Écologie : 5 initiatives d’HEC qui veulent changer le monde
A plastic world
Pour Cassandra Delage (M.17) c’est une évidence. Si l’on ne recycle pas assez, en France, c’est d’abord par manque de motivation. « Dès que l’on se met à considérer le déchet comme une ressource qui peut servir à quelque chose, tout change »; explique la jeune entrepreneuse. Sa machine, Plast’if, transforme les déchets de plastique en filaments; qui servent ensuite de matériau à une imprimante 3D capable de modeler des objets sur demande.
Papier : tournez la page…
Le papier minéral (stone paper) est un papier zéro cellulose; sans bois donc; qui s’obtient à partir de poudre de pierre calcaire (carbonate de calcium) à laquelle est adjointe; en guise de liant, 20 % de résine plastique. Les feuilles, à la texture soft touch, ressemblent au papier traditionnel, mais sont plus résistantes… et imperméables !
Le processus de fabrication, mis au point par une société taïwanaise, est plus écologique que celui du papier cellulose. Il nécessite peu d’eau (60 000 litres de moins par tonne) et requiert peu de produits chimiques. Ingénieure de formation, Camila Amaya-Castro (E.10) entreprend de développer le marché du papier minéral dans l’Hexagone. « Il se comporte exactement comme le papier, avec les avantages des papiers synthétiques ou films plastiques. Mieux vaut cependant le réserver à des utilisations non éphémères « , explique-t-elle. Pour l’instant, RocStar a créé une gamme de papeterie et collabore avec des artistes pour explorer les possibilités techniques du matériau.
L’école aux écolos :
Lancée en 2009 par un groupe d’étudiants d’HEC Paris, Esp’r fête ses 10 ans. Outre la promotion de l’économie sociale et solidaire ; sa mission initiale ; via l’organisation de conférences et d’événements de networking, l’association multiplie les initiatives pour rendre le campus de Jouy-en-Josas plus vert. Les dernières en date ? « Un programme pour remplacer les verres en plastique jetables par des éco-cups. Et la livraison de paniers bio par des agriculteurs du département », détaille Johanne Trotin (H.22), étudiante en première année. La relève est assurée.
Un rouge vert
La mode est la seconde industrie la plus polluante au monde. En cause, la production textile, principalement, mais aussi les cosmétiques, qui recourent massivement à la pétrochimie et génèrent de grandes quantités de déchets. On estime ainsi qu’un milliard de sticks à lèvres sont jetés chaque année dans le monde. Pour éviter que l’océan déborde de plastique, la marque La Bouche Rouge a imaginé un étui réutilisable, en cuir, que l’on remplit avec une éco-recharge, sans polymère ni graisse animale, à la couleur personnalisable. « C’est une façon de concilier luxe et engagement, mais c’est surtout du bon sens ! précise Violette Soriano (M.16), COO de La Bouche Rouge. Après tout, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les nécessaires de beauté des femmes étaient tous rechargeables. »
Ça va zoover
Bornes à vélo envahissant le macadam, scooters électriques garés au petit bonheur, trottinettes abandonnées dans le caniveau… La multiplication des offres (plus ou moins viables) de deux-roues en libre accès a changé les villes en jungles. La start-up Zoov, créée en 2017, entend bien remettre un peu d’ordre là-dedans. Le concept : une station peu encombrante dotée d’une unique borne en arceau, sur laquelle les vélos viennent s’amarrer les uns derrière les autres.
« On s’est tout simplement inspiré du système des Caddies, ce qui permet de gagner énormément de place, explique la cofondatrice, Amira Haberah (H.13). Cela permet de garer jusqu’à vingt vélos sur une place de minimal sur l’espace public, la solution offre un autre avantage : son faible coût. « Nous voulions créer un modèle économique qui ne dépende pas de grosses subventions publiques. » Autre particularité du système : les vélos. Ces modèles à assistance électrique se rechargent soit sur la borne, soit grâce à une batterie personnelle, dotée d’une autonomie de 20 km, et que l’utilisateur peut rapporter chez lui.
Zoov se pose ainsi comme une alternative à la voiture, notamment sur les trajets domicile-travail, dont 70 % ne dépassent pas les 8 km. La start-up vient de lever 6 millions d’euros, qui lui permettront de mener à bien une phase d’expérimentation sur le plateau de Saclay. Si tout se passe bien, l’offre sera ensuite déployée dans d’autres agglomérations françaises.
Published by La rédaction