Avec l’accélération de la digitalisation, les entreprises recourent de plus en plus à des managers de transition pour piloter leurs projets de transformation. Olivier Grapin, Mpi Partner l’entité de spécialisée en Digital de Nim Europe, dresse un état des lieux de ce marché.

Constatez-vous un boum des missions dans le domaine de la digitalisation ?

Nous sommes nettement en développement sur ce type de missions et en phase de recrutement active de managers de transition. Dans la foulée de la digitalisation massive des postes de travail intervenue en 2020 pour permettre le travail à distance, les demandes portent notamment sur la sécurisation des systèmes d’information. De plus en plus d’entreprises sont en effet victimes d’attaques par ransomware du fait de l’ouverture de leurs SI dans le cadre du télétravail. Nous avons un surcroit de demandes de la part de sociétés qui se sont fait hacker et qui doivent mettre en place une meilleure gouvernance et une plus grande sécurisation de l’infrastructure de leur système d’information.

La digitalisation c’est aussi pouvoir interagir à distance avec ses clients : les entreprises vous sollicitent-elles davantage dans ce domaine ?

Oui, clairement. Car elles accélèrent les projets en cours tout en lançant de nouveaux projets de transformation digitale ; elles ont donc besoin de renforts ! D’abord pour manager et animer les projets de digitalisation d’applications métiers, parce qu’elles n’ont pas forcément les ressources internes et ont besoin de l’expérience de quelqu’un qui a déjà mené le même type de projet, la mise en place d’un CRM par exemple, qui soit immédiatement opérationnel et capable de diriger plusieurs dizaines de collaborateurs impliqués dans un tel projet dans les grands groupes. Mais aussi pour l’expertise qu’un manager de transition apporte. Car notre métier c’est aussi de répondre à des absences d’experts en interne, notamment les DevOps capables de maîtriser plusieurs compétences à la fois, celles du développeur web, qui savent manipuler du code, et d’interagir avec des experts comme un administrateur système.

Avez-vous des exemples de missions de digitalisation en cours ?

Je pense à un acteur du monde de l’édition informatique qui a dû reprendre toute son architecture informatique pour sécuriser ses transactions : nous avons missionné un manager DevOp, à la fois expert et architecte, qui chapeaute toute l’équipe de développeur pour assurer le bon fonctionnement de toutes les briques applicatives de ce client. Un acteur du retail nous a sollicités pour mettre en place une boutique en ligne avec une intégration en temps réel avec ses stocks en entrepôt, dans une démarche omnicanale.

Quels profils sont les plus demandés pour ces missions ?

Ce ne sont pas des profils seniors que l’on nous demande mais des gens qui ont entre 30 et 40 ans, des milleniums, qui ont une lecture transverse du système d’information et qui savent architecturer entre elles de multiples technologies ouvertes. Ce sont des profils rares et très recherchés et qui sont envoyés sur des missions longues, souvent de 12 mois, au lieu de 6 à 9 mois classiquement dans notre marché. Les entreprises ont du mal à les recruter car, outre la rareté de ces profils, ce sont des gens qui ne veulent pas être salariés, qui sont très indépendants d’esprit. Ils ont en revanche la notion de mission dans les veines, c’est leur cadre de travail naturel, et le management de transition leur convient parfaitement. Ils se nourrissent intellectuellement de la technologie, des challenges, et c’est une porte ouverte pour nous. Nous les identifions essentiellement via des plateformes Web de profils indépendants.

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