Nous avons eu le privilège de pouvoir accéder aux archives de la commission d’enseignement d’HEC, et nous vous proposons de vous faire vivre à travers elles, l’histoire d’HEC durant la Seconde Guerre mondiale. Ce premier épisode s’attache à l’entrée en guerre telle qu’elle a été vécue par l’École, et rend compte des décisions prises pour s’y préparer, jusqu’au déménagement à Caen.

Le 21 avril 1939, la commission d’enseignement évoque le passage à 3 ans de la durée des études, et prévoit qu’en cas de danger de guerre menaçant Paris, l’école serait fermée et les pensionnaires rendus à leur famille.Elle décide dans le même temps de passer le montant de la pension de 1 000 à 1 100 FF.

Dans sa session du 30 juin 1939, la commission rend compte de la décision de la chambre de commerce de passer la durée des études à 3 ans.Le 6 octobre 1939, elle rapporte que la chambre de commerce a décidé de réduire de 30 % ses dépenses liées à l’enseignement commercial. Le président évoque le voyage qu’il a effectué à Caen pour y envisager le déménagement de l’école pendant la durée des hostilités. La commission décide à l’unanimité de demander à la chambre de commerce de prendre une décision pour que les élèves et leur famille puissent s’organiser. Le directeur fait connaître l’intérêt national manifesté par le ministère des Affaires étrangères et la Direction de l’enseignement technique pour continuer à accueillir des élèves étrangers pendant les hostilités. « Des précautions particulières devront être prises pour l’inscription de ces élèves. » Le 17 novembre 1939, la commission rend compte que la chambre de commerce a décidé de déplacer l’École à Caen pendant la durée des hostilités et de remplacer le directeur, M. Perrin, par Mr Burnier, durant la période des hostilités et d’assurer la rentrée le 6 novembre 1939.Le directeur fait état de la rentrée effectuée à cette date. Les élèves pensionnaires et les bureaux de l’administration ont été installés à l’hôtel Malherbe. Les cours sont dispensés dans la salle des fêtes de cet hôtel, ainsi que dans les locaux de la chambre de commerce ou du lycée. 147 élèves sont inscrits en première année dont 83 sont logés à l’hôtel ; 93 élèves sont inscrits en deuxième année dont 50 sont logés à l’hôtel. Il faut aussi remplacer les professeurs mobilisés.Il fait aussi état de dépenses générées par le déménagement, dues au licenciement de personnels non maintenus, et des rapports entre la chambre de commerce et la Défense passive, qui s’est installée dans les locaux de la rue de Tocqueville.Enfin, le président rend compte de la lettre du trésorier, selon laquelle deux projets de budget, devront être transmis au ministère du Commerce : l’un prévoyant le fonctionnement de l’École à Caen pendant toute l’année 1940 ; l’autre « supposant que dans le cas où les hostilités cesseraient au cours de l’année, l’école reprendrait son activité normale à Paris au dernier trimestre 1940 ». Ces deux projets sont approuvés « sous la réserve qu’au chapitre du personnel administratif, il y aura lieu d’ajouter les traitements du personnel mobilisé et les indemnités accordées au personnel licencié ».Enfin pour finir, la commission examine le cas de quelques candidats non admis au concours de première année ou au concours d’admission directe en deuxième année, dont les antécédents scolaires justifieraient une mesure exceptionnelle de bienveillance en raison des circonstances particulières.

À suivre : la vie à Caen.

Serge Cometti (H.86)

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