C’est l’histoire d’une famille comme il en existe plusieurs dans la mode, qui mène d’une main de maître, non pas un groupe de marques de luxe, mais une maison de luxe accessible, dirigée de père en fils depuis 1948.  Entre l’iconique sac pliage, la désormais incontournable ligne de maroquinerie roseau et plus récemment, ses pièces de prêt-à-porter, Longchamp égrène le chic à la française, avec succès à travers 80 pays. D’un frontière à l’autre, les modes ne sont pas toujours les mêmes. Décryptage fun et chic d’une mode parisienne, versus une mode londonienne avec Hector Cassegrain, le directeur de Longchamp pour la Grande Bretagne et l’Irlande qui apporte une profondeur de champ. 

 

HEC Stories : Longchamp est vendu dans toute l’Europe mais aussi aux États-Unis, aux Émirats, en Asie bien sûr et même au-delà. La France reste-t-elle votre premier marché ? 

Hector Cassegrain : Oui. La France est notre marché cœur, c’est là où nous sommes le plus connu. À la différence d’autres grandes maisons de luxe, nous avons une forte clientèle européenne et même française je pense, notamment car notre marque reste accessible

 

HEC Stories : Alors que la marque nageait déjà dans le succès, notamment grâce au sac pliage, Longchamp s’est étoffé d’une ligne de prêt-à-porter depuis 2005, pourquoi ? 

Hector Cassegrain : Nous voulions donner plus de visibilité à tous ceux qui interagissaient avec la marque. Le sac est un prolongement de soi. On met notre vie dans notre sac, tout ce qui nous est cher. C’est hyper personnel. Mais une silhouette, plus globale, c’est plus simple pour partager l’esprit d’une marque dans son entièreté. Nous proposons un vestiaire complet et à travers celui-ci, nous pouvons dire qui nous sommes vraiment. 

 

HEC Stories : Sur l’ensemble des ventes Longchamp en Grande-Bretagne et en Irlande, la zone dont vous vous occupez, quel est le pourcentage de vente de prêt-à-porter par rapport à la maroquinerie ? 

Hector Cassegrain : La maroquinerie est très majoritaire. Par exemple, ici en Grande-Bretagne, sur les 30 magasins et concessions qui distribuent Longchamp, seulement deux vendent les collections de prêt-à-porter, à Bond Street et Regent Street à Londres. 

 

HEC Stories : Nous avons reçu Jean Cassegrain, le PDG de Longchamp sur le plateau de notre émission L’Entretien HEC, il y a quelques semaines.  Il a déclaré que le cuir végétal n’était pas à l’étude dans vos ateliers de Segré. Vous confirmez ? 

Hector Cassegrain : C’est exact mais il ne faut jamais dire jamais. 

 

HEC Stories : Passons maintenant aux sujets plus funs. Avec votre œil professionnel, quelles sont les différences entre les clientes londoniennes et les Parisiennes ? 

Hector Cassegrain : La parisienne a un côté effortless. Son atout est d’avoir quelques pièces maîtresses, des classiques, qu’elle va pouvoir marier avec des éléments plus variés de son vestiaire. Je parle d’un jeans bien coupé et d’un super blazer, tout simplement. Tandis que, pour moi, la londonienne est plus réfléchie et plus créative. Ici, à Londres, il y a beaucoup de tolérance. Personne ne se retourne sur une personne aux cheveux roses, contrairement à Paris.  

 

HEC Stories : Comment est-ce que ça se traduit dans vos boutiques ? 

Hector Cassegrain : Certains sacs aux couleurs très prononcées se vendent bien ici à Londres. Je ne pense pas que ce soit le cas à Paris. Ici, tu peux porter ce que tu veux, tu ne seras pas jugé. 

HEC Stories : Quel est votre best seller ? 

Hector Cassegrain : Ici, c’est toujours le sac pliage, je le vois beaucoup dans le métro. À Paris, les gens le connaissent mais le portent moins. Notre sac filet fonctionne très bien aussi.  Et puis, bien sûr, il y a nos bottes ! Elles sont incontournables ici. Pour aller au festival de Glastonbury, elles sont idéales. Tes pieds ne sont pas mouillés et en même temps, tu as un petit peu raffiné. 

HEC Stories : Avec quelles personnalités travaillez-vous pour représenter la marque ? 

Hector Cassegrain : Elle Fanning ou Alexa Chung. Elles sont britanniques avec tout ce qu’il y a de plus français. Alexia, c’est un peu la parisienne de Londres d’une certaine manière, dans son style.  On travaille aussi avec Aimee Lou Wood, la comédienne de Sex Education, notamment. Elle est hyper souriante, très authentique. On l’aime beaucoup. L’important est de travailler avec des gens qui ont la joie de vivre.  

HEC Stories : Que voulez-vous développer dans cette zone du monde pour la marque Longchamp ? 

Hector Cassegrain : Au-delà des objectifs commerciaux, j’aimerais que notre clientèle connaisse la profondeur de la marque et j’y inclue son histoire et le savoir-faire. Ici, beaucoup de gens ne savent pas que nous avons nos propres ateliers et nos fournisseurs depuis la nuit des temps.   

 

HEC Stories : Avez-vous des camarades d’HEC avec qui vous aimeriez travailler ? 

Hector Cassegrain : Oui ! Romain Lapeyre, il a monté Gorgias, une start-up spécialiste du service client pour le e-commerce. Il faut que j’en parle en interne. 

Published by