Gestion des risques

IA : une solution ?

Dans l’idéal, pour sortir du confinement sans riquer une nouvelle vague de contamination, il faudrait des tests sérologiques en masse. « Si vous êtes positif, vous êtes un survivant, donc, hop, au boulot, vous pouvez reprendre une vie normale. Si vous êtes une personne à risques et que le test est négatif, vous devez rester chez vous », résume Alexandre Mignon (E.06), médecin réanimateur à l’hôpital Cochin de Paris (lire p. 72). Faute de tests disponibles en quantité suffisante, il a imaginé une autre solution : utiliser l’intelligence artificielle pour tracer le virus (mais pas les données personnelles). Le projet de la fondation CovidIA et de la start-up Ponicode vise à croiser les données démographiques et médicales à des informations de géolocalisation anonymes fournies par les opérateurs de téléphonie mobile pour construire un modèle prédictif. À terme, cette solution pourrait prévoir la progression de l’épidémie à deux ou trois semaines.


Enseignement

Une question de réseau

Fabrice Teeg-Wendé Guéné ne s’attendait sûrement pas à déclencher une telle chaîne de solidarité en présentant Ecoledigitale au jury du hackathon Hacking Covid-19. Séduite par cette plateforme qui permet à des enfants Burkinabais de suivre des cours en ligne pendant le confinement, Catherine Soundirarassou (E.14) décide de venir en aide au jeune diplômé en journalisme : « Quand je l’ai contacté, il m’a fait savoir que le principal frein à l’avancée du projet était l’accès à internet, qui peut représenter jusqu’à un tiers du salaire en Afrique ! Heureux hasard, un de mes camarades de promo est le CEO d’Orange Burkina Faso… » Ben Cheick (E.14) accepte immédiatement d’offrir l’abonnement internet à toutes les familles durant la crise sanitaire, donnant ainsi une tout autre ampleur à l’initiative qui continue de se développer et devrait bientôt s’exporter dans d’autres pays du continent.


e-nologie

Convinés !

Privés de restaurants et de cavistes, les amateurs de vins se sont largement tournés vers l’e-commerce pendant le confinement. Pour le plus grand bonheur de Martin Ohannessian, fondateur de Petit Ballon. « Nos ventes ont progressé de plus de 40 %, et en plus les clients étaient particulièrement sympas », se félicite-t-il. Issue de l’incubateur HEC, sa start-up propose de recevoir chaque mois une box comprenant deux bouteilles avec fiches de dégustation et magazine de recettes et astuces de vignerons du monde entier. « À 27 ans, j’adorais le vin mais je ne savais jamais lequel choisir, au resto ou au supermarché !». C’est le point de départ de cette offre pour apprentis œnologues, conçue avec un ancien chef sommelier du Ritz, qui a déjà séduit 100 000 abonnés. Deux pétillantes boutiques parisiennes ont également (ré)ouvert et une distribution en magasins Monoprix devrait suivre.


ONG

À l’est de l’Inde

Durant l’épidémie de coronavirus, le sous-continent indien est resté confiné plus de deux mois. La plateforme Y-East (y-east.org), créée pour coordonner l’action des ONG dans l’est et le nord-est du pays, a mis à profit cette période pour proposer des formations en ligne consacrées au développement durable, et recruter de jeunes ambassadeurs du projet de réduction de la pollution plastique River Ranger. Avec le site communautaire Waapsi, Y-East a aussi mis en contact ONG et bénévoles pour optimiser les campagnes de dons de nourriture, produits sanitaires ou médicaments. Enfin, son Remain Committed from Home Programme recensait les appels aux dons ou au bénévolat pour inciter les citoyens à s’engager dans des actions solidaires. « Souvent considéré comme sous-développé, l’est de l’Inde dispose pourtant d’un potentiel de développement très important », souligne la fondatrice de Y-East, Pauline Laravoire (H.18).

Télex
Durant le confinement, les sans-abri restés dehors et les restaurateurs restés sans clients ont décidé de s’entendre : les Ravitailleurs se sont unis pour livrer des repas gratuits. Deux start-up HEC, Frichti et Big Mamma, ont rejoint le mouvement.

Equitable

Du grain à moudre

Fondée en 2019 par Marie Delassus (H.09), Fairfood est une marketplace d’épices qui milite pour une mondialisation équitable. Elle permet aux producteurs de vendre en direct à des grossistes basés en Europe ou aux États-Unis. Premier partenaire de Fairfood, La Plantation est un producteur d’épices indépendant. Basé dans une région du Cambodge défavorisée, il emploie 150 personnes à temps plein, et 100 de plus durant la récolte. « Nous voulons encourager l’agriculture artisanale, qui contribue à la lutte contre le réchauffement climatique et à la protection de la biodiversité », explique Marie Delassus.À La Plantation, certifiée bio, le séchage se fait au soleil et la récolte, à la main. Sa spécialité ? Le poivre de Kampot, Indication géographique protégée (IGP). « Mais l’association chargée de contrôler le respect du cahier des charges IGP manque de moyens et la distribution ne suit pas… Du coup, de nombreux producteurs abandonnent. » Fairfood pourrait bien changer la donne. Ces épices sont aussi vendues aux particuliers sur le site : kampotpepper.com.

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