Au sein d’une entreprise, les tensions nuisent au bien-être des collaborateurs et à la productivité. Mais il est possible de les transformer « en énergies positives », assure le coach Didier Hauvette. Mode d’emploi.

Dissocier la personne de son comportement

Il y a trois grands types de réactions vraiment gênantes dans le fonctionnement des équipes, en particulier pendant les réunions : l’énervement (colère, agressivité), l’agitation (s’opposer en argumentant à l’extrême) et la tétanisation (se bloquer, pleurer, « bouder »…). Pour bien gérer ces tensions, les managers ont intérêt à distinguer la personne de son comportement.

Quand une personne s’énerve, c’est rarement parce qu’elle veut s’énerver, c’est plus fort qu’elle. Le plus efficace pour le manager sera de reconnaître ce qui est justifié dans cet énervement et de dire quelque chose comme : « Je comprends que dans ce qui s’est passé, il y a quelque chose qui ne te convient pas, qui te freine ou te manque pour obtenir tes résultats ET (plutôt que “mais”) les réactions agressives que tu as par moment sont nuisibles à l’efficacité de l’équipe et me sont pénibles. » Il sera important, après cette phrase, de rester à l’écoute et de reformuler ce que nous dira notre interlocuteur, même et surtout si nous ne sommes pas d’accord.

Désamorcer les tensions

Derrière chaque réaction négative, il y a un besoin non satisfait que le manager doit identifier. Souvent, si les gens s’énervent, c’est qu’ils ne se sentent pas assez reconnus ou n’ont pas assez de résultats concrets. Si quelqu’un s’agite beaucoup, c’est souvent qu’il s’inquiète de ce qui va lui arriver. L’objectif pour le manager, c’est de le rassurer, par exemple en fractionnant l’objectif en sous-objectifs atteignables. D’autres personnes disent « oui, oui » mais sont, en réalité, en perte d’énergie, car bloquées. Un moyen de leur redonner de l’énergie, c’est de donner du sens à leur travail, d’expliquer la raison d’être des ordres et éventuels contre-ordres.

Relâcher le niveau de pression

Si le manager reste vigilant à ces trois types de réaction – qui se manifestent très faiblement au début –, il pourra intervenir rapidement. En réduisant la pression exercée sur ce collaborateur, il lui permettra d’exprimer les bons côtés de sa personnalité, ses talents. À l’inverse, se montrer pressant et insistant à son égard risque d’attiser ses réactions négatives et de réduire son efficacité. Tout le monde porte en lui une sensibilité qui permet de percevoir ces premiers signaux.

Recourir à un coach

L’intervention d’une personne extérieure peut efficacement dénouer certaines tensions. En donnant la parole à tout le monde, un coach atténue, voire résout, les conflits en un ou deux jours. À l’occasion de séminaires de team-building, la pratique d’un sport ou d’une activité artistique aide à mieux comprendre le fonctionnement de l’autre. Sur un voilier, par exemple, chacun endossera naturellement le rôle qui lui va le mieux, en fonction de son tempérament : courageux, patient, trouveur de solutions, soucieux d’aider les autres… Je recommande une à deux sessions de coaching par an. Et si au quotidien, on favorise une communication plus franche, en évitant les non-dits, les lignes bougeront rapidement.

Didier Hauvette Diplômé HEC en 1977, il est consultant spécialisé dans la compréhension et la gestion des réactions émotionnelles. Il aide dirigeants et managers à venir à bout des blocages relationnels.

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