Fondatrice du groupe D-Lab Nutricosmetics qui rassemble 200 produits sous trois entités, Fleur est pionnière en nutricosmétique, l’influence des compléments alimentaires sur le bien-être et la beauté. De l’élaboration de ses produits jusqu’à la vente en passant par la réalisation en usine et le marketing, tout est fait maison et made in France. Rencontre avec une entrepreneuse qui doit son succès à son intuition et à sa persévérance.

Il y a ceux qui ne savent pas ce qu’est l’acérola, l’acide hyaluronique ou la kératine. Ceux pour qui une bonne crème suffit pour avoir une belle peau. Et il y a les autres. « J’ai toujours su que santé, beauté et bien-être était connecté via la nutrition », indique Fleur Phelipeau, la fondatrice de D-Lab Nutricosmetics qui a grandi avec cette vision holistique de la beauté. Lorsqu’elle était enfant, son père a racheté la compagnie de Vichy qui gère les spa, l’eau minérale et les hôtels. Navigant entre Paris et la ville thermale, Fleur grandit à moitié au spa Célestin, le jardin d’Eden des adeptes du bien-être. Bercée par une enfance sans frontière entre vie pro et vie perso, l’adolescente passe un Bac S et obtient une maîtrise de finance à Dauphine, sans avoir encore de projet précis. Après un concours en admission direct, Fleur intègre la Grande École HEC en deuxième année. De son passage à Jouy-en-Josas, elle a conservé beaucoup de souvenirs, deux très bonnes amies avec qui elle partageait sa chambre et un diplôme de management et nouvelles technologies en 2009, après une année de césure en Amérique latine et à ParisTech.

« Je veux faire du complément alimentaire, pas autre chose »

Selon la micronutrition, on a tout dans son assiette, mais pas en quantité suffisante. Santé et beauté sont imbriquées. La nutricosmétique est la conjonction, le point culminant du in (les compléments alimentaires) et du out (belle beau, chevelure robuste, équilibre acido-basique, ongles robustes …). À peine son diplôme obtenu, Fleur décide de se lancer dans ce secteur et crée son entreprise, D-Lab. « Je voulais faire du complément alimentaire et pas autre chose. J’avais commencé en proposant un diagnostic individualisé. C’était long, il y avait trop de formules, je travaillais avec les médecins de Vichy, mais les gens n’étaient pas très portés sur ce sujet, à l’époque », se souvient la CEO installée dans ses grands bureaux blancs près du canal Saint-Martin, dans Paris. Alors j’ai ré-anglé ma proposition et ça a pris du temps ».

Fleur a alors 26 ans et se retrousse les manches, sans sourciller : « À l’époque, le Crédit Lyonnais venait sur le campus tous les mercredis et nous offrait une petite somme pour ouvrir un compte chez eux. Un jour, j’ai sollicité les conseillers. Bien que je fusse en fin d’année, j’ai obtenu un prêt de 40 000 euros que la banque pouvait me débloquer comme frais de scolarité. J’ai lancé 40 produits avec mon prêt étudiant. J’en ai vraiment bavé au début ! J’étais toute seule, je travaillais dans le couloir de mon studio et je ne me suis pas payée pendant quatre ans ». Tenue par un prêt à rembourser mais sans jamais douter du potentiel de la nutricosmétique, la jeune entrepreneuse applique tout ce qu’elle a appris en, tant qu’étudiante. Elle code elle-même son site grâce à son apprentissage à ParisTech. En 2012, elle commence à gagner de l’argent en pariant sur une idée un peu osée. « J’ai regardé un reportage sur M6, sur des vendeurs de sex toys qui faisaient fortune ».

Peu farouche, elle sort dans la foulée une autre marque de nutricosmétiques, Claude Aphrodisiacs. Virgil Viril , Gaston l’Étaton, Céline Féline. Ces produits aux nom évocateurs séduisent les grandes enseignes du secteur. Le succès est au rendez-vous et, dès l’année suivante, elle embauche sa première salariée. Très vite, en marge des apparitions sur les blogs beauté et comptes Facebook, les produits D-Lab font leur apparition dans les spa et se vendent comme des petits pains sur le site. Les fameux Absolu de Collagène pour la peau, Absolu de Kératine  pour les cheveux ou Détox Ventre Plat pour la ligne séduisent de plus en plus un public qui devient familier de cette forme de beauté par l’intérieur.

Un marché en pleine explosion

L’éducation sur la beauté holistique faisant son chemin, le marché explose en 2018. « Les parfumeries se sont rendu compte du potentiel des compléments alimentaires et ils ont ouvert des corners beauté. On était green et made in France, donc on cochait toute les cases », se souvient Fleur Phelipeau. Séphora fait partie des premières grandes enseignes à distribuer D-Lab. Parallèlement, les ventes en ligne de de produit qui ne goutent pas s’envolent.

Soucieuse de la qualité de ses compléments – sans OGM, sans conservateurs, sans nano-particules et fabriqués avec une enveloppe végétale –, Fleur s’entoure d’un médecin organique pour faire tous les sourcings. « On travaille avec beaucoup de matière qui sont testées cliniquement », détaille-t-elle. La concurrence s’étoffe elle aussi mais il en faut plus pour décourager la fondatrice de D-Lab. « D’autres marques de nutricostémiques sont apparues sur le marché et ça a poussé l’offre, ça l’oxygène, ça créé de l’émulation. J’ai souffert quand j’étais toute seule », confie-t-elle.

En 2022, Fleur ouvre sa propre usine dans l’Allier. Stockage, production, conditionnement, assemblage et même laboratoire : dans ces 7000 mètres carrés sont produits les 200 produits du groupe D-Lab qui comptent maintenant sa petite sœur Birdie, sous la houlette d’un comité scientifique qui réunit médecins, dermatologues et naturopathes. L’usine éco-construite, produit 75% pour D-Lab et 25% pour d’autres, comme la marque Révèle produite pour Monoprix. Peau, cheveux, minceur, équilibre intérieur, circulation sanguine, dépollution, les compléments alimentaires s’adressent au corps dans son ensemble et cette manière de prendre soin de soi séduit de plus en plus. En 2022, D-Lab a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros. Signe que l’usage des compléments alimentaires est entré dans les routines beauté.

Vous laisserez-vous tenter ?

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