Les HEC n’ont pas tous les pieds sur terre. Certains ont le nez dans les étoiles.
Décollage immédiat
Nouvelle porte vers l’espace
Auparavant, le lancement de micro-satellites, embarqués comme charges secondaires dans la coiffe des fusées lourdes, dépendait de la mise en orbite d’un plus gros satellite. « Mais avec l’engouement pour les micro-satellites, la liste d’attente sur ces vols partagés est devenue très longue, explique Elaine Tan (E.16). De nombreux industriels se sont donc mis à développer des fusées plus petites, dédiées aux smallsat. » En tant que vice-présidente du Andoya Space Center, base de lancement norvégienne située juste au-dessus du cercle polaire, Elaine Tan a œuvré pour faire de ce site l’un des leaders du secteur. « Cela fait un demi-siècle que des fusées-sondes sont envoyées dans l’atmosphère à des fins scientifiques depuis Andoya. Mais sur le marché des satellites, nous sommes un nouvel acteur, qui doit établir une stratégie à long terme pour convaincre les investisseurs et le gouvernement de soutenir notre développement. »
Management spatial
L’ingénierie système, une expertise spécifique
Faisant appel à des moyens financiers, technologiques et humains inédits (400 000 ingénieurs et scientifiques mobilisés sur les missions Apollo), le secteur spatial a bouleversé les modes d’organisation du travail. Une nouvelle discipline a ainsi vu le jour : l’ingénierie des systèmes. « À l’époque, les ingénieurs utilisaient des règles à calcul et des tables à dessin, rappelle Jamila Mansouri (E.17), System Manager à l’Agence spatiale européenne (ESA), en charge de définir les futurs systèmes de transport spatial. Aujourd’hui, les outils numériques facilitent le partage d’informations, permettent d’automatiser certaines tâches et limitent l’erreur humaine. » Le system engineering joue un rôle clé dans le développement de la future fusée européenne Ariane 6. « Il faut assurer l’intégration système des produits et services d’industriels travaillant dans toute l’Europe, y compris les start-up du New Space. » Bref, pour faire décoller une fusée, une bonne ingénierie système compte autant que de bons ingénieurs en propulsion.
Saut dans le vide
Vis ma vie d’astronaute
Imaginez-vous flottant dans le vide intersidéral. Sur votre droite, la ligne de vie qui vous amarre à la Station spatiale internationale. Sous vos pieds, la bulle bleue de la Terre… Une expérience immersive, à découvrir casque de réalité virtuelle vissé sur la tête, c’est ce que propose le film Dans la peau de Thomas Pesquet. Deux volets de 7 et 8 minutes pour revivre l’aventure spatiale du dixième astronaute français. Et c’est une HEC, Ombeline Duprat (M.14), déléguée générale de l’association PXN, qui en assure la distribution.
En orbite !
Ça plane pour eux
C’est un tour de force ! ThrustMe, start-up spécialisée dans la micro-propulsion fondée en 2017 par Ane Aanesland (voir HEC Stories 3, p. 13). vient de mettre sur orbite, début novembre, un nanosatellite de type Cubesat, équipé d’une technologie maison de propulsion à l’iode. Un véritable exploit en ce domaine, puisqu’il n’aura fallu qu’une année pour que le projet, fruit d’une collaboration entre ThrustMe et les Chinois de SpaceTy, aboutisse.
Changement de trajectoire
Ils donnent des ailes aux minisatellites
C’est l’une des start-up les plus prometteuses du New Space français. Exotrail développe un système de propulsion adapté aux micro-satellites (de 10 à 100 kg). « Il s’agit de moteurs électriques à effet Hall, une technologie utilisée depuis longtemps sur les gros satellites, mais que nous sommes parvenus à miniaturiser », explique Nicolas Heitz, cofondateur d’Exotrail et titulaire d’un certificat de finance HEC. Grâce à ces propulseurs, il est désormais possible d’agir sur leur trajectoire, et donc d’augmenter leur durée de vie en limitant le frottement atmosphérique et le risque de collision. « Cela devrait aussi réduire le coût de la mise en orbite, avec des lancements en “ride share” : on embarquera des dizaines de satellites dans une même fusée jusqu’à une “orbite parking ”, puis, de là, ils rejoindront de façon autonome leur orbite opérationnelle. » Exotrail envisage d’envoyer son premier démonstrateur dans l’espace dès le début de l’année prochaine.
Télex
Le 19 septembre dernier, Clarence Duflocq (M.03) a succédé à Viktoria Ottero Del Val au poste de directeur Strategy, Merger & Acquisition, Innovation and New Business Initiatives de Thales Alenia Space.
Published by Marielle Chabry