Made In HEC : Les innovations à suivre
Odiho – Gauthier Dalle (H.10)
Transformer le smartphone en relais entre une source audio et le casque d’un utilisateur. Voilà ce que propose Odiho, cofondée en 2018 par Gauthier Dalle (H.10). Pas du genre à transiger sur la qualité du son (il a collaboré pendant vingt ans avec des pointures de l’électroacoustique), ce dernier espère bien que l’idée fera du bruit. Le simple usager pourra écouter sa TV en HD et à la carte ; le public malvoyant accédera à l’audio-description dans les cinémas ; et les organisateurs de conférences décupleront l’intelligibilité de leurs intervenants.
mypetitfute.com – Dominique Auzias (H.79)
Le guide de la Corée du Nord ? C’est lui. Le guide de l’amateur d’huile d’olive, des marathons, de la France coquine ? Encore lui. Dominique Auzias (H.79) est, avec Jean-Paul Labourdette (H.78), le père des guides Petit Futé, créés en 1976. À leur actif : 192 pays, 800 destinations… soit une gigantesque base de données ! Ils misent à présent sur une plateforme inédite, mypetitfute.com, qui permet de fabriquer son guide sur mesure et personnalisé, en version digitale ou papier. « C’est un merveilleux outil pour les agents de voyages qui veulent organiser les séjours de leurs clients », souligne Dominique Auzias. C’est aussi un outil d’inspiration pour le voyageur qui, souvent, n’utilise que 10 à 20 % du guide qu’il achète. Avis aux globe-trotters ! Pour créer votre guide digital sur la plateforme mypetitfute.com, utilisez le code HEC2019.
deuxiemeavis.com – Catherine Franc (H.93) et Pauline d’Orgeval (H.92)
Voilà une idée née dans le sillage d’une (mauvaise) expérience personnelle. En 2013, Pauline d’Orgeval (H.92) doit faire opérer son fils d’une scoliose. Le médecin recommande de prendre un second avis avant de déclencher une intervention. Il faudra près de cinq mois à l’entrepreneuse pour identifier un autre spécialiste et décrocher un rendez-vous. Mais le jour J, l’enfant est trop agité pour se faire ausculter. « Finalement, le médecin a juste consulté dossier médical pour délivrer un diagnostic. On aurait économisé beaucoup de temps et d’énergie si on avait pu faire tout cela en ligne ! » Elle crée alors, avec Catherine Franc (H.93) et Prune Nercy (H.10), deuxièmeavis. com, site qui permet de remplir un dossier médical pour solliciter l’avis, quasi en direct, de ce fameux deuxième expert. La plateforme s’est aujourd’hui associée à des mutuelles de santé, qui permettent un remboursement intégral du service.
Liebr – Incubateur HEC @Station F
Titulaire d’un BTS en mécanique, Léo Monnet en a vite eu assez de travailler en garage. Échaudé par la lourdeur des directives constructeurs, et lassé d’avoir à gérer la frustration et la perte de confiance de ses clients, il décide de se mettre à son compte. Et opère sur des sites de service comme allovoisins ou leboncoin, où il propose réparations et dépannages en direct. « Je me suis vite construit une bonne réputation, et j’avais beaucoup de demandes mais les tâches administratives devenaient compliquées à gérer. J’ai donc commencé à réfléchir à une façon de simplifier le process. »
À force d’en discuter avec deux amis d’enfance, Antonin Siguier, jeune recrue de l’école 42, et Matthieu Rouxel, un entrepreneur qui n’en est pas à son coup d’essai, les rouages de Liebr se mettent peu à peu en place. L’idée initiale est simple : créer une plateforme pour mettre en contact des usagers de deux roues et des mécaniciens indépendants triés sur le volet. Le site se rémunère en prélevant une commission de 20 % sur la facture finale.
« C’est une façon d’assouplir le contact avec les mécanos, un métier qui s’est jusque-là tenu loin de la digitalisation, et de réinsuffler de la confiance auprès des clients qui ont souvent eu de mauvaises expériences en garage. Autre atout : la plateforme met en avant les qualités et les spécialités de chaque prestataire, pour que l’usager soit sûr de trouver chaussure à son pied. « Le site détaille les compétences des mécanos, une donnée qui n’est pas valorisée ailleurs. Savoir que tel ou tel prestataire a plus de dix ans d’expérience sur Yamaha ou sur Ducati, c’est une vraie valeur ajoutée. » Pour Liebr, la route se poursuivra désormais à Station F, dans l’incubateur HEC. »
Panda Tea – Thibault Ali (M.16)
1 million d’euros de chiffre d’affaires, plus de 3 millions de sachets de thé écoulés… Née en 2017 sur internet, la marque Panda Tea a grandi plus vite qu’une pousse de bambou. « On expédiait nos premiers colis depuis mon studio d’étudiant, se souvient Thibault Ali (M.16), et nous voilà sur la Marketplace d’Amazon US ! » Docteur en pharmacie, féru de botanique, Thibault voulait monter un business autour des plantes.
Ce sera le thé, « un produit sympa pour commencer, et qui parle à tous ». Ses frères, Robin, passé par le Master data d’HEC-Polytechnique, et Alexandre, qui a lancé plusieurs marques e-commerce, le rejoignent dans l’aventure. « On s’est positionné d’emblée sur le premium, explique Alexandre, avec des ingrédients bio et de qualité. » Morning boost, Night Cleanse, Sleep Well… Les huit mélanges cartonnent sur les réseaux. Si bien que le panda, qui sera bientôt dans les rayons de Franprix, rêve de nouveaux horizons… et d’une place de champion, catégorie bien-être
Hubstairs – Alexandre de Vigan (H.11)
À l’origine d’Hubstairs, il y a du vécu. « On venait d’acheter notre appartement et on n’avait plus de budget pour faire appel à un décorateur. On a passé des heures à chercher des idées en vain sur internet », se souvient Alexandre de Vigan (H.11), le PDG. Son entreprise emploie aujourd’hui trente personnes à Bordeaux et une vingtaine à Paris. « La moitié de nos effectifs sont des “tech”, avec un gros département R&D. » 400 architectes d’intérieurs font partie du réseau.
Lancée en 2016, la plateforme a évolué du B2C vers le B2B. En 2018, Hubstairs déploie une technologie qui permet de délivrer des conseils déco dans des environnements 3D. Aujourd’hui, les clients sont des retailers (Made.com, La Redoute…) et des pros de l’immobilier (Nexity, Se Loger…). “ On valorise des biens en vente ou à louer avec une déco en 3D. Pour les retailers, on modélise en 3D les produits de leur catalogue et on les met en scène dans des ambiances que le consommateur peut customiser. ” Plus de 10 000 intérieurs ont déjà été réalisés.
En 2017, Ikea lance un appel à candidatures pour transformer sa manière de faire son business et sélectionne 10 start-up (sur 1 500 candidates). Hubstairs en fait partie et intègre le siège du géant suédois pour six mois. “ Le sponsorship d’Ikea nous a permis d’accéder à de la data et à une expertise qu’on n’aurait jamais eues.” Dans un marché concurrentiel, Hubstairs se targue d’être « le seul à proposer la customisation en temps réel, à un degré de photoréalisme hyper-soigné ».
Rentech – Anthony Motte (H.16)
Dans le sillage de l’économie numérique, le modèle de l’abonnement est en train d’opérer sa mue. Alors qu’il se bornait aux contenus dématérialisés (catalogues musicaux, plateformes de films et de séries), voilà qu’il s’aventure du côté des biens physiques : voitures, vêtements, meubles, et même pneus… Cette manière de consommer, qui fait primer l’usage sur la possession, s’étend. Pour Anthony Motte (H.16), la subscription economy, c’est l’avenir. Il a créé Rentech, un site de location de matériel hi-tech. « La mentalité des constructeurs évolue. Beaucoup, à commencer par Apple, cherchent à offrir une deuxième vie à leurs produits, pour en tirer des revenus sur la durée. » Pour l’instant, Rentech fait le lien entre l’usager et le reconditionneur. À l’avenir, le site espère héberger des offres de location des constructeurs eux-mêmes. Après les ordinateurs et les tablettes, Rentech proposera bientôt des téléphones et de l’électroménager.
FoodConect – Eryck Eby (E.18)
Amazon aurait pu y penser… s’il ne s’était fait damer le pion par FoodConect, une petite start-up des Yvelines. Son fondateur, Eryck Eby (E.18) a présenté, en mars, le prototype de sa FridgeBox, une armoire réfrigérée destinée à être installée au jardin, pour permettre la livraison et le stockage en l’absence du client. Un peu comme les Amazon Lockers, en version produits frais. Pour la petite histoire, l’idée lui est venue lorsqu’il passait… les concours d’HEC, en 2016. « L’étude de cas sur laquelle nous étions interrogés concernait les cannettes réfrigérées, se souvient-il. Ça a été un déclic ! » Trois ans plus tard, la première FridgeBox voyait le jour. « Le plus dur, ça a été de développer le système de réfrigération, qui fonctionne à l’énergie solaire. Notre modèle actuel garantit une température de 4 °C, pendant neuf heures. » Pour sûr, sa levée de fonds ne laissera pas de glace !
Cryptio – Antoine Scalia (H.17)
Actifs dispersés sur des dizaines de plateformes, opérations libellées dans des unités différentes, cours extrêmement fluctuants… Investir sur le marché des cryptomonnaies peut vite virer au casse-tête, notamment lorsqu’il s’agit de gérer ses comptes et de déclarer proprement plus-values ou pertes. C’est sur ce constat qu’Antoine Scalia (H.17) a créé Cryptio, un outil capable d’agréger toutes les opérations réalisées sur des cryptomonnaies. Le principe est simple : l’application aspire l’ensemble des données d’un utilisateur (ses comptes sur les différentes plateformes de trading ; ses wallets virtuels), et les restitue sous la forme d’un tableau de bord. « Cela permet d’avoir une vision globale de ses positions en euros, et d’optimiser sa gestion », détaille Antoine. Depuis sa création, en juillet 2018, 1 500 utilisateurs ont été séduits par la formule (gratuite au-dessous de 100 transactions par an). Une plateforme destinée aux pros est en phase de test.
Ysé – Clara Blocman (H.11)
« En équilibre sur l’eau »… Un nom aérien pour la ligne de maillots de bain de sport éco-conçus; lancée en avril par deux jeunes marques françaises de lingerie et de yoga wear, Ysé et Kitiwaké. La collection; tout en fibre Q-Nova (une innovation italienne issue de matériaux recyclés), milite aussi pour une beauté au naturel, avec ses mannequins aux rondeurs normales. Selon la fondatrice d’Ysé, Clara Blocman (H.11), « la lingerie doit changer le regard sur le corps et le bien-être ».
CoZie – Arnaud Lancelot (H.05)
L’industrie cosmétique marche sur la tête. Elle promet bien-être, plaisir et efficacité, mais génère gaspillage et pollution. En France, 75 000 tonnes d’emballages cosmétiques sont jetées chaque année. C’est ce que se disait Emeric Baracat, ingénieur chez un géant du secteur.
Un pur produit durable
Le bio, le recyclable; le do it yourself sont déjà dans l’air du temps lorsque Emeric rencontre Arnaud Lancelot (H.05) et Louise Salvati (blogueuse et auteure du Cahier zéro déchet pour les nuls). Ensemble; ils créent CoZie (pour Cosmétique objectif zéro impact environnemental); « une marque vertueuse, dans le respect de la peau et de la planète », résume Arnaud. Derrière les mots, du concret. Des formules courtes; des soins made in France à partir d’ingrédients à 99 % d’origine française, conditionnés dans des flacons en verre réutilisables à vie. « Le seul geste à faire, c’est de rapporter son flacon vide, c’est tout. »
Il sera nettoyé dans un Esat (Établissement et service d’aide par le travail) par des personnes en situation de handicap; puis remis sur le marché une fois rerempli. Mais la grande innovation de CoZie; c’est la vente de soins en vrac, avec la doZeuse, une machine qui permet de se servir soi-même la quantité désirée dans des flacons (consignés aussi). Une première mondiale. Menthe poivrée, huile de prune, eau florale de thym… Avec une gamme et des prix réduits (8 produits, de 10 à 21 euros); la florissante petite entreprise compte déjà 342 points de vente en France (enseignes bio et épiceries en vrac). Qu’importe le flacon !
Okarito – Remi Duvoux et Brice Huet (H.17)
Un drôle d’oiseau a fait son nid dans l’incubateur de Station F. Okarito est une plateforme dédiée aux déplacements professionnels, imaginée par Remi Duvoux et Brice Huet, de la promo H.17. Grâce à elle, les PME pourront réduire le tarif de leurs déplacements pro. Le principe ? Simplifier les démarches vis-à-vis de grandes centrales de réservation pour décrocher les mêmes prix que ceux qu’obtiendrait un particulier. Et après les billets d’avion, Okarito picore le prix des nuits d’hôtel !
Unkle – Matthieu Luneau (H.14)
Pas de CDI ? Pas de revenus équivalents à trois fois le loyer ? Désolé, ça ne va pas être possible… Qui ne s’est jamais vu sèchement refusé, lors de sa recherche d’appart, le privilège de devenir locataire ? Matthieu Luneau (H.14), bien qu’ancien avocat d’affaires, en a fait l’expérience. D’où son idée : créer un garant en ligne rendant éligibles des dossiers qui n’auraient eu sinon aucune chance, bien que parfaitement solvables (ils seraient 6 millions en France). La start-up Unkle sait rassurer les proprios… et convaincre les investisseurs : elle vient de collecter 1 million d’euros lors de sa récente levée de fonds !
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Published by La rédaction