Photo du 50e anniversaire de notre sortie d’HEC en septembre 2017, François Sicart (à droite) se tient aux côtés de Claude Guilbaud (H.67), décédé le 8 juillet 2024. 

Une grande figure de la promotion 67 nous a quittés… François Sicart s’est éteint le 2 octobre au Mexique, à San Miguel de Allende. C’est là que depuis plusieurs années, il recevait amis et clients et poursuivait sa réflexion sur ce qui fait et défait la richesse des individus et des familles.

Celui qui fut, il y a soixante ans, vice-président « culture » du BDE et grand organisateur de mémorables soirées à Jouy pressentait-il une brillantissime carrière de gestionnaire de fortune ? Sans doute pas… mais à l’issue d’un service militaire à Balard, dont il sort avec le grade enviable de caporal-chef et à la tête d’un pécule qui lui permet de tenir quelques semaines sans travailler, il décide de passer 15 jours à New York à la recherche d’un job éventuel.
C’est là que tout se joue : après un ou deux entretiens infructueux, il frappe à la porte de Tucker Anthony, société de courtage et banque d’investissement, qui le recrute (à sa grande surprise) en tant que comptable stagiaire. Deux ans plus tard, il est nommé junior partner. Du jamais-vu, et encore moins s’agissant d’un jeune français…

Puis tout s’enchaîne : il vole de ses propres ailes, crée Tocqueville Asset Management, devient citoyen américain et développe une clientèle mondiale. François passe un tiers de son temps aux États-Unis, un tiers en Europe et un tiers en Asie. C’est un bourreau de travail, il ajoute à son métier d’investisseur celui de penseur en économie : il publie régulièrement une lettre dans laquelle il articule une réflexion inscrite dans la veine des « contrariants ».

Il se distingue aussi par quelques passions : notamment celle du volley-ball et celle des cigares de Havane (qu’il importe frauduleusement). Et François réussit à concilier ces deux hobbies, car on peut le voir souvent le dimanche à Central Park jouer au volley le cigare au bec avec les portoricains du quartier …

Au tournant du siècle, il quitte New York et s’installe à San Miguel de Allende, d’où il poursuit inlassablement, avec Sicart Associates, ses activités de gestionnaire de fortune et ses chroniques économiques.
Malgré l’éloignement, il marque son attachement à l’École et soutient les efforts de la promotion Pâquerette en faveur des bourses d’étudiants. Et à chacun de ses passages à Paris il ne manque jamais de maintenir avec fidélité et générosité les liens forgés dans notre jeunesse.

François rassemble dans sa dernière publication (« Luck Is Not Enough ») une expérience de cinquante années en tant qu’investisseur. Certes, la chance ne suffit pas, mais nous avons eu celle de l’avoir comme camarade et comme ami.

Alain Dumont (H.67)

Published by