Matina Razafimahefa : l’entrepreneuse franco-malgache qui casse les codes
La fondatrice de Sayna a conçu une formation aux compétences numériques, accessible en ligne et ouverte à toutes et à tous, sans prérequis, diplôme ou dossier de candidature. L’objectif de cette école hors norme : former 12 000 développeurs en Afrique au cours des deux prochaines années.
« Lorsque j’ai découvert le système éducatif public en France, je me suis demandé : “Pourquoi est-ce qu’il n’y a pas ça à Madagascar ?” »
Née en Côte d’Ivoire, Matina Razafimahefa a vécu à Madagascar jusqu’à ses 10 ans, avant de s’installer en France, où elle a suivi des études de sciences politiques à La Sorbonne. « À 15 ans, j’ai eu l’idée d’entreprendre, mais ce n’est qu’à 19 ans que j’ai sauté le pas pour créer Sayna, une école de formation aux métiers du numériques, pour tous et toutes », raconte la jeune femme qui vient de fêter ses 25 ans.
Sayna a intégré l’Incubateur d’HEC Paris à Station F en avril 2021. « Cela nous a permis d’apprendre les “best practices” internationales, en termes d’organisation, d’outils de management ou de process », commente-t-elle. Sayna propose une formation aux compétences numériques (développement, marketing digitale, UX design…) dans une formation “gamifiée”, qui emprunte ses codes au jeu vidéo, avec niveaux, défis et avatars. La formule séduit des candidats de tous horizons : des mères qui n’ont jamais vu une ligne de code, des étudiants, des freelances, des employés… Le système d’apprentissage 100 % digitalisé propose de suivre des cours à distance ou dans des espaces partenaires partout en Afrique : Antananarivo (d’où est originaire l’entreprise), Dakar, Douala, Abidjan, Alger… Les apprenants financent eux-mêmes leur formation, au tarif de 9,90 euros par mois. Et en parallèle, Sayna développe une plateforme de micro-tasking pour aider ses étudiants à gagner de l’argent, grâce à leur formation.
Comptant déjà 1 400 inscrits, la plate-forme enregistrerait une centaine d’inscriptions tous les mois, selon la fondatrice de l’école, qui est par ailleurs coprésidente de l’association franco-malgache French Tech Antananarivo.
Published by Emre Sari