Et si le prochain Google était français ? Nos entreprises ont du potentiel : de belles technologies, les talents, des compétences et des valeurs.Pourtant, les podiums mondiaux (chiffre d’affaires, rentabilité, capitalisation boursière…) sont trustés par des entreprises américaines. Levi Strauss et Coca Cola sont devenues des entreprises multinationales iconiques sur un matériau et un procédé initialement français. Il y a donc quelque chose qu’elles font bien et mieux. Si les Européens sont présents dans ces classements, ils ne sont jamais sur le podium… ou à de très rares exceptions. Et leur présence se réduit parce que la Chine entre dans la danse.

J’ai eu envie de formaliser les bonnes pratiques qui créent le lien entre une belle technologie et la rentabilité. Docteur en physique des matériaux, j’ai toujours été passionnée par l’innovation. J’ai vécu et travaillé dans la Silicon Valley (dans des missions globales) puis en France auprès de chefs d’entreprise. Et je continue de partager mon temps entre la France et la Californie. Cela me permet d’être en veille sur les innovations technologiques et entrepreneuriales et d’en retenir les meilleures pratiques. Business Scaling, que j’ai créée, accompagne les entreprises dans leur développement, notamment international.

Je suis également expert pour EASME, l’agence de la Communauté européenne pour la compétitivité des entreprises. De cette expérience multifacettes, le livre Et si le prochain Google était français ? 10 pratiques à succès de la Silicon Valley s’est imposé pour lever les barrières que nos entrepreneurs rencontrent, des barrières qui n’existent pas dans la Silicon Valley. Ce sont des limitations culturelles. J’ai regroupé, avec de très nombreux conseils et exemples, les méthodes qui ont assuré la réussite de start-up devenues aujourd’hui des géants mondiaux. En tant qu’expert pour EASME, j’observe les mêmes limites dans les autres pays européens. Seuls les projets anglais et, dans une moindre mesure, allemands reposent sur une approche vraiment compétitive.

Pas surprenant que ces deux pays ont aussi le plus grand nombre de licornes (start-up évaluées à plus de 1 millard de dollars) d’Europe. Une méthode ? Je tiens beaucoup au « Think Big » (« voir grand ») ! Comme cette pizzeria de Chicago, perdue dans un quartier populaire, qui annonçait : « Ici, la meilleure pizza de tout l’univers. » Voilà l’état d’esprit américain : on rêve et on entreprend à grande échelle. J’essaie de l’insuffler à nos chefs d’entreprise. On ne peut réaliser que ce que l’on se permet d’imaginer. On génère sa propre réussite! Quand on se voitmeilleure pizza de l’univers, on va plus loin que quand on se dit meilleure pizza du quartier. Dans les incubateurs de la Silicon Valley, les startuppeurs s’y voient leaders mondiaux et établissent leur stratégie avec cet objectif. Si la mise en place se fait par étapes, l’état d’esprit est bien celui de conquête. J’appelle cela la vision Apollo ! À l’inverse, la mesure, la prudence ou une vision conservatrice se révèlent souvent contre-productives.

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