Le 23 juillet 2022, Pauline et Meghdut scellaient leur union sous le signe de la mixité sur le campus d’HEC, l’endroit de leur rencontre. Récit d’une histoire d’amour née sur les bancs de la Grande École.

Pauline Laravoire (H.18) et Meghdut RoyChowdhury (H.17) étaient tous les deux en M1, lorsqu’ils se sont rencontrés, un jour de décembre 2014. C’est au restaurant universitaire qu’ils se sont vus pour la première fois. Salah Eddine Ouadia (H.17), ami commun du couple en devenir, avait rassemblé à sa table plusieurs de ses camarades, parmi lesquels, ceux qui ne se quitteront plus, Pauline et Meghdut. Regards complices, échanges maladroits, marquent les premiers instants de cet amour naissant. Depuis leur rencontre Pauline, la française de Versailles et Meghdut, l’indien de Calcutta, sont inséparables.

Après leur graduation en juin 2018, le couple comblé déménage à Calcutta, ville d’origine de Meghdut, où ils fondent ensemble Y-East, le premier collectif de personnes et d’organisations de l’Inde orientale qui se consacrent à l’impact social et environnemental.

Même si elle tombe amoureuse de l’Inde, la jeune femme veut revenir en France. « On est rentré en avril dernier avec l’envie de changer un peu de milieu, de reprendre pied, pour moi notamment, dans l’écosystème français. L’occasion également de saisir de nouveaux défis professionnels de mon côté. », nous confie-t-elle bien que le couple n’ait pas l’intention de revenir s’installer définitivement dans l’hexagone. Pour eux, une chose est sûre : Calcutta est leur destination finale ! Et ce, pour deux raisons : « Meghdut est un fervent ambassadeur de sa ville et il devrait prendre la suite de son père à la tête du groupe de famille. », explique-t-elle.

Meghdut est, en effet, très attaché à la mégapole indienne qui a une âme si particulière à ses yeux. Calcutta, bien qu’elle demeure la capitale intellectuelle et artistique du pays, est en déclin : « réputation négative sur la scène nationale et internationale, fuites des cerveaux vers l’étranger, association de la Cité de la joie à la misère … », déplorent-ils. Le jeune marié a pour volonté et ambition de redorer le blason de cette ville qu’il aime tant. Il souhaite ardemment la rendre plus attractive pour les jeunes talents et lui rendre sa réputation de capitale d’innovation, d’art et de culture. Meghdut aspire à lui donner un nouveau souffle, et c’est en ce sens qu’il créa, en 2020, le mouvement « Make Calcutta Relevant Again », qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

Premières noces à Calcutta

Alors qu’ils viennent de poser bagages à Calcutta en août 2018, Meghdut, fou amoureux et impatient, demande la main de la femme de sa vie deux mois plus tard. Tout s’enchaîne alors très vite pour les deux fiancés qui signe une première fois le registre civil, en Inde, le 16 février 2019.

Cette officialisation de leurs fiançailles rassemble 350 joyeux convives au RCGC (Royal Calcutta Golf Club). Les mariés, sublimement parés d’habits traditionnels bengalis, sont hauts en couleurs et profitent de la célébration, entourés de proches comblés par ce joyeux événement. Au menu, un grand buffet sous le signe de la mixité : mi indien, mi continental, pour ravir les papilles de tous les invités, le tout accompagné de musique live !

Un mariage c’est bien, deux, c’est mieux !

Moitié indien, moitié français, le couple veut également célébrer leur union en France, berceau de leur rencontre.

en quête du cadre parfait pour leur cérémonie, les jeunes mariés visitent des lieux et sillonnent les campagnes aux alentours de la région parisienne. En vain… Malgré la beauté des endroits visités, ils n’ont pas de coup de cœur, tous ces endroits leur paraissent “fades et vides de sens”…

Soudain, au détour d’une conversation lors d’un dîner de famille, une idée est proposée par le frère de Pauline : « Et pourquoi vous ne vous marieriez pas sur le campus ? ». Cette phrase, sans doute une boutade à l’origine, ravive en eux les bons souvenirs de Jouy-en-Josas et leur amour du campus. Très vite, la décision s’impose comme une évidence : « On y a réfléchi deux minutes et on s’est dit que le Château du campus était loin d’être un endroit dégueu pour un mariage ! », s’exclame Pauline en riant. Plus de retour en arrière, leur choix est fait : ce sera HEC ou rien ! « Rien ne surpasse le fait de pouvoir se marier là où notre histoire d’amour a vu le jour. Non seulement on s’est rencontré là-bas, mais on a tous les deux adoré nos chemins respectifs à HEC », raconte-t-elle encore émue.

Ils s’empressent alors de joindre Eloïc Peyrache, qu’ils connaissent bien tous les deux, pour lui indiquer le motif surprenant de leur requête. « En tant qu’alumni fidèles de ce beau campus et parce que c’est le lieu, il y a quelques années, de notre rencontre, serait-il possible d’envisager une célébration de notre mariage sur le campus ? ». L’idée plaît au Dean et Directeur Général d’HEC qui les met très rapidement en relation avec les équipes du château.

Malheureusement, l’ambitieux projet tombe mal… La crise du COVID sévit et rend impossible sa réalisation. « Il y a eu deux reports de dates. Il devait voir lieu en juillet 2020 initialement, puis en juillet 2021 et finalement nous avons pu le décaler définitivement au 23 juillet 2022 ! Le Covid nous a beaucoup freiné, mais heureusement, d’année en année, les équipes du château nous ont renouvelés leur soutien et donné leur feu vert pour cette célébration sur le campus. », indique-t-elle avec reconnaissance.

Métissage de cultures pour un mariage grandiose

Nostalgiques de leurs années étudiantes, le couple pensent à convier leurs camarades de promo, devenus, au fil des ans, de véritables amis. Les alumni se mélangent alors à la cohorte des 270 invités, entre le bâtiment T et le château, à flan du hall d’honneur. Combien de leurs camarades diplômés avaient fait le déplacement pour ce jour symbolique ? « 20, non 25. Quoi ? 30 ! Tu es sûr ? » Le couple incertain s’était finalement accordé sur le chiffre 35 en riant. Ils viennent de 26 pays et sont heureux de se retrouver dans ce lieu cher à tous. « C’est ça qui est beau avec le campus, on rencontre tellement de nationalités, de parcours différents… ».

Les jeunes mariés veulent accorder une place égale à leurs deux cultures, très différentes l’une de l’autre. Rien de plus simple. Le 23 juillet sera ainsi le jour d’un mariage à l’occidentale. L’époux est en costume et la mariée, en robe blanche. Leurs manuscrits de vœux seront scellés dans une bouteille en verre, en souvenir de cette journée. Le lendemain, 24 juillet, place à un brunch aux couleurs de la culture bengali. Cette fois, les mariés sont parés d’un somptueux sari rouge pour la jeune femme et d’un habit traditionnel indien, nommé « punjabi », pour le marié.

Pour inclure la famille indienne lors de la célébration à l’occidentale, la cérémonie laïque à la française revêt quelques détails et inspirations bengalis. Les discours en français sont traduits en anglais pour la compréhension de l’ensemble des convives. « Il y a eu tout un programme culturel proposé par les membres de la famille de Meghdut. C’est très éloigné de la culture française, mais en Inde, tout le monde danse et chante en public très facilement. La mère de mon mari a dansé avec ses sœurs, le petit cousin de quatre ans de Meghdut a chanté Bella Ciao comme une rockstar, il y a eu des performances vocales et de danse de ses cousines… », raconte Pauline gaiement. Dans leurs habits français, les époux avaient également fait le choix d’orner leurs têtes de chapeaux de mariage traditionnels bengalis, appelés « Topor » et « Mukut », unissant ainsi leurs deux cultures en ce moment hors du temps.

Un ami de master cher à Pauline, Sushil Reddy (H.18), couronné de plusieurs records du monde pour ses traversées de plusieurs milliers de kilomètres à travers le monde en deux-roues ou quatre-roues solaires ou électriques, l’a aidé à réaliser une surprise inoubliable pour son mari : « Avec plusieurs alumni, on s’est entraîné à apprendre une chorégraphie Bollywood. Meghdut ne s’y attendait pas du tout, il ne savait pas qu’on lui préparait cet hommage à ce cinéma qu’il aime tant ! », nous confie-t-elle amusée.

Allant encore plus loin dans la créativité et la mixité, les mariés imaginent les noms des tables de cérémonie, avec l’aide de la sœur de Meghdut, mixant le prénom d’une personnalité française avec celui d’une personnalité bengalie, accompagnés de courtes biographies sur eux. Ainsi, on s’assoit à la table « Zinédine Ganguly », à cheval entre le footballeur français et un joueur de cricket indien. Une démarche audacieuse qui ravit les invités.

Hasard ou coup du destin, le jour du mariage tant déplacé est finalement célébré le 23 juillet, jour d’anniversaire de Pauline ! « C’est le plus beau de nos souvenirs, la meilleure journée de notre vie. C’est ce que tout le monde dit, c’est peut-être un peu cucul la praline, mais dans notre cas, c’était vrai ! De A à Z, de 16h le 23 jusqu’à 14h le 24, ce n’était que du bonheur ! ».

Vive les mariés !

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