Entrepreneur reconverti en artiste peintre, le nouveau président du Club HEC Midi-Pyrénées a été sélectionné pour participer à l’Olympiade culturelle de Paris 2024.

 

Des photos d’athlètes en noir et blanc, rehaussées de projections pastel. David Kassar célèbre les valeurs du sport avec sa « collection olympique ». Ses compositions, qui superposent images d’archives (obtenues auprès de la BNF), couches de peinture de style dripping et mots-slogans sur le dépassement de soi inspiré de l’univers business lui ont valu de décrocher le label « Olympiade culturelle ». Mais avant de se lancer dans la création de peinture, David Kassar a surtout créé plusieurs entreprises.

 

 

Figure de l’association HEC Alumni, David a commencé sa carrière au Canada, juste le temps de prendre le pli québécois… et la nationalité ! À Montréal, il remarque que les commerces et les lieux culturels ne proposent aucune réduction aux jeunes et aux étudiants. Il se met donc en tête de créer le « pass culture » du Québec.  « Si je crée une carte qui permet aux jeunes d’accéder à la culture, aux loisirs ou à l’alimentation à prix réduit, est-ce que vous pourriez la distribuer ? », interroge l’entrepreneur en démarchant les universités.

C’est cette idée qui sera à l’origine, dans les années 1990, de la carte et du guide « Accès Jeunes », distribués à 250 000 étudiants chaque année. Musées, restaurants de fast-food, opéras, lunetiers, banques ou assurances : près de 130 sponsors participent à l’opération. De cette période, il lui reste un guide collector à l’esthétique datée, et le souvenir que des magasins de Montréal qui arboraient la mention « Accès jeune accepté », entre le macaron de Mastercard et celui d’American Express.

L’initiative, abondamment relayée par les médias locaux, se fait même une place dans les guides du Petit Futé. Porté par ce succès, David Kassar établit une fondation pour octroyer des bourses aux étudiants à faibles revenus. Sa fierté ? « Je recevais des lettres de parents, qui disaient “Grâce à vous, mon fils a pu faire telles ou telles études.” J’étais hyper ravi. » Finalement, il vend sa société Accès Jeunes à une entreprise américaine cotée au Nasdaq avant de retourner vivre à Toulouse en 2000.

 

« J’ai été une victime collatérale du Covid »

Dans la ville rose, ce « généraliste du business » opère un virage à 180 degrés et se lance dans une nouvelle aventure entrepreneuriale avec un associé médecin de formation. Leur société Gloster Santé fabrique un appareil destiné aux centres hospitaliers pour lutter contre les infections nosocomiales. « Si j’avais fait ça pendant le Covid, j’aurais été très riche, plaisante-t-il aujourd’hui. Ma mère avait travaillé dans la coiffure. Je me souviens des laques, des sprays. J’ai pensé à diffuser un produit désinfectant par air comprimé pour le diffuser sur les volumes et les surfaces des hôpitaux. » En 2009, son entreprise basée à Labège, ville de banlieue toulousaine, est cédée au géant américain Johnson & Johnson.

Capitalisant sur ses expériences et l’expertise acquise, il crée alors le cabinet de conseil Kassar International. Pendant huit ans, l’entrepreneur devient consultant pour les pays francophones et organise de grands évènements réseaux. « J’ai proposé un accompagnement aux patrons d’entreprise, PME, PMI, ETI, en France et à l’international. », détaille-t-il. Jusqu’à ce que le Covid frappe. Lui qui louait la Mutualité à Paris voit son business s’arrête brutalement. Il tente un passage de son activité en digital avec une nouvelle société. « Ça n’a pas fonctionné. J’ai été une victime collatérale du Covid. Mais cela fait partie du cheminement d’un entrepreneur. »

 

 

Il a depuis décidé de se « donner un petit break dans le domaine de la peinture », une activité commencée un peu par défi dans les années 1990 au Canada. Alors qu’il tentait de décrocher des partenariats pour sa carte « Accès Jeunes », un magasin de matériel d’art plastique lui propose une contribution sous forme de troc. « Le propriétaire m’a dit de prendre des pinceaux, de la peinture et des toiles. Je lui ai répondu que je n’avais pas fait les Beaux-Arts. Il m’a répondu qu’il était navrant qu’en France, il faille étudier une discipline pour avoir le droit de l’exercer dans la vie. » Loin de chez lui et du regard des autres, il se lance et fait de cette nouvelle passion « un exutoire ».

 

David Kassar expose aujourd’hui dans des endroits stratégiques de l’univers du business : chez Orange, dans les cabinets d’avocats et à la galerie Yellow Korner de Toulouse, créée par Alexandre de Metz (M.05) et Paul-Antoine de Briat (H.05). Il vend régulièrement ses toiles aux enchères et destine les fonds à des causes l’achat de matériel d’urgence pour l’association Ukraine Libre ou le financement des frais de scolarité d’étudiants dans le besoin de la Toulouse Business School. Son exposition « Le sport est un art et vice-versa » sera en tournée simultanée à Paris, Toulouse, Montpellier et au festival international de jazz in Marciac de juin à septembre, toujours en présence de personnalités du monde du sport et de la culture… mais aussi des affaires.

 

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