PRÉSERVEZ VOTRE CASH POUR SURVIVRE À LA RÉCESSION
Le gouvernement a dévoilé fin mars un plan d’urgence de 4 milliards d’euros pour soutenir les start-up face aux effets de la crise du coronavirus. Malgré tout, certaines ne se relèveront pas de la récession. Emmanuelle Fauchier Magnan (H.16), cofondatrice et COO de Skello, un logiciel de gestion de planning et de personnel, nous explique comment protéger sa trésorerie en ces temps troubles.
Préparez-vous au pire
Jetez à la poubelle votre business plan et préparez trois scénarios : optimiste, réaliste et pessimiste. Basez-vous sur le troisième scénario pour la gestion de votre trésorerie. Combien de clients allez-vous perdre pendant la crise ? Combien pouvez-vous aller en chercher ? Confrontez vos hypothèses à vos investisseurs.
Optimisez ce qui peut l’être
Les salaires constituent le premier poste de coûts d’une start-up. Chez Skello, nous avons mis environ 20 % de nos effectifs au chômage partiel, principalement dans les équipes lients. Une autre piste à étudier est celle des décalages de paiement : que ce soit des échéances bancaires, vos charges fiscales de type Urssaf ou même le loyer de vos bureaux. Encore faut-il réussir à négocier avec le propriétaire ! Pour cela, argumentez. En vous accordant un répit, le bailleur redonne de l’oxygène à votre entreprise, lui permet de survivre et donc augmente votre capacité à honorer vos engagements à long terme.À savoir : si vous n’arrivez pas à payer votre loyer, vous restez débiteur de cette dette mais, en ce moment, le bailleur ne peut pas appliquer les pénalités de retard ni mettre en œuvre la résolution du contrat de bail (en vertu d’une ordonnance du 25 mars).
Allez chercher l’argent… sans vous faire diluer
Tournez-vous vers votre banque : le prêt Le Maire est garanti à 90 % par l’État. Préférez l’emprunt à la levée de fonds, car cette dernière est dilutive. Plus un entrepreneur se fait diluer, moins il est motivé…
Faites un nettoyage dans vos outils et vos processus
Une start-up tech comme la nôtre utilise de nombreuses licences de logiciels. Cette période est opportune pour les utiliser de manière optimisée. Plus généralement, « profitez » de la crise pour rationaliser votre organisation. Chez Skello, par exemple, nous avons fait auditer notre architecture technique afin de consommer moins de bande passante et de réduire nos coûts d’hébergement auprès d’Amazon Web Services. Nous sommes aussi en train de revoir notre politique de pricing afin d’acquérir des clients au bon prix.
Préparez l’avenir
La crise économique crée des incertitudes et de l’anxiété. Malgré tout, respirez et gardez le cap ! Concentrez-vous sur votre produit afin qu’il soit aussi performant que possible. La priorité est de démontrer le retour sur investissement de votre offre. Oubliez les fonctionnalités un peu « goodies ». Chez Skello, nous avons mis en place une cellule d’innovation. Nous lançons chaque semaine des outils pour aider nos clients à surmonter la crise. Nous consultons les 80 salariés de l’entreprise pour revoir notre roadmap et l’adapter aux nouveaux enjeux de l’après-crise sanitaire. Il est essentiel d’innover pour apporter de la valeur aux clients en cette période difficile.
Emmanuelle Fauchier Magnan (H.16)
Issue de la majeure Digitale de HEC Paris, elle a cofondé en 2016 la start-up Skello, qui développe un logiciel en mode SaaS pour accompagner les commerçants de la distribution et de la restauration dans leur activité, via la gestion de planning et de personnel.
Published by La rédaction