Dona Beatriz, la lutte contre l'illettrisme - Marie Vicente Lecointre (E.19)

Diplômée et ambassadrice des Executive Education à HEC, je milite depuis toujours pour l’éducation pour tous, et me suis plus particulièrement engagée dans la lutte contre l’illettrisme en devenant, en 2018, présidente bénévole de l’association Dona Beatriz, qui met en place des actions pour, entre autres, aider les enfants défavorisés à accéder au système éducatif. Dona Beatriz, c’est l’histoire d’une héroïne de l’ombre… Cette femme d’origine portugaise a, comme tant d’autres femmes de sa génération, dédié sa vie aux autres. Était-ce par choix ? Par plaisir ? Ou simplement parce qu’elle vivait à une époque où les femmes ne se posaient pas de questions sur leurs envies ou leur épanouissement personnel, et qu’elles étaient socialement cantonnées à un seul rôle : s’occuper de leurs enfants et de leur famille ? Ces femmes-là, ont ce « petit quelque chose » de remarquable… Elles ont appris à s’oublier totalement en tant que femme, pour se réaliser au travers du dévouement qu’elles portent à leur famille.Et pourtant, Dona Beatriz avait un rêve… depuis toujours. Voyager à travers le monde ? Accomplir de grandes choses ? Non, le rêve de Dona Beatriz, c’était tout simplement de savoir lire et écrire. Car, comme beaucoup de personnes de son âge et ayant les mêmes origines, elle était analphabète. Ses paroles nostalgiques résonnent encore en moi : « Comme ce doit être merveilleux, de savoir lire et écrire. Ne pas savoir, c’est comme être aveugle, c’est dépendre en permanence des autres. »

Il y a un an, lorsqu’elle nous a quittés, j’ai souhaité réaliser son rêve en créant une association qui porte son nom et qui a pour vocation première la lutte contre l’illettrisme et l’analphabétisme. Aujourd’hui, l’Association Dona Beatriz œuvre prioritairement sur un grand projet, qui est de donner accès à l’électricité au petit village de Avoh, un hameau isolé au centre du Cameroun, pour que les enfants des 50 familles qui vivent là-bas puissent aller à l’école et faire leurs devoirs la nuit tombée.Étape après étape, à chaque petite victoire de l’association, je revois son petit sourire…