C’est avec enthousiasme que le public s’est rendu dans l’atmosphère feutrée de la salle Cortot, ce joyau architectural niché au cœur de Paris, pour un récital d’exception ; à noter la grande diversité générationnelle, notamment avec la présence de nombreux étudiants et de jeunes musiciens, qui venait rajeunir les rangs des seniors classiquement participants.

Organisé par le Club des amateurs de piano d’HEC au profit de l’Institut Curie, ce concert a une noble vocation : remercier tous les chercheurs et les soignants qui permettent chaque année à 250 000 personnes de surmonter un cancer en France. La soirée s’annonce mémorable, avec un duo de légendes du piano français, Jean-Philippe Collard et Michel Béroff, qui se réunissent pour un rare concert à deux pianos. De nombreuses personnalités sont présentes dans le public ; parmi elles, Marguerite Gallant, Directrice Générale d’HEC Alumni, dont la présence traduit le soutien institutionnel fort à cet évènement, imaginé et produit par le HEC Piano Club. À travers sa participation, elle a non seulement honoré cet événement, mais aussi encouragé cette belle initiative caritative portée par l’esprit HEC dont « we care » est l’expression.

La présence de Madame la Ministre Roselyne Bachelot, marraine de l’événement, ajoute évidemment une touche de prestige à la soirée, malgré son agenda particulièrement chargé cette semaine-là. Ancienne ministre de la Santé et de la Culture, elle incarne un lien direct entre les arts et les grandes causes de santé publique, et son intervention fut à la fois brillante et drôle, comme souvent.

Avant que la magie musicale ne s’empare de la salle Cortot, les spectateurs sont accueillis par Jean-François Mazelier, président du HEC Piano Club, qui rappelle avec émotion l’importance de cet événement caritatif. Ensuite, Roselyne Bachelot rend hommage à l’alliance entre musique et engagement, tandis que les Drs Amaury Martin et Annabelle Ballesta de l’Institut Curie soulignent combien le soutien des donateurs est vital pour la recherche. En écho, le Professeur Francis Lévi, de l’hôpital Paul Brousse, dévoile un rendez-vous mondial majeur pour la médecine circadienne en 2025, dont le cancer est le premier terrain d’application.

Parmi les organisateurs, l’un de nos camarades d’HEC est particulièrement distingué : Denis Colcombet (H80), membre actif du HEC Piano Club et artisan « acharné » de cette soirée. En rémission d’un cancer du pancréas, son engagement dans l’organisation de ce récital, dédié à une cause qui le touche de si près, est salué par des applaudissements nourris, témoignage de l’émotion et de la solidarité qui règnent dans la salle.

Dans l’écrin intime et historique de la salle Cortot, ce récital sera un moment suspendu dans le temps, mêlant virtuosité musicale et engagement humaniste. Jean-Philippe Collard et Michel Béroff, deux géants du piano, ont offert une soirée d’une rare intensité, célébrant le dialogue musical et la magie de la rencontre.

Le programme : une exploration poétique et symphonique

Le programme musical, conçu avec soin, est une ode à la richesse du répertoire pour deux pianos, notamment français. Quels chefs-d’œuvre ces deux virtuoses ont-ils joués ce soir ?

Le concert s’ouvre sur les « Nocturnes » de Claude Debussy, dans la transcription magistrale pour deux pianos de Maurice Ravel. Cette œuvre, éthérée et onirique, révèle toute sa subtilité et ses jeux de lumière sous les doigts des deux maîtres, qui semblent converser avec une aisance confondante.

Puis, le duo se réunit autour d’un seul piano pour « Ma mère l’Oye » de Ravel, une suite pleine de délicatesse et d’enchantement. L’alchimie parfaite entre Collard et Béroff donne vie à cette partition d’une infinie poésie, où chaque note raconte un conte merveilleux.

En point d’orgue, les « Danses symphoniques » op. 45 de Rachmaninoff, composées pour deux pianos, embrasent littéralement la salle. Cette œuvre monumentale, qui allie puissance rythmique et lyrisme profond, est interprétée avec une énergie et une précision saisissantes. Les deux artistes ont montré une complicité rare, leur jeu vibrant et passionné tenant le public en haleine jusqu’à la dernière note.

Une soirée à guichets fermés et un moment de partage

Le succès de cette soirée, jouée à guichets fermés, atteste l’engouement pour cet événement exceptionnel, où l’art et la solidarité se sont conjugués avec éclat. Ce succès doit aussi beaucoup à l’énergie des membres bénévoles du HEC piano club, qui en assurent à eux seuls le bon déroulement. Après le récital, un cocktail élégant dans les somptueux salons de l’École Normale de Musique Alfred Cortot permet aux donateurs et aux invités de prolonger ce moment d’exception. La présence chaleureuse des deux concertistes y renforce l’atmosphère conviviale et inspirante.

Une soirée inoubliable

Plus qu’un concert, cette soirée fut une célébration des liens profonds entre la musique, l’humanité et l’espoir. Jean-Philippe Collard et Michel Béroff ont offert une performance qui restera gravée dans les mémoires, unissant la beauté de leur art à une cause d’une grande importance. Une véritable leçon d’harmonie, à la fois musicale et humaine.

L’histoire personnelle de Denis qui a voulu ce concert, rappelle que chaque note jouée, chaque don récolté, participe à un même combat, celui de la vie. Cette soirée fut non seulement une célébration musicale, mais aussi une démonstration vibrante de résilience et d’espoir.

Jean-François Mazelier (E95)

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