critères de responsabilité, qualité et efficacité et de leur donner une méthode pour y parvenir. Nous utilisons aussi des leviers pour les inciter à mieux faire. Nous avons par exemple introduit un système de « marge ESG » dans nos financements : le taux d’emprunt est modulé en fonction de l’atteinte ou non de critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). C’est pourquoi les sociétés privées accompagnées par des acteurs comme Cerea se rapprochent désormais fortement du niveau des sociétés cotées en matière de performance sur les enjeux RSE (responsabilité sociale des entreprises).

Gilles Sicard : Nous apportons aux entreprises notre expertise et un benchmark sur les sociétés de leur secteur, nous les incitons à échanger leurs bonnes pratiques et, in fine, nous les aidons à accélérer leur démarche ESG avec pragmatisme. Mais l’évolution de l’offre ne fait pas tout. Cette transition va prendre du temps, car les habitudes de consommation évoluent lentement. Et il peut y avoir des fausses pistes : on peut se poser la question de la viande végétale avec des recettes très transformées. C’est aussi un sujet d’éducation de la population. Sans oublier la question du coût, qui suppose de convaincre les consommateurs de consommer moins mais mieux, pour leur santé comme pour la planète.

Quels profils recherchez-vous pour étoffer vos équipes et porter cette ambition ?

Hubert Lange : Cerea Partners recrute une à deux personnes par an, avec des profils variés : écoles de commerce, d’ingénieurs ou d’agronomie. Outre leurs aptitudes financières, nous privilégions chez les candidats leur caractère curieux, ouvert sur l’international et leur envie d’avoir un impact sur leur environnement.

Gilles Sicard : Nous voulons aussi qu’ils soient empathiques car les métiers des entreprises que nous accompagnons touchent à l’humain et au quotidien de la vie des gens. Le private equity est un métier exceptionnel pour les jeunes car ils participent à la stratégie et à l’avenir des entreprises, et l’orientation ESG de Cerea Partners y ajoute un supplément d’âme.

Hubert Lange (H.90)

Diplômé d’HEC et Wharton et coprésident du Club Agroalimentaire HEC, Hubert Lange a passé six années dans le conseil chez Arthur Andersen puis au Boston Consulting Group, puis dix ans en capital-investissement chez PAI et Gilde Buy Out Partners, avant de rejoindre Cerea Partners en 2009.

Gilles Sicard (MBA.88)

Dix-huit années chez Astorg, dont il est un cofondateur, ont forgé son expérience en matière de capital transmission. Depuis 2007, il dirige l’activité de capital transmission et il est membre du Comité de direction. Il est également diplômé de l’IEP Paris et du MBA d’HEC.

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