Les Chemins des SacréS : En Dordogne sur le Chemin d’Amadour

Le club Les Chemins des Sacrés a organisé du 24 mai au 1er juin 2025 sa cinquième itinérance : un périple de sept jours sur le Chemin d’Amadour – GR81 récemment labellisé, allant de Soulac-sur-Mer en Gironde à Rocamadour – sur 6 étapes dans le sud de la Dordogne entre Duras et Belvès.
Cette randonnée s’inscrit dans nos actions d’ouverture et de découverte de nouveaux chemins dans les approches de la spiritualité.
Nous étions 15 marcheurs cette année et ce fut l’occasion de multiples rencontres qui ont été autant de découvertes : un historien, un botaniste, une vigneronne … pour s’imprégner de la douceur et des multiples attraits patrimoniaux et culturels de ce morceau d’Aquitaine. Nous étions ravis de retrouver nos camarades marcheurs de la première heure et d’accueillir de nouveaux membres dans le Club. Nos camarades HEC Alumni Région Sud-Ouest étaient là aussi !
Une parenthèse enchantée, 120 km parcourus, des rires, de la bonne humeur, du partage et de la bienveillance ont rythmé chacun de nos pas.
Un grand merci aux co-organisateurs Anne-Laure Barbe (HEC 88) et Marianne Da Ros (HEC 87) de nous avoir ouvert les Chemins de Dordogne avec tant de gentillesse et de générosité !
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Aude Simon (HEC 97)
Partager ma passion
Anne-Laure Barbe (HEC 88)
Proposer au Club les Chemins des Sacrés de venir faire une itinérance dans le sud de la Dordogne, où je vis depuis une douzaine d’années, m’a d’emblée paru être une façon de contribuer à mon tour aux activités du club auxquelles je participe depuis deux ans.
La magie des mots Périgord et Dordogne a suscité l’intérêt. L’appui sur l’expérience plus ancienne de Marianne Da Ros (HEC 87) au sein du club a permis de structurer le projet. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à une quinzaine de marcheurs, sur le GR81, dans les pas de Saint Amadour, passant, en 120 kilomètres des étendues cultivées de l’entre-deux mers aux coteaux de la rivière Dordogne puis aux bastions émergeant de la forêt de l’est du département.
Entre les deux, une aventure, et la joie de voir notre groupe entier partager ma passion pour cette région tout au sud du département, où l’on est aisément au contact de ce qui fait l’essentiel et dont nous venons tous : un milieu naturel, le cycle des productions qu’il permet (la diversité des forêts, les premières cerises, les raisins en train de se former sur les grappes, ces troupeaux pâturant l’herbe jeune poussée après l’orage,…), et la marque des hommes dans cet horizon bucolique : les chemins plus que millénaires (plus d’une voie romaine sous nos pieds), les apports des voyageurs et migrants de toutes époques à la culture locale, et notamment à l’architecture, et la chaleur de l’accueil périgourdin, avec son soupçon d’exotisme … britannique.
Chaque itinérance a ses particularités matérielles, ici l’hébergement à Eymet pendant toute la durée du séjour, et son corollaire, la nécessité de se véhiculer vers les points de départ et depuis les points d’arrivée de nos marches quotidiennes.
Ce que je retiens principalement de ce séjour c’est l’harmonie entre les participants pour que chacun chemine selon ses propres attentes. En marchant en mai, mois de promesses, on cherche le soleil, l’ouverture aux autres, le repos, l’éloignement de ses préoccupations habituelles, le retour vers soi… Et on apporte en même temps sa pierre à la cohésion d’un groupe joyeux, curieux, réfléchi, et serein tel que nous ont perçu les personnes rencontrées qui sont mes voisins et pour certains des amis.
Allier l’effort du corps à l’élan de l’âme
Christine Barratte (MBA 17)
Parcourir les chemins des sacrés… Quelle merveilleuse invitation à se reconnecter à soi, aux autres, à l’essentiel. Allier l’effort du corps à l’élan de l’âme, voilà une promesse qui me touche profondément.
Cette escapade en Dordogne fut bien plus qu’un simple séjour : ce fut une parenthèse enchantée, une expérience humaine hors du temps.
Grâce à l’organisation et l’engagement remarquable d’Anne-Laure Barbe (H88), chaque moment semblait tissé avec une attention rare. Rien n’était laissé au hasard : les itinéraires soigneusement choisis, les haltes gourmandes, les temps de partage. Tout était pensé pour éveiller nos sens et nourrir nos cœurs : les paysages à couper le souffle, les repas d’une richesse gourmande incroyable (ah… le Monbazillac, un pur délice partagé avec générosité !), les anecdotes historiques, les merveilles botaniques, les perles culturelles.
Ce qui m’a le plus marqué, ce sont les échanges, simples et profonds, pendant la marche. Ces pas partagés, ces confidences volées entre deux sentiers, ont tissé une toile invisible entre nous. La marche ouvre l’âme autant que le souffle, et dans cette nature accueillante, nous étions à notre place.
Au-delà des paysages et des découvertes, c’est le lien humain qui m’a le plus bouleversé. En marchant côte à côte, les masques tombent. La parole se libère, le silence devient complice. J’ai écouté des histoires de vie bouleversantes, partagé des éclats de rire, senti naître une communauté éphémère mais profondément sincère. La marche crée une intimité particulière, presque sacrée. Immergés dans la nature, nous étions dans notre élément. Nous étions vivants.
Vivant comme Brigitte Soulier (H85). À travers ses mots et son regard passionné, elle m’a fait vivre le quotidien d’une vigneronne avec une intensité bouleversante. Imaginez : après HEC, reprendre un domaine familial, et plonger corps et âme dans la vigne… Chaque cep touché une dizaine, une quinzaine de fois par an, avec cette quête du meilleur, ce respect du vivant. Quelle force, quelle foi en son terroir ! Une leçon d’humilité, de patience, d’amour du travail bien fait.
Cette traversée fut bien plus qu’un voyage : une reconnexion. À la terre. Aux autres. À moi-même.
L’essentiel de ce voyage
Dominique Monier (HEC 80)
Une envie de spiritualité … et me voilà inscrite pour mon premier Chemin des Sacrés, le Chemin d’Amadour qui relie Soulac-sur-Mer à Rocamadour. Nous avons cheminé sur quelques tronçons de ce chemin, en étoile à partir d’Eymet, agréable bastide du Périgord pourpre : eh oui le Périgord a quatre couleurs !
Carte postale avec moult bastides, cités de caractère, châteaux, églises, abbatiales, fermes imposantes, marchés attractifs, forêts, séchoirs à tabac, faune et fleurs omniprésentes tant sauvages (orchidées) que cultivées (rosiers, jasmins, bignones).
Un habitant de Saint-Avit-Sénieur président des Amis de St Avit-Sénieur nous a accueillis et nous a raconté l’histoire de son village et de la magnifique abbatiale médiévale classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Une vigneronne nous a présenté ses vins appellations Bergerac, Monbazillac et Vin de France, désormais plus question de confondre moelleux et liquoreux !
Un botaniste/ornithologue autour du lac de Lescourou nous a appris le chant de certains oiseaux. Et quelle joie de voir voltiger un milan noir. Une partie de skittle (quille) en hommage aux anglais qui se plaisent tant en « Dordogneshire ».
D’emblée la météo radieuse et la beauté du Périgord/Dordogne ont rendu cette semaine délicieuse.
Et le sacré, le spirituel outre les édifices religieux se déploie grâce à l’ambiance si douce entre les participants, empathie, générosité, cordialité et une organisation au top permettant cela : voilà peut-être l’essentiel de ce voyage.
Marcher et Découvrir
Dosseh Akueson (MBA 09)
Pour moi qui suis installé à Bordeaux depuis 18 mois, cette découverte du Chemin d’Amadour m’offrait une double opportunité : retrouver un Club attachant que j’avais rejoint dès les premiers pas en région parisienne et explorer plus en profondeur ma région d’accueil, la Nouvelle Aquitaine. J’ai été comblé au-delà de mes attentes !

Orchestrée par Anne-Laure et Marianne, l’organisation fut exceptionnelle à tous points de vue.
Chaque journée, centrée sur la marche fut un véritable moment de partage. Des moments de partage qui furent aussi des moments de joie : comme ces dîners dans les restaurants d’Eymet ou la finale de la Ligue Européenne où le PSG l’emporte face à l’Inter de Milan (5-0) : une victoire au bout d’une très longue marche …
Cette marche m’a donné le goût de la Dordogne, pour sa nature, son patrimoine et son histoire.
L’abbaye cistercienne de Cadouin est un de ces joyaux, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Je passerais volontiers des journées entières à faire le tour du cloître et à admirer ses portes finement ciselées, ses piliers sculptés et ses clés de voute unique. Ou encore à méditer devant chacune des sculptures les enseignements gravés dans la pierre comme ont pu le faire les moines, aux temps anciens. Un lieu d’émerveillement et de contemplation.
Et ce n’est pas un hasard, si c’est dans le jardin de ce cloître que nous avons pris une de nos plus belles photos.
L’ABC du randonneur
Alain Srousi (HEC 83)
Les chemins de l’Amadour en 2025, les Chemins de Bretagne en 2024 et ceux du Couserans en 2023 et de Compostelle en 2022. Au fil des années, les randonnées du Club Les Chemins des Sacres nous ont conduit sur ces Chemins chargés d’histoire, de patrimoine et de spiritualité.
Pour ce nouveau chapitre, « le chemins d’Amadour », nous avons pérégriné en étoile à partir de la bastide d’Eymet sur une distance d’environ 120 km dans la douceur des paysages, la bonne humeur, et la gastronomie du Périgord.
Notre kit de démarrage quotidien : petit déjeuner communautaire à la ferme de Pazier, suivi du rassemblement à 8 h pour le départ de la journée de marche.
La beauté du paysage nous a fait oublier la fatigue légère du chemin d’Amadour. Ici on marche, on s’arrête, on repart et l’on se recueille dans les églises et les abbayes de Cadouin et de St Avit-Sénieur.
Que du bonheur !
Cheminer à pied nous invite à lever le nez
Annick Aquetin – HEC E90
Cheminer à pied nous invite à lever le nez.
Regardez bien là-bas, est-ce un héron cendré ?
Le héron au long bec, emmanché d’un long cou ?
Oui ! chante un rouge-gorge qui se moque de nous
Caché dans la futaie que nous longeons calmement
Charmés de l’entendre, sans le voir, mais le devinant
Voici, nous survolant bien haut, un milan noir.
Il va vite. On ne peut le confondre avec le canard.
Beaucoup d’arbres bruissent de joyeux pépiements
Dont on ne sait comprendre le sens exactement.
C’est la joie du marcheur d’entendre ces sons clairs
Qui nous disent en riant « on vit bien aussi dans l’air » !
A bientôt sur les Chemins – ici ou là-bas …
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Published by La rédaction